Pourquoi est-il dit que la France a la droite la plus bête du monde ?

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En guise d’avant propos, je tiens à dire que mon article ne sera pas exhaustif. Je ne retiendrai que les traits les plus saillants qui ont marqué mon esprit. Et puis, faire une recherche complète sur la bêtise de la droite française prendrait plusieurs volumes. Dès que vous aurez saisi l’esprit de mon propos, il ne vous restera plus qu’à produire vos propres conclusions quand vous lirez quelque recueil historique. Car la bêtise de la droite en France fonctionne comme d’un principe général qui doit certainement souffrir quelques exceptions, mais pas tant. Au vu de notre époque, vous devriez avoir du mal à en trouver.

Tout commence en 1789. Je plaisante. Cependant, cette date est bien pratique pour le sujet qui nous concerne puisque la “droite” est relative à la place occupée par les députés dans les prémices de ce qui allait donner notre assemblée nationale actuelle. Donc, début d’une nouvelle ère, et début d’une nouvelle dualité en France, la droite et la gauche, dualité représentée physiquement au sein d’une assemblée.

La gauche, c’est l’âme de la révolution française, l’indépassable progrès du bourgeois intéressé et de ses idées humanistes. Dès le départ, la droite n’apparaît qu’en négatif de cette gauche. La droite, c’est le passé, contrairement à cette gauche entreprenante dont les idées devaient inévitablement aboutir à “du passé faisons table rase”.  D’ailleurs, sans qu’il en ait forcément conscience, le droitard se conçoit lui-même comme à la traîne, comme un frein à l’évolution, sans toutefois pouvoir l’empêcher. Il n’a pas de projet alternatif que de retrouver son bon vieux royaume monarchique unitaire à une époque où ce système politique était en passe d’être englouti par l’Histoire. Cette nouvelle dualité gênait ses conceptions politiques et il a tout fait pour la nier en France, ce que nous allons voir. Enfin contrairement à ce qu’imaginent pas mal de crédules contemporains, dès le départ, la gauche est bien du côté des puissances d’argent. L’aristocratie elle, a souvent fait passer le matériel en second. Ce ne sera jamais le cas d’un socialiste.    

Commençons donc par Philippe Egalité. De son vrai nom, Philippe d’Orléans et qui n’est pas à proprement parlé de droite. Au contraire adhère-t-il à au club des Jacobins, Montagne et compagnie. Alors pourquoi le mettre dans ma liste ? Parce qu’il est ontologiquement de droite. Prétendant à la couronne de France, héritier par nature donc, Louis XVI et ses descendants gênent son ascension. Se mettre du côté de la contestation est un moyen pour lui de récupérer le pouvoir. Il soutient les idées de son époque au mieux comme d’une croyance en des changements inévitables, au pire par cynisme. Mais dans les deux cas, il représente à lui seul tous ces comportements qui concourent à faire progresser des idées qui vont défaire les valeurs de leurs représentants. Et cette incohérence, cette défaite annoncée, est un grand invariant du crétin de droite. L’affichage d’un pragmatisme qui justifie toutes ses compromissions, n’est que l’envers de sa bêtise politique infinie.

Ici, Philippe d’Orléans fait pencher la balance du côté de la mort de son cousin Louis XVI. Il lui survivra quelques mois, tué par le même mouvement qu’il aura initié. Je crois pouvoir avancer que pas mal de personnes, même chez les Jacobins, auraient préféré que le roi ne soit pas décapité. Seulement, pris dans l’engrenage politique de l’époque, personne n’a voulu apparaître comme un « traître » à la cause. Philippe d’Orléans était l’un des seuls qui aurait pu tenter d’afficher son humanité pour l’occasion comme d’un paravent à une décision politique douteuse. Mais il n’en a rien été. Sûr de ses nouveaux principes ou trop content de faire exécuter le gêneur ou encore trop couard, il vote la mort. Dès lors, le mouvement de la terreur s’imposera. Le sang aura appelé le sang et comme je l’ai déjà dit, Philippe d’Orléans sera victime finalement, de sa propre bêtise. La France aussi. Car autre invariant du droitard idiot qui pense honteusement que “l’évolution est impossible à arrêter” (transposez de nos jours à toutes les questions sociétales comme les infanticides par avortement ou les unions de duos homosexuels), il finit par générer le marasme qu’il disait vouloir éviter en faisant œuvre de réalisme. A des époques troublées, il se range au centre comme pour mieux prévenir les excès de tout ordre, oubliant que le centre est la matrice nucléaire des catastrophes en périodes de perdition. Mais trop stupide pour le comprendre, il croit que ménager la chèvre et le choux constitue une politique en soi, une sorte d’invariant politique, lorsqu’il ne s’agit que de fatuité.

Dans ce cas précis, vous pourriez m’opposer que le fils de Philippe Egalité prendra le pouvoir quelques années plus tard. Oui, son sacrifice n’aura pas été totalement vain à un niveau personnel. Sa progéniture régnera 18 ans en France, appliquant la même politique « mesurée » que son père. Et il finira par être dégagé aussi brutalement que lui, tout en ayant fait le lit des idées progressistes qui vaincront par la suite. Les chats ne font pas des chiens. De nos jours, vous avez pléthore de Philippes Egalité à droite, de ces espèces d’héritiers qui pourtant vous vendent le progrès inévitable comme d’un but en soi, ou tout au moins, dont nous devons faire acte. Mesurés, et sachant “prendre en compte une situation”, ils drainent derrière eux une partie notable de la bourgeoisie française frileuse et enracinée qui entend bien continuer à survivre sans trop se poser de questions, et pour qui le consensus pacifique est préférable en toute circonstance. Ceux-là accompagnent l’inévitable décadence des institutions puis les enterrent vivantes en temps de crise.

Mais passons à un des gros morceaux de mon article. Alors quoi ? Nous ne devrions pas critiquer Napoléon parce qu’il représenterait une sorte d’icône internationale de notre histoire. Il aurait fait briller l’aura de la France bien au-delà de nos frontières. Intouchable ? Pas en ce qui me concerne. Car voilà le prototype du sauveur de droite avec qui tout change pour que rien ne change à gauche. Par contre, « Sauveur de la révolution française », je crois pouvoir dire que ce titre n’est pas usurpé, même s’il n’est pas une qualité en soi. Effectivement, la révolution française ne s’en sortait pas de la pauvreté et des massacres qu’elle avait générés. Ce système instable et mal pensé avait besoin d’un roi qui ne fut pas un roi, pour sauver la face. Elle choisira un Napoléon pour ce faire. Et celui-ci remplira son office au-delà de toute espérance. Il rétablira l’ordre si cher à la droite, pour que les idées de gauche puissent s’imposer.

De nos jours, les droitards n’ont pour seule ambition que de stopper l’immigration pour sauver un système socialiste et étatiste. Ils défendent une police garante de l’oppression du petit blanc. Triste conséquence d’une conception absolue de l’ordre. Pour revenir à Napoléon, ses lois peuvent être perçues comme d’une période de transition nécessaire avant l’avènement d’une société entièrement socialiste telle que la nôtre. Ca c’est en interne. A l’extérieur, il mettra un joli clou dans le cercueil des monarchies, et unifiera le peuple allemand dont la puissance devait faire notre malheur les 150 ans qui allaient suivre. Au passage, il fera crever des millions de Français en se lançant dans une épopée dite glorieuse. Il suscitait l’adhésion de ses troupes paraît-il ? Voilà un souvenir qui n’a pas toujours été partagé dans les campagnes françaises pourtant remplies de petits propriétaires que le socialisme rebutait. A ce point qu’il aura fallu légiférer pour que les gens du terroir arrêtent d’appeler leurs cochons « Napoléon ».

La droite française qui aime Napoléon, se retrouve aussi dans l’image de chef qui est la sienne. Mais la personnification du chef est-elle véritablement de droite ? A mon avis, c’est parfois l’inverse. L’individu fort, oui, c’est bien de droite. Mais le chef qui transcende un groupe qui n’aurait rien fait sans lui, c’est du socialisme primitif, tel qu’il se concevait déjà du temps de pharaon. Et cette conception du chef est tout à l’inverse de celle d’un individu capable de réussir par ses propres moyens, parce qu’il en possède les qualités.

Dans l’acception socialiste, le chef n’est que l’incarnation de la force du groupe, de la société, il est l’individu grâce à qui 1+1 = 3, le symbole de l’énergie démultipliée par le facteur coopérant. Dans l’acception de droite, le chef est une personne particulière, meilleure à son poste que tous les individus qui sont sous ses ordres. Il n’incarne pas le pouvoir de la masse, il la sert et la surplombe. L’élection d’un chef de premier type, procède d’un goût prononcé pour la magie. L’élection du second, d’un amour du réel très terre à terre. Voilà aussi pourquoi les Napoléon ou les Louis XIV échouent systématiquement, tout en faisant suer sans et eau à leur peuple. Ils font rêver les masses grégaires. Quant aux seconds, ils n’entendent pas être déifiés, mais veulent faire le boulot, tout simplement. Ils sont haïs par tous ceux qui s’ennuient dans leur vie, et qui rêvent de succès nationaux fous sans remises en question personnelles. Avec eux, le marasme est certain.

A coup sûr, un Napoléon doit être rangé dans la première catégorie tant ses résultats peuvent être considérés comme médiocres. Même en se plaçant de son point de vue, sa dynastie se sera éteinte très vite. Il aura perdu le pouvoir à une vitesse monumentale. La France aura été défaite. Les ennemis de la France auront été renforcés. La population française aura été saignée en argent et en hommes sans aucune contrepartie. Le pugilat révolutionnaire se sera déplacé de l’intérieur vers l’extérieur, tout simplement. Il aura fait l’unité du peuple français en s’opposant aux autres peuples, ce que ce peuple français ne finira pas de payer par la suite. Cette unité elle-même n’aura été que provisoire. Elle aboutira à la disparition du peuple français sous l’impulsion de ce même socialisme triomphant à notre époque contemporaine.

Cependant, la magie opère encore dans les têtes. Certains droitards veulent continuer à déifier le grand papa gouvernant, adorateurs confortablement installés dans leur siège d’éternels enfants, avides de sacrifices. Et ils sont nombreux en France à persister dans une telle mentalité, tant et si bien qu’ils ont pu faire élire dernièrement un de leurs avatars, Nicolas Sarkozy, qui avait la même stature qu’un Napoléon, 1m65cm, mais qui a fait un peu moins de dégâts que lui, eu égard à l’épuisement de notre pays à force de socialisme.

Sautons quelques décennies et retrouvons-nous après la guerre de Sedan autour de 1870. Pressé par les socialistes de l’époque, Napoléon III dont le bilan est très positif à l’intérieur, s’engage dans une guerre perdue d’avance à l’extérieur contre l’Allemagne. Une évidente raclée s’en suit. Reste qu’après des décennies d’erreurs révolutionnaires, le pays est acquis à la cause monarchiste. Il ne reste plus qu’à cueillir le fruit mûr de l’incurie socialiste. Or, notre droite est restée la même depuis 1789, employée de gestion acceptable, et politiquement incapable. Le comte de Chambord à qui est dévolu le pouvoir, demande à l’assemblée de pouvoir entrer en lice avec les symboles de la royauté pour drapeau de France. Refus de la droite parlementaire qui en vérité, cautionne la révolution française, encore une fois.

Le lecteur attentif pourrait trouver étonnant que je ne jette pas l’opprobre sur celui qui a refusé le pouvoir à cause d’un simple drapeau que l’assemblée voulait conserver, bleu blanc rouge en l’occurrence. Or, le comte de Chambord avait évidemment raison. La droite et la gauche étaient prêtes à accepter un roi, mais un roi qui aurait été un pantin entre leurs mains. Tous, ils ne croyaient absolument plus en la monarchie, ce que leur attitude révélait. Car s’il a été reproché au comte son refus de céder, pourquoi nos historiens ne se sont pas penchés plus en profondeur sur ce même refus de céder de l’assemblée. Pourquoi ce dernier a-il été envisagé comme naturel, si ce n’est parce qu’il validait l’idée que le chef des Français devait forcément se soumettre au groupe et non à Dieu ? Quelles qu’aient été les raisons profondes de cet homme, elles disaient peu de lui et beaucoup de cette majorité parlementaire pour qui le pouvoir consistait à se mettre sous l’étendard révolutionnaire tout en appelant un roi. Une majorité qui était monarchiste sans l’être, et qui voyait en la “droite”, non pas une dualité féconde, ou bien une représentante de l’ancien régime, mais une émanation nostalgique et un peu romantique d’un pouvoir passé.

Mettant des mois et des mois à se décider, les monarchistes finirent par perdre le pouvoir avant de s’être mis d’accords sur un autre successeur pour le royaume, car évidemment, les conditions du roi légitime étaient inacceptables pour eux. Un simple drapeau… qui en disait long sur la bêtise historique à droite, une droite peureuse, sans assise idéologique, peu convaincue d’elle-même, pleine de notables imbus de leur pondération, et qui finirent par perdre encore une fois, le pouvoir, pour des raisons ridicules. Ce résultat fut décisif jusqu’à notre époque, puisque cette gauche-là allait incinérer les derniers restes de société traditionnelle en France (éradication du catholicisme dans l’armée, dans les écoles, spoliation de l’Eglise, guerres coloniales civilisatrices et immigration qui allait suivre, puis culpabilisation etc…). Et il faudrait une énième catastrophe socialiste pour que cette droite retrouve la direction du pays sous une autre forme que monarchique, toujours plus affadie, toujours plus suiviste.

D’ailleurs, passons sur tous les marasmes socialistes, toutes les corruptions de l’époque liées à cette idéologie, toute son incompétence meurtrière, et transportons-nous en 1934, le 06 février. Le colonel De La Rocque et ses croix de feu ont l’occasion de renverser un gouvernement de gauche élu démocratiquement, corrompu mais élu démocratiquement. Vous me direz, que ce n’est pas bien et je ne devrais pas cautionner une telle attitude. Or selon les critères qu’elle se donnait à elle-même, cette droite honnissait le système parlementaire (tout en promouvant un programme socialiste). Croiriez-vous donc que le colonel De La Rocque se fût allé jusqu’au bout de son idée. Et non, il demanda à ses troupes de se retirer. Le coup d’état n’eût pas lieu, et la France allait reprendre une tartinée de corruption institutionnelle socialiste juste avant de déclarer la guerre à l’Allemagne dans des conditions, comme d’habitude, catastrophiques.   

Bon, la guerre contre l’Allemagne terminée, et gagnée par des gens sérieux, la France se dit qu’elle devait bien un petit quelque chose au général de Gaulle qui lui avait permis de figurer parmi les nations vainqueurs en usant à fond de quelques 1500 expatriés londoniens.  Du coup, le pays allait échapper au socialisme pour quelques temps, quelques mois exactement. Le temps pour les socialistes de se refaire la cerise et de remettre le pays de nouveau dans la panade, cette fois en Algérie. Il faut dire que notre sauveur de général qui avait tout compris en matière de conflits géopolitiques mais qui n’entendait absolument rien en philosophie, s’était dit, avec le programme du “conseil national de la résistance”,  qu’il lui suffirait de faire du socialisme avec des communistes pour que la France reconnaisse enfin les qualités managériales de la droite. Mais la France qui n’était pas si folle choisit de se passer du modèle pour en revenir bien vite à l’original, erreur qu’allait d’ailleurs commettre à l’identique un autre président dit de droite à partir de 1974 : Valéry Giscard. Puis un autre dénommé Jacques Chirac. Puis un autre dénommé Nicolas Sarkozy.

L’erreur est humaine. Sa répétition est diabolique. Et en matière de répétitions, la droite française insistait déjà depuis 160 bonnes années quand notre général finit par récupérer le pouvoir suite à l’incurie socialiste en matière de colonisation. Et contre toute exception à la règle, Charles de Gaulle allait donc insister. Au programme, oui, règlement du conflit algérien. Ca, il savait faire, quitte à duper tous les Français qui ne demandaient que ça (quelle horreur cela eût été de les mettre face à leurs responsabilités !). Puis élaboration d’un système politique prompt à mener un pharaon au pouvoir, étatisme de bon aloi, et relâchement des moeurs sous couvert de “progrès” et de bonne morale catholique. Du socialisme oui, mais organisé par un sauveur de droite, et ordonné avec autorité. Voilà qui devait tout changer et qui ne changea, comme d’habitude, rien du tout. L’Allemagne complètement détruite en 1945 allait repasser devant la France dès le milieu des années 60 en matière de production de richesses. Les socialistes français allaient reprendre le pouvoir peu après en France pour faire pire (en 1981), mais ne l’avaient-ils jamais quitté ce pouvoir ? Et alors que l’univers se désespérait de la disparition du communisme (uhm), notre pays trop “néo-libéral” au goût de beaucoup de ses membres, allait sauver l’idéologie marxiste dans le monde connu en la transformant en pleurniche écologiste, féministe, faussement minoritaire et racialiste. Il n’en faudrait pas tant pour détruire un pays qui avait su se placer au sommet des nations quand le monde était monarchique, et qui depuis, ne devait cesser de déchoir malgré toutes les récriminations socialistes sur ce constat (on les comprend).      

 

Conclusion

Cette histoire par trop redondante, et encore je n’en ai pris que les parties les plus élémentaires, nous indique clairement que la droite française est la plus bête du monde. Et ceci pour une raison bien précise : elle est. Oui, elle est, et elle n’apprend jamais de ses erreurs. Elle est, mais elle ne sait pas penser, et donc agir. Elle veut tout simplement “incarner”, comme Jésus. Mais trop tiède, elle finit par faire du socialisme light, et à chaque fois, les Français se demandent quel est l’intérêt de promouvoir de tels suivistes.

Le Français n’est pas si bête sous certains rapports. Il vote socialiste parce que le socialisme est son unique horizon spirituel, parce que notre pays n’a jamais su géré les oppositions en fait. Nous aimons la paix intérieure, jusqu’à l’écrasement des individus ou des nations qui nous entourent, par faiblesse en quelque sorte. Le socialisme nous offre actuellement cette paix et cette unité.

La monarchie française avait bien des aspects socialistes d’ailleurs. Mais ils se justifiaient eu égard à notre faible niveau de développement. Le système républicain français qui l’a remplacée, l’est entièrement, socialiste, lui, comme d’une régression à des temps pré-christiques. En France, la droite républicaine actuelle regrette que des entreprises étatiques incompétentes aient dû être privatisées. Elle dénonce parfois le “néo-libéralisme”, quand elle même est plus proche du communisme que de tout autre mouvement  en relayant par exemple le discours sur la lutte des classes. Le droitard regrette souvent le bon vieux temps où communistes et gaullistes marchaient main dans la main par exemple (“conseil national de la résistance”), nostalgie monarchique s’il en est. Puis il adopte ce discours en maugréant contre la lutte des sexes, ou la lutte des races, qui ne sont que de nouvelles marottes socialistes que ces derniers lui refourgueront bientôt au rabais dès qu’elles seront usées. La lutte des sexes n’est-elle pas déjà entérinée par notre droite qui justifie systématiquement l’existence de courants féministes destructeurs de notre civilisation ? 

S’opposer pour la droite, ne signifie pas avoir des idées différentes. C’est plutôt promouvoir alternativement le communisme ou bien le socialisme, mais sous les traits d’un grand homme. Réminiscence d’esprit catholique zombi, le droitard se voit bien en chef tout puissant, mais qui va sauver la France, quand le socialiste veut faire briller la France de par son utopie.  Aucun des deux finalement ne se pose la question de sa responsabilité individuelle.

Il est dit que les pays protestants sont plus aptes que nous à le faire, à faire preuve d’introspection (il n’y a même pas de verbe en français pour cela). Je voudrais bien savoir par quel tour de magie, des personnes qui ont refusé la confession, seraient plus aptes que nous à un tel exercice. Il faut croire que l’avènement de la révolution française a inverti notre esprit civilisateur, ou bien, pire, que le catholicisme n’y était que de façade, ce que je croirais plus aisément. Car tous ces droitards psycho-rigides donnent finalement l’image de personnes peu aptes à pratiquer les vertus d’ouverture d’esprit qu’elles promeuvent. Et en cela, le socialiste qui répond toujours aux questionnements sociaux, même pour dire n’importe quoi, est plus proche de l’esprit évangélique que le droitard de base. Ce que les Français comprennent très bien dans leur for intérieur. Du coup, ces derniers préfèrent-ils donner le pouvoir à des personnes qui échouent systématiquement et totalement, plutôt que de le céder à contre-coeur à des hypocrites incapables de leur donner une quelconque perspective civilisationnelle ou spirituelle, exception faite quand cette droite mime un retour primitif à l’ordre dont le Français manque cruellement sous empire socialiste. Si la droite singe la gauche avec des années de retard, tous, ils réagissent avec des décennies de retard sur ce qu’est devenu le monde. 

Le droitard est aussi un ramasse miettes des socialistes. Il prend ce qu’on veut bien lui laisser, la république, la monarchie, les minorités parlementaires ou communales, la province, la capitale. Pondéré, je l’ai déjà dit, il accepte que le socialiste lui désigne l’ennemi à combattre (monarchies centre européennes après 1789, Allemagne durant la première et seconde guerre mondiale). Et je voudrais revenir sur cette notion de “front républicain” qui lui a fait perdre les élections durant 30 ans récemment. Dernier avatar de l’orléanisme de bon aloi, ce concept lui demande de se désolidariser en toutes circonstances de son aile droite. Et le crétin centriste dit de droite souscrit à la démarche depuis 1789  car il sait que l’alternance des élections en démocratie, ou l’alternance des régimes en temps de crises, lui permettra de gagner des élections, et de fréquenter des personnes qui lui ressemblent vraiment : des socialistes. A ce titre, il faudrait se demander qui est le plus socialiste en vérité. Le socialiste ou l’électeur de droite molle, parfois représenté par un chef emblématique. 

Le droitard est encore un étatiste près à esclavager toute une population pour faire vaincre sa conception du pouvoir, pourvu que la France soit “grande”. Ici aussi, il se distingue mal du loser socialiste. Ainsi de nos jours, veut-il bouter l’immigré hors de France, sans s’interroger sur sa propre faillite. Il imagine que lui au pouvoir, il ferait différemment, et que ça suffirait. Il ne comprend pas comment un homme dit de droite tel Valéry Giscard ou même Charles de Gaulle, a pu amorcer la pompe à immigration. Car il n’a pas compris le socialiste en lui, prêt à tout pour continuer à faire tourner la société par exemple. De l’ordre, de l’ordre ! En l’occurrence, dès que l’activité économique se grippe un tout petit peu, le voilà prêt à tous les sacrilèges pour retourner le mouvement. Dans ce cas, devient-il plus avide qu’un inspecteur de l’ursaf, quitte à brimer tous les individus amoureux de leur autonomie.

Imaginez comme dernièrement, nombre de commerçants se sont récriminés contre le mouvement des gilets jaunes, qui portait pourtant une revendication droitarde de baisse des taxes. Mais ce mouvement perturbant la vie paisible du consommateur du samedi, il leur devint finalement odieux. Liberté de circuler, de réunion, de manifestation ? Là, il aurait fallu y mettre un terme pour nombre de commerçants, alors que cet état d’esprit favorise par essence le commerce. Bis repetita pour le port du masque en période de crise sanitaire, à ce point que ces mêmes commerçants se sont révélés des relais pour le moins efficaces de la police socialiste, tout en se plaignant d’une baisse d’activité générée en grosse partie par la restriction des libertés.

Pour le mouvement des gilets jaunes, une attitude plus responsable des indépendants aurait été de rejoindre la contestation, et empêcher ainsi qu’elle ne soit phagocytée par l’extrême gauche. Nos commerçants ont préféré applaudir de loin, voire pour les entrepreneurs, empocher quelques subsides de l’état, puis crier leur désespoir dès que cette opposition eût été dénaturée. Enième exemple pris dans l’actualité et qui montre que cette bêtise de droite n’est pas une marque de notre élite mais bien l’attitude contre-productive d’un peuple de droite qui rechigne à évoluer.

J’entends encore Jean Raspail sur le plateau de TV libertés, essayer d’expliquer à Martial Bild que son livre d’il y a 40 ans, contestant l’immigration, “le camp des saints”, était en fait une auto-critique civilisationnelle, et Martial Bild d’insister sur le rôle néfaste de “l’immigration”. A droite, il est souvent fait mention du manque de sens des réalités du socialiste. Mais ce manque effectif n’est jamais aussi grand que l’incapacité politique de l’homme de droite français à se remettre en question et à avancer. Il veut régler l’insécurité, l’immigration pour quoi ? Sauver le système socialiste en pleine déconfiture au lieu d’appuyer sur l’accélérateur pour s’en débarrasser. Car il croit en ses “institutions”, notamment judiciaires, comme si ces dernières n’étaient pas corrompues jusqu’à la moelle par le socialisme qui les a faites naître.

L’homme de droite est conservateur par essence alors que l’homme de droite français est conservateur par conservatisme, ce qui est différent, voire opposé. Et dès qu’il abandonne cette posture idéologique, c’est pour se rallier à un progressisme qui l’a vaincu, ou sauver un progressisme qui ne cesse de le cocufier. Bien des voyageurs ont cherché, mais personne n’a trouvé sur terre des cornes aussi grandes que celles qui trônent sur la tête du droitard français. 

En vérité, la droite française n’est pas la plus bête du monde. C’est plutôt l’homme de droite français qui est le plus idiot des électeurs de droite dans le monde. Mais il ne faut pas lui dire. Incapable de remise en question, de projet politique cohérent, suiviste, sans modèle idéologique prégnant (alors qu’il se veut parfois cultivé), lâche, complexé, il est finalement pire qu’un socialiste de base qui a au moins le souci de croire en ses idées mortifères, de faire culture avec elles, et qui est capable de nous les imposer aussi bêtes soient-elles.  Car qui sont ces gens qui veulent faire vaincre la patrie et qui s’effraient pourtant  au moindre changement de leurs habitudes ? Ils appellent conservatisme ce qui n’est qu’émotivité de leur part. Ils voient des obstacles partout dans leur environnement quand le principal de ceux-là est en eux. Prêts à valider l’ordre pour l’ordre, ils ignorent cette règle simple des relations humaines et politiques : le chaos précède la vie. Ainsi ne voient-ils pas du tout, et ce n’est pas une anecdote, que la vie est à l’oeuvre en ce moment même dans nos banlieues. Or au lieu de leur parler, se posent-ils encore une fois en ultime recours dès que le socialisme aura échoué, ce qu’il ne manquera pas de faire. Dès lors pourront-ils employer ces mesures d’ordre qu’ils chérissent tant mais qui, sans modèle idéologique en contrepoids, ne font pas avancer le problème d’une once, et au contraire, attitude qui permet au socialisme de revenir à chaque fois, et de prospérer pour le pire. Car en fait, le droitard français cherche seulement le statu quo. Il est un socialiste sans ambition sauf celle de prendre le pouvoir et de l’exercer avec autorité. Défenseur d’un groupe fantasmatique et déjà disparu, il n’est qu’un socialiste du passé et qui s’ignore.  Si le gauchisme est la maladie infantile du socialisme selon Lénine, le droitard français est un jeune atteint de sénescence. 

 

29 réponses à “Pourquoi est-il dit que la France a la droite la plus bête du monde ?”


  1. Avatar de Léonidas Durandal

    "Combatif, François Fillon dépose un recours devant la CEDH" BV du 30/08/2024.

    Ahahah,  pour avoir été écarté de la présidence de la république sur des accusations ridicules montées en mayonnaise, F Fillon entend laver son honneur auprès de juges de gauche. Et s'il gagne, il sera quand même en slip. Tout un programme. Pauvre type qui court après sa représentation sociale dans un pays socialiste. 


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