Comme à leur habitude, les féministes sont très lucides en matière de constats personnels. Elles seront toujours aussi incapables de diriger la société. Le passé leur sera à jamais étranger. Et les causes conséquences obscures. Par contre, nous pouvons leur faire confiance pour saisir l’esprit du temps, de manière très intuitive. En la matière, elles s’en sont aperçues que l’amour était passé de mode.
Or, contrairement à ce qu’elles suggèrent, nous n’en sommes pas arrivés là par hasard ou à cause du méchant capitalisme, ou encore plus risible dans notre société d’hommes esclaves : de la domination masculine. Ces femmes renâclent parce qu’elles ont du mal à assumer leurs responsabilités. Mais elles ont généré cette situation, elles qui sont au centre de la vie familiale depuis toujours. Il n’y a pas plus de « patriarcat » dans cette affaire que de virus dans le pangolin. Et pour cause, de père, il n’y en a même plus, après qu’elles l’ont transformé en papa poule voilà plusieurs décennies de cela. Le patriarcat qu’elles continuent à dénoncer, ne vit plus que dans leurs fantasmes issus d’une idéalisation puérile du fonctionnement de la société.
Par contre, en étudiant leurs revendications et leur aboutissement, combien nous pouvons constater que nous en sommes arrivés là par leur faute, leur seule et unique faute. La richesse du capitalisme, elles l’ont dilapidé. La revendication d’un divorce facilité a débouché sur un divorce de masse et la précarisation des plus fragiles. L’indépendance de la femme, sur une hyperinflation de l’état. La libération sexuelle sur la pornographie, et le mépris des uns et des autres dans l’intimité.
Les applications de rencontre n’ont pas détruit l’amour. Ce sont plutôt les féministes qui ont autorisé et permis d’imaginer les dites applications. Sans la sacralisation des choix des femmes, et en deçà, leur jalousie envers la sexualité masculine, jamais ces rapports, inféconds, adultérins, sans amour, sans lendemain, mortifères, n’auraient pu prospérer.
Ces féministes en ont si bien conscience, qu’elles sont d’ailleurs en train d’effectuer un virage à 180° en promouvant désormais une pudibonderie de chaque instant dans les rues, dans les couples (voir leur approche des violences conjugales), dans la loi (harcèlement et concept “d’agression sexuelle sur majeur”). Elles agissent une nouvelle fois toutes seules, sans l’aide d’un seul homme pour les diriger, suivies en cela par leurs habituels toutous. Et oui, cette nouvelle mode entérine la “fin de l’amour” tout en favorisant des visions ultra réactionnaires de la famille, qu’aucun antiféministe n’aurait osé, ni voulu défendre.
Retour à la case
En effet après des années passées à jouir sans entraves, l’hypergamie et le contrôle social à un niveau personnel reviennent. L’union entre un homme et une femme redevient l’objet d’un calcul, au moins dans les rapports intimes, parce que les individus de nos sociétés ne voient plus que par intérêt. La lutte contre l’Eglise catholique aura réussi au-delà de l’imaginable. Le petit animal moderne, pourtant riche, ne voit plus que par ses besoins primaires de confort et de reproduction quand il ne tend pas vers la stérilité, ceci étant un autre problème que je ne traiterai pas ici.
Le culte féministe à l’indépendance conduit donc les femmes à un retour au bercail prématuré, malgré beaucoup de gesticulations. Plus d’amour, mais de la lucidité. Plus d’ouverture, mais sélection d’un partenaire viable pour la reproduction. Plus de « tout est possible », mais de la sécurité en veux-tu en voilà, pour le reste des femelles qui veulent encore une famille et qui n’ont plus de repères. Tout de même un grand nombre d’individus dans notre société. Et surtout de l’indépendance qui se conjugue avec une absence complète de sentimentalité. Un bon vieux retour au paganisme antique pour des matrones en deuil de leur idéal chrétien. Alors, en guise de dissection, comment en sommes nous arrivés à revenir sur ce chemin ?
Le poulet sans tête.
Voilà l’emblème de notre société française depuis la révolution française, et de toutes les sociétés qui ont pris exemple sur nous. Non pas un coq sur un tas de fumier comme l’avançait prétentieusement le général de Gaulle, mais un poulet à qui l’ont a coupé la tête, qui va dans tous les sens, très sûr de lui. Le gouvernement d’Emmanuel Macron en est l’illustration. Le beau Emmanuel. Le chéri de ces dames. L’enfant à qui l’on a donné le pouvoir pour des raisons si profondes, parce qu’il était beau, parce qu’il était jeune, parce qu’il était brillant. Un idéal masculin pour mamans.
Emmanuel Macron et son gouvernement, me font penser à toutes ces mères qui s’esclaffent devant le nouveau lardon de leur clan : « Mais qu’est-ce qu’il est intelligent ! ». Quelques années plus tard, ce même moutard à fort potentiel ayant échoué immanquablement, malgré force encouragements, ces mères restent coi sur le sujet et maudissent en secret la société. La faute aux circonstances pour elles (et au capitalisme ou au libéralisme pour les féministes). Jamais n’envisageront-elles leur aveuglement de femme comme la source de toutes les difficultés qui a entravé leur enfant vers la réussite.
En vérité, le dit lardon n’était rien du tout, comme n’importe quel enfant. Il avait tout à apprendre de la vie et il a été entretenu dans l’illusion de la connaissance, jusqu’au jour où la réalité l’a rattrapé. Plus la dissipation de ses fantasmes a été tardive, plus elle a été coûteuse, pour lui et pour la société.
En France, le rapport magique à l’éducation revient à intervalles réguliers depuis plus de 200 ans, ses derniers avatars étant les écoles montessori ou l’enseignement numérique. Et les très nombreux échecs révolutionnaires que nous avons connus, ne nous empêchent pas de persister. Nous vivons sur des restes de civilisation chrétienne, mais quelle attitude imbue de notre part. Et quelle médiocrité dans les résultats parce que nous avons oublié l’acte de transmettre, tout simplement.
Hier, en zappant d’une chaîne de télévision à l’autre, je n’ai pu que tomber sur le discours de notre premier ministre et de son nouvel expert femme de la santé. Avant de changer immédiatement de chaîne, pour éviter de m’obscurcir la pensée, je n’ai pu que constater l’aplomb de ceux-là. Une assurance troublante. Ils ne savaient pas où ils allaient, mais combien ils parlaient bien, combien j’avais envie d’adhérer à leur propos doucereux. La parole chaleureuse d’une mère transférée au discours politique. Il n’y avait pas à dire, ils maîtrisaient leur sujet. Ou tout au moins en donnaient-ils l’impression.
Ils sont encore nombreux en France à accréditer de telles manières, à ne pas juger aux résultats, mais sur l’habit qui est loin en l’occurrence, de faire le moine. Enfin, ont-ils été assez nombreux dans notre pays pour élire de tels poulets sans tête à plus de 60 %, « en marche », qui donc publiquement, affichaient ne pas savoir où ils allaient, la marche étant devenu le but.
(La chanson de la “république en marche”)
Le poulet sans tête marche donc au hasard, depuis si longtemps qu’il a fini par assumer son inconséquence aux plus hauts sommets de l’état. Dans l’instruction publique, il a la prétention d’éduquer les masses sur un mode maternel. Et en matière familiale, il a effectué un joli parcours fait de causes et de conséquences, sans toutefois décider des étapes à suivre, dénonçant au passage l’affreux capitalisme qui l’a arraché à la misère, femmes avides de confort en tête de gondole, sans l’ombre d’un sentiment de gratitude.
Retour sur images
Après notre bonne vieille révolution sanguinaire, le petit garçon parricide devenu mari (de la veuve et donc incestueux) surjoua son pouvoir, pour se réassurer dans ses prérogatives. Ainsi le code civil napoléonien fut-il conçu comme un cadre privilégiant la sécurité de toute la société contre celle de femmes jugées dangereuses. Nos coupeurs de têtes savaient de quoi ils parlaient en la matière. Cependant, ces jeunes hommes sortis de l’oeuf ne faisaient que reporter leurs ambitions face aux circonstances. Ils gardaient la « libération » de la femme en visu, et celle-ci fit une avancée conséquente dès la fin du 19ème siècle avec la loi naquet sur le divorce.
La guerre des poulets sans tête avait retardé les progrès d’une législation cohérente avec sa révolution. Hommes en guerre pour la prise de pouvoir. Femmes en attentes, réfugiées derrière les oripeaux d’une Eglise vide de toute substance masculine. Il fallut un peu de temps pour retrouver une sorte de logique politique qui permettrait de faire adhérer le sexe faible à l’idée de sa propre libération. Ainsi, le droit de vote ne fut accordé chez nous aux femmes qu’après la seconde guerre mondiale, suite à un énième bain de sang issu de la régression païenne de 1789 (cette fois entre le socialisme allemand et le socialisme français et soviétique), quand la gauche fut assez faible pour ne pouvoir s’y opposer, et la droite assez idiote pour s’imaginer préserver ainsi ses intérêts. Mai 1968 mit une dernière pierre à cet édifice en entérinant le pouvoir des enfants sur la société, enfants dévolus aux femmes et inversement. Presque 200 ans avaient été nécessaires pour enterrer l’idée de père, tout en permettant au lien mère mariale-enfant parricide, de se renouer.
L’idée sous-jacente de ce « progrès » maçonnique était que le libre choix éclairé de l’individu féminin, calqué sur celui de l’homme, aboutirait à une société de désir et donc d’amour des humains les uns pour les autres qui rendrait l’universalisme catholique désuet. En plus de la possibilité d’acquiescer au mariage ou non, la femme gagna donc la possibilité, d’abord de divorcer en toute facilité, d’être fécondée comme elle l’entendait et d’en faire assumer les conséquences à n’importe quel homme, puis de tuer ses enfants. En somme, elle obtint une liberté d’agir sans limite au gré des progrès scientifiques, avec l’idée enfantine en arrière plan, que la mère était parfaite et ne pouvait exercer son pouvoir qu’avec omniscience et bienveillance (retour au culte de la déesse mère de la part de l’enfant parricide). Dans ce processus, la relation sexuelle fut de nouveau confondue avec la notion plus générale de sentiment amoureux, tel que le concevait et le conçoivent encore femmes et enfants.
Résultats
Sur cette base chancelante, la famille moderne se délita complètement. Les adolescents rebelles d’hier, contestant le père, devinrent les enfants rois d’aujourd’hui pour qui toute famille est synonyme d’oppression. Ils s’attaquèrent à elle de front, s’entendant que pour eux, ils se confondaient avec leur mère et que le concept de famille leur était ainsi étranger, comme à toute société tribale.
Le milliardaire Georges Soros est le bras armé de ce féminisme qui a fini par assimiler différenciation et oppression patriarcale. Chez ces militants parricides issus de la révolution, l’amour est encore un sentiment individuel lié à des pulsions sexuelles, mais en aucun cas, il ne devrait persister à être un lieu obligé de rencontre, d’altérité et d’engagement, fusion maternelle oblige.
Il est évident que les femmes désireuses de procréer ne pouvaient adhérer entièrement à ce mouvement régressif. La mère et l’enfant n’ont pas le même regard sur le monde. Suite au relâchement des moeurs, les mères ont senti que les conséquences de ce positionnement mettait en danger leurs prérogatives. Elles ont donc commencé à attaquer le sentiment amoureux confondu pour elles avec un dangereux égocentrisme destructeur, et en revenir ainsi à des conceptions plus anciennes, et protectrices, du couple. Cette demande d’ordre est lancinante, mais elle commence à avoir des effets.
Preuve en est, la mise en avant de ce terme étonnant « d’emprise ». Sans même parler des accusations douteuses d’agression sexuelle, d’harcèlement de rue et autre manspreading, qu’est-ce que l’emprise sinon un sentiment amoureux qui n’a pas tourné à l’avantage d’une femme et dont elle va chercher à se défier ?
Ce langage connoté “d’emprise”, cache une femme déçue par un homme dont elle estime qu’il a instrumentalisé son corps. La femme trahie dénonce alors les conséquences d’un sentiment artificiel généré par une manipulation. Et par là, elle indique à ses sœurs de la ruche de ne pas suivre ce chemin qui comporte un risque, celui de souffrir à cause d’un être moralement dévoyé. De la dénonciation de la manipulation à la dénonciation de l’amour, il n’y a qu’un pas, car quelle idée saugrenue de penser qu’un amour puisse être exempt de tout péché.
S’il y a un sentiment envers lequel les femmes sont naturellement défiantes, c’est bien de l’amour. Car celui-ci les met en danger. La psyché féminine se construit pour résister à l’amour et pour le susciter chez les hommes, et ainsi contrôler de bout en bout la relation personnelle. La dépendance affective est synonyme de stérilité pour une femme qui sait avoir besoin de stabilité dans la reproduction. Or l’amour est une relation de dépendance affective qui déstabilise le couple.
Soit dit en passant, voilà pourquoi la plupart des femmes ne se laissent aller à l’amour qu’avec les riches, car avec eux, peuvent-elles se le permettre sans mettre en danger leurs aspirations à la procréation. A l’inverse, les pauvres doivent se soumettre à elles par un fort désir, pour qu’elles puissent se rassurer en les dirigeant. Les femmes ne permettent souvent qu’aux riches d’avoir des familles où l’homme est pleinement reconnu en tant que père. Dans les autres, le père de famille est méprisé car il n’a pas su devenir un exemple de réussite sociale et qu’au mieux, il est un relais tribal pour la déesse mère. D’où l’importance de l’institution paternelle pour l’ensemble de la société. Car celle-ci permet à des familles de pauvres de sortir du carcan tribal. Quand les féministes dénoncent le “patriarcat”, en vérité, elles s’attaquent aux familles de pauvres qui sont laissées prisonnières de rapports fusionnels, qui leur interdisent toute émancipation. Mais ceci est une autre histoire.
Pour l’instant, gardons à l’esprit que pour n’importe quelle femme, le culte de la relation sexuelle avait l’avantage d’autoriser la reproduction, pour les riches, mais surtout pour les pauvres. Or avec les moyens de contraception actuels, ce n’est plus forcément le cas, même quand il y a sentiment amoureux, et acte sexuel réitéré avec un partenaire choisi. Du coup, l’amour, mais aussi la relation sexuelle, en sont-ils redevenus suspects pour nombre de femmes. Ils ne permettent plus forcément d’avoir accès à l’enfant et de s’approprier un homme dans de bonnes conditions.
L’apparition du Sida et la généralisation du port du préservatif de la part des bons partis y est pour beaucoup en matière de relations sexuelles épisodiques. Dans les relations suivies, la cohabitation avant le mariage a désenchanté le couple, indifférenciant les femmes aux yeux des hommes ou relevant leur nature vénale, au choix. Le juge aux affaires familiales, le législateur, l’expérience des pères, a guéri bien des ardeurs. Et l’image de petite fille innocente n’arrive même plus à rassurer ces messieurs. Le désir de l’homme moyen a diminué, tandis que le bon parti reste moins accessible, d’autant qu’il a appris à se méfier.
Nous en sommes donc à un point de bascule où “l’obligation” d’engager les hommes se fait de plus en plus pressante dans cette société féminisée, obligation légale (indistinction enfants naturels et issus du mariage, imposition), morale (cautionner sa femme jusqu’à l’humiliation dans le cadre intime), familiale (exclusion des hommes rétifs à la régression tribale), voire psychologique quand les petits garçons sont maintenus dans une inconscience servile jusque dans le milieu scolaire. Soit un retour en arrière de quelques centaines d’années qui se profile à nos yeux : la fin de l’amour.
Les femmes et la reproduction
Le couple est devenu une mécanique complexe à force de manipulations sociales. A partir de la puberté, l’attirance sexuelle des femmes pour les hommes est très forte. Le désir de couple, d’amour et de relations sexuelles se confondent. Tout est mis en œuvre par la nature pour que la reproduction ait lieu. Mais la société ne l’entend pas de cette oreille. Elle cherche à maîtriser ce qu’elle assimile à une pulsion régressive. Selon son point de vue, la jeune fille doit patienter. Relations sexuelles et amoureuses et vie commune sont dissociés, histoire que la jeune fille s’engage tard, à partir de 24 ans, en « toute connaissance de cause ». Et la jeune fille féministe séduite par l’idée de pouvoir conquérir le monde professionnel aussi bien qu’amoureux sans difficultés notables, souscrit à la démarche.
La promesse tacite est celle-ci : “Patiente et l’on te donnera argent et famille, sinon toute insertion professionnelle valorisante te sera interdite, et tu seras ostracisée socialement”. L’adolescente qui a un enfant dans notre société, et qui était la norme hier, est vue comme une extraterrestre. A tel point que des reportages lui sont consacrés pour essayer de la comprendre, puisqu’il est encore difficile de l’obliger légalement à avorter. Celle-ci ne fait pourtant que suivre les habitudes multimillénaire d’une société ancienne. Certes, elle s’oppose aux nouveaux impératifs moraux de défiance face à la procréation, mais elle n’a peut-être pas si tort que ça, si l’on songe au nombre de femmes modernes endoctrinées jusqu’à la stérilité.
Car la femme sérieuse, respectueuse de la norme actuelle arrive à l’âge de l’engagement foulée au corps par de nombreux partenaires, placide, et vieillissante. Dans de telles conditions, l’amour cède le pas au choix d’un partenaire viable, ou à une vie dissolue, faite de relations sexuelles sans lendemain.
La femme plus jeune, ou à un poste hiérarchique inférieur, qui a cédé à l’amour d’un homme plus âgé ou mieux placé, mais pour qui la fin de la relation a été douloureuse, pétrie d’idéologie féministe, n’est pas mieux lotie. Elle va accuser l’homme d’être responsable de l’échec d’une relation qui est laissée à la libre appréciation des individus. S’il l’avait aimée, il ne se serait pas comporté comme ceci ou comme cela, ignorant au passage que toute idylle est chancelante, surtout lorsqu’elle n’est pas encadrée par la loi, ou qu’elle est vénale. Jeune et sans expérience, elle s’estime avoir été innocente et dénonce ce qu’elle imagine avoir été un abus dans une relation où elle a pourtant cherché l’ambiguïté afin de grandir, ou pour gagner de l’argent. Elle persiste dans l’idée qu’elle n’est rien et qu’il était tout. Son fantasme de lâcher prise n’est que l’envers d’un désir de toute puissance dans lequel elle s’est enferrée. La loi qui ne l’a pas protégée, va la venger. “Bourreau”, “victime”, “sauveur”, ces rôles s’intervertissent dans les relations toxiques.
Dans une société vile et méchante, ces histoires pourraient rester à l’état de scénarios visant à faire frissonner la ménagère de moins de 50 ans. Chacun serait payé qui d’argent ou de voyeurisme. Seulement le féminisme a acquis un pouvoir politique qu’il entend bien défendre et étendre dans la société. Il n’est plus l’heure d’en rester à une morale de bigote. Il faut suivre ces femmes ou les devancer, et purifier la société par la loi. Pour répondre à la souffrance de toutes ces écervelées sans père, plus ou moins vénales, profils psychologiques que ce même féminisme a fait prospérer, la ruche cherche donc à criminaliser ce type de relation. Le père a été tué. Il n’est pas question de le voir apparaître sous la forme d’un quasi pédékiraste incestueux, ou d’un patron libidineux. Mais comme il a été tué, il n’y a personne non plus pour éviter la chasse aux sorcières. Dès lors, 30 ou 40 ans après, un individu désabusé par la vie, peut revisiter son histoire et se retourner contre un homme, puis assimiler une relation consentie durant sa jeunesse à un viol, le tabou ultime. Tel est le sens de ce mot “d’emprise”. Car si la relation n’était pas vraiment consentie, nous parlons bien de viol en arrière plan.
Autant dire qu’à force de cas dramatisés et médiatisés auprès d’un public sensible à la cause des femmes, certaines relations sexuelles consenties entre deux partenaires formés biologiquement ne peuvent qu’être progressivement placées sous le signe de l’interdit, excepté si l’homme se plie aux quatre volontés de sa partenaire. Et encore, faudra-t-il que ce comportement servile plaise à la jeune dame le restant de son existence tandis qu’elle a choisi un homme âgé justement comme d’un guide, ou un homme puissant parce qu’elle était impressionnée par sa stature sociale…
Cette charia contradictoire, obligeant l’homme à user de son pouvoir tout en y renonçant, éloigne d’autant plus les sexes l’un de l’autre, que le corps d’une femme ne sera jamais si attirant pour un homme que juste fini de formé. Cette image, la société féministe lui intime l’ordre de ne pas désiré en jouir.
En effet, à travers ces dénonciations d’emprise, de harcèlement, ou d’agression sexuelle envers de jeunes femmes, il est à comprendre que cet homme ne doit aimer qu’une personne, sa légitime épouse, en tant que corps abstrait dont il devrait ignorer la dimension universelle. Au-delà d’une morale pour le moins stricte, et même assez inédite dans l’histoire humaine, voilà une conception féminisée de l’acte sexuel qui mène immanquablement l’homme à la débandade. Et s’il transgresse l’interdit, il devient hors la loi et possiblement assimilé à un pédékiraste ou à un violeur, et pour une féministe pire encore, un phallocrate. Tout un programme castrateur qui a de quoi remettre en cause l’ordre naturel, mais qui est loin d’effrayer, en quoi que ce soit, nos apprenties sorcières.
Une histoire jouée et rejouée. La catholicisme comme seul horizon de progrès.
La “libération sexuelle”. Vaste programme d’asservissement à nos pulsions les plus basses, puis de retour de bâton en forme de guerre de tous contre tous. Sodome et Gomorrhe. De la joie d’éprouver les interdits, à l’abus, puis au châtiment divin dans une violence émissaire. Rien de neuf dans le ciel païen. Car la possibilité d’agir n’importe comment en matière sexuelle, autorise le retour de l’animal et du paganisme, le laisser-aller du premier débouchant sur le contrat sans miséricorde du second après le sacrifice du monstre (le Weinstein, le Strauss Kahn).
Dans cette dialectique, la société ne protège plus l’engagement, elle en fait un contrat froid, car elle ne connaît plus rien à l’amour, pas plus que les êtres qui la composent. Dès lors, prime le rapport de force entre groupes sociaux, hommes, femmes, riches, pauvres, qui doit aboutir à un mariage viable, à des relations calculées de bout en bout entre hommes et femmes, où tout est prévu pour que les individus ne viennent pas perturber le fonctionnement de la société ou de la tribu.
L’amour qui est une notion essentiellement catholique a disparu de lui-même, parce que le progrès proposé par la révolution française n’était qu’une régression en forme de laisser-aller personnel. Les femmes se réveillent surprises par une telle conclusion. La fin de l’amour est là, sans qu’elles ne l’aient anticipé. L’amour d’hier, qu’elles chérissaient tant, et au nom duquel elles ont mené tous leurs combats depuis 2000 ans, quitte à avoir fait tourner la tête des hommes, a disparu de lui-même. Saccagé par leurs fils chéris. Mis en pile par les revendications de leurs dignes héritières. Ne semble vouloir rester que la pornographie de relations sexuelles bestiales ou d’une hypergamie non moins bestiale et dont elles avaient cru pouvoir s’extraire, surtout dans une société riche qui les promouvaient professionnellement.
En conclusion de cet effondrement, nombre d’observateurs constatent que les sociétés païennes asiatiques sont devenues plus stables que nous. Les voilà à se dire que ce serait peut-être bien de les copier. Ce dernier coup de pelle nous laissera probablement sur notre faim, nous qui avons connu beaucoup mieux. Peut-être nous faudra-t-il retourner à une société tribale plus ou moins sexuelle, plus ou moins contractuelle, mais ce ne sera pas sans nostalgie d’un temps où nous espérions concilier tous nos impératifs humains et de vie en groupe, grâce à l’idéal chrétien. Entre temps, nous aurons gagné en stabilité et perdu en génie.
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