Pirater un cerveau politiquement correct

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Devant la censure, et l’impossibilité de faire valoir des opinions alternes dans les principaux médias, les personnes qui pensent en dehors du ronron moderne continuent à se poser des questions. Il faudrait pouvoir trouver des moyens de court-circuiter le système. Seulement comme le précise Martin Peltier dans sa vidéo «La stratégie du sacrifice ou l’obligation d’être fou », ce système est désormais bien cloisonné.

Difficile de le pénétrer, sauf paradoxalement, pour des femmes qui n’ont rien à y faire si ce n’est pour perpétuer notre impuissance à reprendre nos vies en main. La justice est sous contrôle, plus que jamais. Les internautes se sont bien laissés enfermés dans les réseaux sociaux. Le monde professionnel offre un horizon de politiquement correct à perte de vue.

Vous ne serez jamais déclaré comme opposant de manière officielle, mais vous serez ruiné pour des motifs fallacieux, vos articles et vos vidéos ne seront pas diffusées grâce à des algorithmes censeurs performants et de petits délateurs qui agiront la conscience libérée de toute culpabilité, animés qu’ils sont par la certitude d’appartenir au camp du bien. Même la vidéo de Martin Peltier offre une solution partielle. Qui peut décider de sacrifier toute sa vie à une cause ? ( A part des personnes très exceptionnelles comme moi ! ) J’imagine qu’il y aurait bien d’autres solutions à mettre en œuvre. Seulement, nous n’y avons pas réfléchi sérieusement. A cette fin, je voudrais proposer une stratégie que tout à chacun peut se réapproprier à peu de frais.

 

D’abord se départir de tout orgueil

Inutile de vouloir faire le buzz. Le buzz attire des millions de crétins pollués par leur bêtise, leur manque de culture, leurs préjugés aujourd’hui gauchistes, leur volonté de censurer ceux qui ne pensent pas comme eux.

 

Efficacité

Si vous pensez comme la masse imbécile, vous vous dîtes certainement que sans toucher des millions de personnes, nous n’arriverons à rien. Mais vous vous trompez. L’histoire montre très bien que les petits groupes motivés ont toujours surclassé les grandes masses affables. Des individus isolés peuvent même agir seuls et leur action peut avoir une répercussion étonnante. Les terroristes dernièrement, nous l’ont trop bien rappelé.

 

A l’abordage !

Les personnes recluses dans le politiquement correct fonctionnent à l’image d’ordinateurs. Elles ont un logiciel, un disque dur, un processeur, et elles sont persuadées que le monde idéal devrait correspondre à cela. Elles se définissent elles-mêmes comme des ordinateurs espérant un avenir transhumaniste, diminuant toujours l’humain en elles tout en affirmant pouvoir l’augmenter. Les vieux souffrent : tuons-les ! Des handicapés naissent : empêchons-les de naître ! Nos cerveaux fonctionnent moins rapidement que certains ordinateurs : remplaçons-les ! La crétinerie suicidaire a encore de beaux jours devant elle. Toujours est-il que ce mode de fonctionnement a un avantage : il peut se pirater. Pour cela, il « suffit » de comprendre a fond ce logiciel politiquement correct et d’y introduire un bug.

Faire beuguer un logiciel politiquement correct n’est pourtant pas si facile à mettre en oeuvre. Ce discours a beau être idiot, il est rôdé, pensé par des milliers de personnes qui ont amélioré petit à petit sa rhétorique. Outre qu’il faille le comprendre à fond, il faut pouvoir aussi s’introduire dans la machine sans que celle-ci ne s’en aperçoive, il faut reprendre son mode de fonctionnement, et le mettre en contradiction avec lui-même. Car l’affrontement direct est voué à l’échec. L’humain formaté l’envisagera comme d’une agression dirigée contre tout son être.

(Je vois aussi avec dépit tous ces droitards qui croient faire de la communication alors qu’ils s’adressent à des personnes déjà convaincues, et qui parfois pire, essayent de leur inoculer un réflexe pavlovien quant à leur vision du monde, désirant ainsi stopper toute réflexion chez eux, reproduisant donc le formatage gauchiste à l’identique. Esprit mimétique quand tu nous tiens… )

Voilà où interviennent les techniques de troll. D’habitude, le troll ne s’implique pas du tout affectivement. C’est une condition de son existence. S’il s’implique, il va devoir affronter ces sentiments négatifs qu’il cherche justement à provoquer chez les autres. Du coup, le troll est généralement superficiel et destructeur. Ici, il faudra réussir à reprendre les techniques de trolls et pourtant réussir à défendre un point de vue, et pour ce faire, il faudra chercher à se départir de toute émotivité.

A aucun moment vous ne devrez vous énerver, sauf si la situation l’exige, jusqu’à pourquoi pas, dire le contraire de ce que vous pensez pour obtenir un résultat souhaité. Bien entendu, ce genre de technique ne s’applique pas avec une personne qui a la volonté de discuter de manière sincère. Cependant, vous avouerez que de nos jours, c’est très compliqué, et qu’en public par exemple l’immense tolérance de notre société laïque arrive vite à ses limites. D’ailleurs, si la personne se bloque, inutile de continuer. Vous pouvez arrêter brutalement de parler, ou changer de point de vue. La personne en face de vous restera méfiante, mais elle n’y verra que du feu car pour elle, le fanatique est incapable, par définition, de se taire. Et vous aurez poussé votre avantage aussi loin que possible.

En outre, le piratage d’un ordinateur progressiste nécessite des interventions très courtes pour des raisons qui se résument en une seule : son immaturité. En quelques mots, l’interlocuteur doit être renvoyé à lui-même. Socrates posait des questions. Aujourd’hui, cette technique est mal vue. Posez une question à quelqu’un, il considérera que vous cherchez à lui faire dire ce qui vous arrange. Dans notre monde égocentrique, je pense qu’il faudrait plutôt reprendre exactement le propos de votre interlocuteur, y acquiescer et le détourner. Il faudra donc comprendre là où il en est, mais aussi avoir la pensée la plus claire possible et s’être donc instruit en amont. Pour mieux illustrer mon propos, voici quelques exemples :

Exemple n°1 : Une discussion : « les femmes feront progresser notre monde » Piratage : « Moi, je connais une femme qui m’a fait beaucoup de mal. »

L’idée que les femmes sont supérieures aux hommes, vient du rapport de l’enfant à la mère. Ici, à partir de considérations personnelles, le type a généralisé. En en revenant à des considérations personnelles (« Moi »), vous opposez votre vécu au sien. Du coup, il est certainement gêné. Il va poursuivre en utilisant sa logique d’homme « Il ne faut pas généraliser » sous-entendu « Il ne faut pas généraliser comme je viens juste de le faire ». Et c’est vrai, dans ce cas précis, il est inutile de généraliser. Le type est un féminisé, il ne comprendra jamais rien aux réflexions d’ordre général. Il faut donc aller dans son sens. Si par exemple, vous lui répondez le plus tristement du monde que vous avez fait une très longue psychothérapie pour vous en sortir (vrai ou faux), il devra entrer dans votre vécu personnel et commencer à réfléchir, que ce soit maintenant ou plus tard. Comprenez également que pour mettre en œuvre ce genre de stratégie, il faut déjà avoir lu mes articles pour distinguer plan personnel féminisé et conceptuel masculin et savoir faire confiance à son cerveau droit pour être inspiré au moment T. C’est un très long travail. A noter également qu’en vous positionnant en tant que victime, le débat est ouvert. Là aussi, l’orgueil est un obstacle. Les personnes orgueilleuses ou coléreuses, sont très manipulables, tout comme plus généralement, celles qui sont soumises aux 7 péchés capitaux.

Cette photo montage met en contradiction la niaiserie « La femme est l’avenir de l’homme » et l’image d’une femme qui a fait passer les unions de duos à l’Assemblée nationale. Il joue aussi sur la nécessaire obligation pour un homme de se distinguer des femmes pour ne pas devenir homophobe ou gay. Toutefois, le gauchiste pourra y voir un montage à la gloire de son héroïne.

Exemple n°2 : un débat sur l’accueil d’immigrés dans votre petite ville de province, vous êtes en milieu hostile, minoritaire (les conditions environnementales sont très importantes pour définir jusqu’où vous pouvez pousser votre avantage). Vous intervenez : « les immigrés n’ont pas accès à la sexualité depuis qu’ils ont quitté leur pays (misérabilisme). Assez rarement, il y a eu des agressions sexuelles violentes dans les centres (franchise). Mais comment faire pour que cela ne se produise pas chez nous ? » (enfoncez le clou sur ces familles qui ont fui la guerre mais qui ne se trouvent être que des hommes seuls en faisant le naïf sur la quasi absence de femmes, ou en demandant quel sera le sexe des personnes qui seront accueillies…).

Si vous continuez à vous placer en défenseur des femmes, soft, vous serez forcément écouté, car la valeur « femme » est supérieure à la valeur « immigré ». Remarquez que vous êtes sur la corde raide et que tout dépendra du ton que vous emploierez, des mots que vous choisirez. A tout moment, vous pouvez chuter. Un mot de trop et c’en est fini. Dans ce cas, n’essayez surtout pas de vous défendre, vous renforceriez l’impression d’être un nazi facho etc… A toutes les étapes, il faut vérifier que vos paroles sont acceptées. Si elles ne le sont plus, il ne faut pas continuer.

Ici, le photomontage joue sur le cliché « Ils fuient la guerre » propagé par les gauchistes. L’image de 39-45 fait appel à notre inconscient collectif et à nos valeurs à partir desquelles nous sommes enclins à protéger nos familles en cas de guerre. En même temps, un cerveau formaté ordinateur à l’excès n’y verra qu’une apologie un peu niaise du migrant et dans le meilleur des cas, il pourra relayer cette image.

 

Exemple n°3 : un débat féministe. Vous soulevez que ce qui était un droit pour les femmes, le travail, est devenu une obligation mal rémunérée qui précarise la situation des femmes. Il vous est répondu qu’il faut mettre fin aux discriminations salariales envers les femmes et que cela ira mieux. Plusieurs stratégie. Comme en n°1, en revenir à des considérations personnelles : « dans mon milieu de travail, enseignement, soins, justice, journalisme, les femmes sont majoritaires et mieux payées que moi, je ne comprends pas très bien ces statistiques, moi qui vit une discrimination » (renvoyer l’image de jaloux féministe aux féministes). Ou bien : « Les hommes non plus y arrivent de moins en moins, vous pouvez me croire ! » (revenir au nœud du problème : la production de richesse dans un pays). Ou bien outré « Et si les femmes veulent moins travailler que les hommes, vous allez les forcer ? ». Bien insister sur le lexique du forçage qui renvoie à un arrière plan de viol qui justifie toute la démarche féministe. Etc…

Dans cette vidéo courte, le robot progressiste n’est pas obligé de comprendre tout de suite. En n’y prêtant pas garde, il voit l’image d’un joli bébé sans s’apercevoir qu’il se transforme en machine. La voix est inquiétante. Le discours est politiquement correct. Tout est discordant. Pour résoudre la dissonance cognitive, le robot devra faire un effort de compréhension. 

Exemple n°4 : exemple de piratage donné par une de mes internautes : « Un jeune homme a passé les tests pour être réserviste dans la gendarmerie, il avait dans son groupe une fille qui était toujours à la traîne, alors il l’a prise sous son aile. Je lui ai posé la question si il aurait fait la même chose avec un garçon? Il n’a pas compris m’a question. »

Il ne l’a pas comprise, mais elle va lui rester en mémoire, et elle lui donnera l’occasion de comprendre plus tard.

Le piratage d’un cerveau-ordinateur c’est souvent comme l’histoire du petit poucet. Il s’agit de poser des pierres, non pas comme dans le conte, pour retrouver notre propre chemin, mais pour que l’autre puisse s’y retrouver quand il sera perdu.

Pour pirater un cerveau-robot, il ne faut pas que celui-là sache si c’est du lard ou du cochon. La première règle est donc de reprendre à l’identique le discours officiel. Cela évite que le progressiste puisse se dire tout de suite, « c’est un fachonazi », car dès lors, la réflexion, le photomontage seraient ratés. Il faut au moins que durant une ou deux secondes, le robot fasse encore appel à la partie humaine qui lui reste et mette une logique en branle pour décrypter les intentions de son locuteur. C’est le minimum. Une communication réussie ira jusqu’à le convaincre mais il ne faut pas trop y compter. Aller trop vite, c’est surtout risquer le blocage et pour paraphraser notre Pape, il faut prendre les gens là où ils en sont. Il faut prendre la société là où elle en est.

Plus vous piratez un cerveau d’une personne proche de l’élite, plus vous touchez de personnes. Ainsi le piratage d’un seul individu peut en entraîner des 100aines d’autres. Il y a des lieux de mixité qui vous donnent parfois accès à de telles rencontres. Cependant, les personnes sélectionnées pour appartenir à l’élite, maîtrisent bien mieux le politiquement correct que la moyenne (elles ont participé à le créer). Du coup, c’est plus difficile. Mais ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas l’occasion de parler à ceux-là ou si vous n’avez pas le niveau. Un ordinateur cerveau piraté de grade inférieur, va aussi devoir en référer à un maître de la doxa, ce qui par ricoché influencera plusieurs centaines d’autres personnes. Cela dépendra en tout et pour tout, de la qualité du piratage.

Rappelez-vous que les personnes sont de bonne foi et qu’elles n’ont pas toujours eu les moyens de penser ces questions. Il faut les obliger à réfléchir, et à penser par elles-mêmes et non se substituer à leur réflexion. Ainsi n’exprimez jamais un point de vue général, mais introduisez souvent vos propos par des outils de communication non violente du genre « je pense que… » « je crois que… » « Je me suis senti… ».  L’obligation d’utiliser ces marqueurs de langage dans le débat public est souvent le signe d’une société féminisée émotive, peu encline à dépasser le cadre de son égocentrisme, et qui ignore comment procéder en cas d’affrontement, mais il est possible de s’y adapter afin de faire avancer ses idées.

Plus généralement, la qualité d’un échange dépend de la valeur morale de ceux qui l’ont bien plus que de leurs qualités intellectuelles. Plus une personne est dénuée de susceptibilité/d’orgueil, plus le débat peut aller loin. Voilà aussi pourquoi notre société est devenue autiste à ce point. La relation sentimentale, transposée au débat public, à force de ressentis, rejetant tout accroc, n’est plus possible, de surcroît avec des individus peu religieux, ayant des émotions à fleur de peau et/ou enfermés dans leur peur de l’autre.  Ces marqueurs de langage qui ont pour rôle de pacifier un débat public qui se déroule en mode privé, contribuent alors, malheureusement à relativiser toute argumentation comme autant de positions personnelles. Là où plans individuel et général, expression des sentiments et logique, se confondent encore une fois pour favoriser la confusion maternelle et nous tirer vers le bas.

La réflexion et l’échange sont réservés à ceux qui peuvent l’assumer, autant qu’ils peuvent l’assumer. Or le commun d’aujourd’hui ne réfléchit que par la propagande. C’est son langage. Sous influence de messages publicitaires, d’injonctions sociales, d’intérêts matériels et animaliers, le consommateur lascif ignore tout autre langage. Pour lui, l’argument, c’est long et difficile, tant et si bien qu’il l’assimile à une forme de manipulation. Quant aux idées opposées au politiquement correct, il y voit  des mensonges diffusés par des fachonazis, des asociaux, des marginaux, des extrémistes etc… La miséricorde veut que vous preniez ces gens là tel quel. Les petites réflexions, les photomontages, les vidéos courtes leur sont accessibles. C’est un premier pas qui leur permettra d’aller, peut-être, un peu plus loin. D’ailleurs, dans cette démarche, jamais vous ne devez vous mettre en colère contre eux. Ce serait une réaction puérile de votre part car vous tenteriez alors de reproduire inconsciemment les objectifs de la propagande à laquelle ils sont exposés et qui les empêche de gagner en autonomie.  

Si vous utilisez un compte personnel sur un réseau social corrompu, veillez bien à ne jamais dévoiler votre pensée, à aucun moment. Si vous débutez, il est préférable d’utiliser un deuxième compte, pour vous faire la main. Car l’important, c’est de réussir à toucher vos proches, sans toutefois les rebuter, et surtout passer en-dessous des radars des algorithmes. Si vos proches veulent éclaircir votre pensée afin de juger de vos intentions, et donc, éviter de réfléchir, restez sibyllins, en affirmant que « vous avez trouvé cette vidéo sympa… cette photo est super jolie… cependant, vous ne savez pas trop pourquoi« .  Il faut faire l’âne pour avoir du son. Ou bien répondez à côté de la plaque quitte à aller plus loin que le progressiste pour lui montrer l’absurdité de son raisonnement (technique de troll). « Des fois, je me demande s’il ne va pas falloir exterminer tous les Syriens qui veulent garder Bachar El Hassad au gouvernement. Mai 1968, quelle libération ! Un terroriste, forcément, sa religion c’est pas l’Islam. » Votre locuteur veut, à tout prix, éviter d’avoir à réfléchir. Ne réfléchissez donc pas à sa place. Rassurez-le sur vos intentions, mais perdez-le le plus loin possible dans la forêt de son inconscient. 

Un dernier conseil. Lors d’un débat public, il est préférable de retenir sa prise de parole le plus tard possible, et si possible, de la placer à la fin.

 

3 réponses à “Pirater un cerveau politiquement correct”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    « Les images symboliques d’étudiants algériens brandissant un faux cercueil de Bouteflika », L’Obs du 26/02/2019.

    En Algérie, les manifestants ont le droit de mettre en bière leur président. En France, ceux qui organisent sa décapitation fictive, vont mis en prison. La grande démocratie française.


  2. Avatar de Léonidas Durandal

    « L’ensauvagement du web : comment le numérique fragilise notre pacte social », L’Obs du 22/04/2018.

    C’est vrai qu’internet est devenu une quasi faillite, exceptée financière. Cependant, les comportements dénoncés dans l’article agissent comme une soupape de sécurité envers des institutions comme l’Obs qui n’ont plus aucune légitimité. Quelque part, nos gauchistes devraient s’en réjouir au lieu de regretter de ne pas avoir les commentaires qu’ils méritent.


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