Pour estimer l’enjeu du débat, il faut bien comprendre que les théories du genre reposent sur une seule clef de voûte : la question biologique est anecdotique dans la sexuation sociale des hommes et des femmes. Cette sexuation se résume à des questions d’apprentissages culturels. Sans cette clef de voûte, tout l’édifice s’effondre.
Pourquoi une hypothèse de travail aussi restrictive de la part des tenants du genre ?
En effet, on pourrait s’imaginer qu’il leur suffise d’intégrer la variable « biologie » pour rendre leur approche plus acceptable. Le reportage d’Harald Eia (1) se conclue d’ailleurs par un appel à cette dialectique mesurée. Or, si les adeptes de la théorie du genre ne l’acceptent pas, la raison en est que cela leur est impossible.
Rétablir une toute petite part de biologique, induirait le rétablissement de la complémentarité entre hommes et femmes, et les discours essentialistes qu’une majorité de féministes refuse.
Si les hommes sont biologiquement programmés pour être hommes, et les femmes biologiquement programmées pour être femmes, il y aurait le retour à une norme « hommes et femmes » autour de laquelle il faudrait revenir afin de s’épanouir. La société ne serait plus là pour indifférencier les rôles, mais au contraire pour donner la possibilité à chacun de prendre une place efficiente dans la société qui serait aussi fonction du sexe de la personne concernée.
Or, pour les féministes, au nom de la sacro-sainte égalité hommes-femmes, ces fonctions sociales doivent être obligatoirement égales. Ce faisant, pour elles, les femmes doivent toucher les mêmes salaires que les hommes, ce faisant, elles doivent exercer les mêmes métiers, ce faisant tous les métiers entre eux doivent être payés de la même manière. En effet, imaginons qu’un secteur d’activité soit plus rentable, et c’est toujours le cas quand c’est un secteur d’activité très majoritairement masculin, il faudrait absolument que les femmes l’investissent pour être payées autant : égalité salariale qui aboutirait donc à une égalité sectorielle en nombre. Imaginons maintenant que des femmes à l’intérieur d’un secteur travaillent moins que les hommes et soient donc payées moins : il faudrait alors en arriver à ce que les hommes et les femmes travaillent autant : égalité des temps de travail. Ainsi en poursuivant une dialectique égalitaire, nous en viendrions immanquablement à exercer les mêmes métiers. Maintenant imaginons que l’égalité sociale ne puisse jamais s’imposer naturellement à cause de facteurs biologiques qui joueraient un rôle dans ce champ social. Dans ce cas, les soit-disant discriminations envers les femmes n’auraient été que le résultat de différences naturelles. Et au nom de l’égalité il faudrait donc se résoudre à contraindre ces facteurs biologiques ou arrêter immédiatement cette course.
Devant l’apathie des hommes, les féministes ont opté pour la première solution. Et pour réussir dans cette fuite en avant, il a fallu qu’elles réussissent à écarter idéologiquement la présence du biologique de leurs raisonnements sur la place de chacun dans la société. En effet la contrainte consciemment exercée contre notre nature pour établir une égalité sociale artificielle, deviendrait pénalement répréhensible à partir du moment où l’existence de cette nature sociale aurait été prouvée. Car non seulement, cette contrainte exercée à l’encontre de nos natures deviendrait alors une forme de discrimination sexuelle, mais également une forme d’atteinte à notre intégrité physique d’hommes et de femmes. Telle est la raison pour laquelle, le concept de genre ne peut intégrer la moindre présence de biologique dans ses raisonnements. Si les tenants de cette théorie l’acceptaient, il leur faudrait reconnaître une volonté d’indifférenciation entre hommes et femmes, le biologique n’ayant pu être réduit idéologiquement, devant être réduit, dans les faits, par des pressions sociales (lois, marketing…).
Les féministes ont donc résolu le problème idéologique en soutenant qu’il n’y avait tout simplement pas d’influences biologiques dans le champ social. Cette manière de penser, à laquelle elles tiennent plus que tout et sur laquelle tous leurs raisonnements reposent, leur a permis de revendiquer une égalité de fait sans écraser directement nos natures biologiques mais en les ignorant. Avant de débattre de l’existence ou non de ces facteurs biologiques, on peut remarquer combien les hommes sont invités à avoir honte de leur nature aujourd’hui (“domination patriarcale, masculine, violences faites aux femmes” comme si tous les hommes étaient concernés). On peut aussi rappeler qu’il y a une volonté délibérée dans les analyses féministes d’échapper à ce débat sur la part du biologique dans le développement social (1, 2, 3). Car les féministes qui contrôlent tous les organes médiatiques, les écoles, la justice, le marketing des sociétés de production (la ménagère de – de 50 ans prenant les décisions d’achat presque toujours toute seule), possèdent les moyens d’empêcher le retour de ce questionnement aux yeux et au vu de tous, tout en continuant à exercer des pressions psychologiques sur les hommes par des canaux divers et variés. Et au vu de l’explosion du nombre de prisonniers, de garçons en échec scolaire, de l’écroulement de notre système judiciaire et médiatique, on peut déjà avancer que leurs raisonnements ont certainement occulté une variable, qu’elle soit biologique ou pas.
Rétablir une toute petite part de biologique dans la sexuation marginaliserait de nouveau l’homosexualité.
Inutile de développer ce point : Si la bonne intégration de facteurs biologiques chez un individu déterminait sa propension à s’épanouir, notamment par rapport à la différence des sexes, ceux qui s’écarteraient de cette norme, voire qui la refuseraient et qui la combattraient, seraient tout simplement des sociopathes. Les relations sexuelles entre hommes et femmes deviendraient la norme essentielle pour que l’espèce se perpétue dans de bonnes conditions, tant au niveau biologique que social, et les aspirations à imposer des sexualités hors norme comme mode de fonctionnement familial identique à la norme reconnue deviendraient une forme de maltraitance envers la nature et les besoins des enfants.
Rétablir une toute petite part de biologique détruirait la sociologie telle qu’elle s’est construite depuis 40 ans en France.
Revenir sur les théories du genre serait un choc universitaire bien plus important que ne l’a été l’effondrement du mur de Berlin. Des pans entiers de recherche universitaire seraient décrédibilisés, et parmi eux, des écoles des plus prestigieuses en France et qui sont censées former nos élites. En effet, Sciences Po, le CNRS, presque tous les départements de sociologie en France, se sont engagés sur cette hypothèse de travail délirante alors qu’elle était progressivement abandonnée dans les premiers pays à l’avoir introduite (1). Cela ne ferait que renforcer un constat incroyable et qui est pourtant indéniable : alors que nous étions en tête au niveau international dans bien des domaines de recherche, ici comme ailleurs, le niveau de ces secteurs d’activité professionnelle de recherche s’est effondré au fur et à mesure que certains d’entre eux se féminisaient majoritairement. Le prix à payer de la féminisation majoritaire dans certains domaines de pointe a donc été la médiocrité, et une médiocrité sans limite comme on peut le voir dans l’éducation nationale par exemple (et ce, malgré les bonnes volontés individuelles du corps enseignant).
A l’inverse en abandonnant cette hypothèse du genre sur la non intrusion du champ biologique dans le champ social, il faudrait accepter de réhabiliter les mères et leur pouvoir dans la famille. En effet, le concept de “domination masculine” ne se conçoit uniquement que dans le cas, où la femme n’a pas de prédominance au niveau naturel et familial. Si la femme apparaissait comme ayant du pouvoir, un pouvoir de base pourrait-on dire, son infériorité ne serait plus du tout aussi évidente qu’avant. Dès lors, il faudrait entièrement reconstruire la sociologie, et cela prendrait des décennies, pour en arriver à des conclusions exactement à l’inverse des précédentes : les femmes dominant toujours la famille, et dominant maintenant de larges parts de secteurs clefs de l’économie (instruction, justice, médecine), seraient entrées dans un mouvement d’éradication de la masculinité de notre société. Le féminisme apparaîtrait alors pour ce qu’il est : le relais d’une volonté totalitariste féminine. Impensable à l’heure actuel pour notre société féminisée victimaire.
Plus loin encore, détruire le concept de genre reviendrait à abattre le concept de lutte des sexes, basé lui-même sur celui de lutte des classes, puis édifier des sciences humaines basées sur des hypothèses issues de notre culture religieuse (service-pouvoir, indifférence aux autres, manque de conscience collective, péché originel…). Ce retour en force de la théologie dans des hypothèses de travail scientifiques est là encore, pour l’instant, inacceptable. Et pourtant. Autant dans les sciences dures, la religion ne peut qu’admirer l’intelligence divine, autant dans les sciences de l’homme, où finalement, on parle du cœur de l’humanité, l’expérience des religions est bien plus profonde que nul autre dogme créé de toute pièce et de manière artificielle par quelques penseurs qui n’ont été capables, jusque là que de balayer les miettes du christianisme. Les sciences humaines qui n’ont de science que les moyens qu’elles emploient, et encore, devraient se réorienter pour analyser le fonctionnement d’une société au vu de vérités plus hautes qui ont fondé notre société. Or ces vérités plus hautes, appartiennent à l’Eglise catholique. Un Marx n’est que le singe de Jésus Christ. L’école de la République mime les écoles religieuses. Les valeurs républicaines perdent pied devant la notion d’amour telle que l’Eglise l’a développée.
Maintenant que tous ces systèmes totalitaires dans leur essence (issus d’une conception religieuse immanente de l’homme, imaginés sans révélation et sur la base seule d’une étude scientifique de la Création divine) sont en train de révéler leurs mauvais fruits, peut-être pourrons-nous revenir à la source dans quelques années et développer à nouveau des concepts d’une plus grande profondeur que ceux-là, en nous armant des sciences dures qui au fond, nous viennent directement de la spiritualité de notre Eglise mais qui ont été dévoyées par des usages contre-nature et orgueilleux dans les “sciences humaines”. Car derrière l’idéologie du genre se cache encore un de ces concepts creux qui est en train de s’effondrer et comme derrière lui, nos idéologues semblent un peu à court d’idées (sauf quand ils plébiscitent un chaos généralisé), espérons que même s’ils désirent la défendre jusqu’au bout, nous réussirons à l’abattre, et qu’après des années de régression, nous pourrons enfin remplacer la vraie religion comme principale interlocutrice de notre société face à la tendance naturelle de l’homme à pécher (individualisme ou collectivisme sans frein, volonté totalitaire d’égalité).
Pour toutes ces raisons, et contre toute attente, les idéologues du genre résisteront jusqu’au bout au retour du biologique dans le débat. Maintenant, au-delà du bon sens, encore faudra-t-il réussir à leur prouver scientifiquement que ce biologique a un rôle dans le champ social (puisqu’il n’y a que ce langage scientifique que ces personnes puissent comprendre). Or voici que les preuves affluent ces derniers temps.
Les preuves scientifiques s’accumulent concernant le rôle biologique de compétences sexuées.
Malheureusement, la recherche française, mal orientée, possède maintenant des années de retard et ces résultats nous viennent de l’étranger. Quand on sait le rôle qu’a pu jouer une neurobiologiste comme Catherine Vidal chez nous, on ne s’en étonnera pas (4). Car ce sont bien des neurobiologistes autrement plus compétents que les nôtres qui viennent de prouver de manière indéniable que le concept de genre est totalement fallacieux. En effet, avec l’âge nous devenons naturellement plus hommes et plus femmes, selon notre sexe. Et ce changement ne se produit pas du tout dès la naissance comme essaient de le prouver systématiquement les théoriciens du genre, mais principalement à l’adolescence. Or, si nous devenions hommes et femmes par notre éducation, comme le soutient les adeptes du genre, les différences de fonctionnement de nos cerveaux devraient se révéler avant cette période de l’adolescence, de manière progressive : plus la société nous contraindrait à devenir hommes ou à devenir femmes, plus nos cerveaux fonctionneraient de manière différente. A l’inverse cette étude scientifique de Princeton publiée récemment (5) semble bien montrer que les codes qui nous sont appris avant l’adolescence, ont surtout pour objet de nous préparer à ce bouleversement hormonal extraordinaire qui conduit le cerveaux des garçons et des filles à fonctionner différemment, subitement, au moment de l’adolescence. Plus en avant, une autre étude vient elle de prouver que le lait maternel secrété par les mères serait de nature différente lorsqu’il s’agirait d’allaiter un petit garçon ou bien d’allaiter une petite fille. Et ces différences de lactation se retrouveraient même chez certains animaux (6). Elles aboutiraient à favoriser la maturité des filles, et les compétences énergétiques des garçons. Détail intéressant et qui renforce cette idée que la « domination » n’est pas toujours où on le croit : les mères produiraient plus de lait pour les filles que pour les garçons.
Les facteurs biologiques seraient donc présents avant la naissance, alors que la mère serait inconsciente du sexe de son enfant, et ces facteurs se renforceraient au fur et à mesure du développement biologique de l’enfant.
On aurait pu croire l’affaire pliée.
En effet, comment ne pas constater l’évidence ? Et pourtant, ce serait sous-estimer la mauvaise foi féministe. Ici, à France culture, le 15/12/2013, Véronique Pellerin en vient même à accuser les chercheurs d’être des idiots et elle met en avant les travaux de Catherine Vidal pour se rassurer dans son raisonnement : « on ne naît pas femme, on le devient ! » grâce à la plasticité de notre cerveau :
(Pour accéder à l’intervention de Véronique Pellerin du 15 décembre 2013 :
)
Tout d’abord, si je devais faire confiance à une université, je ferais d’abord confiance à une université prestigieuse des USA plutôt qu’à une chercheuse française qui a déjà prouvé son parti pris idéologique (4). Mais je n’aurais même pas besoin de cela. En effet, c’est non seulement la théorie du genre qui s’effondre ici, mais également la théorie de la plasticité infinie du cerveau de Catherine Vidal. Bien évidemment, il serait ridicule de soutenir que le cerveau n’a pas une forme de plasticité, Catherine Vidal n’a rien inventé en cela. Mais si nous voulons être honnêtes dans la prise en compte de cette étude, il faudra en conclure que cette plasticité est soumise à des impératifs biologiques, et qu’aller contre ces impératifs, ce serait, mécaniquement, rendre nos natures moins efficientes. En effet, si nos cerveaux sont programmés pour se spécialiser lors du bombardement hormonal de l’adolescence, le coût d’une plasticité contraire entre filles et garçons, serait le prix d’une mauvaise allocation de moyens : vouloir que filles et garçons raisonnent de manière identique et aient donc les mêmes compétences cognitives, reviendrait à vouloir inverser l’ordre de leurs développements. Ce serait peut-être possible mais au prix d’un abaissement du niveau général entre sexes (sans parler des coûts psychologiques et sociaux). Car le bombardement hormonal que subissent filles et garçons à l’adolescence ne peut être une conspiration de la « domination patriarcale », pas plus que le lait maternel différencié donné à des filles et des garçons ne l’est.
Ainsi, l’étude Priceton est bien l’étude qui vient d’abattre scientifiquement et à elle seule la théorie du genre : nous pouvons bien tout obtenir des uns et des autres, mais au prix d’une camisole éducative qui n’a rien de bien libérale car elle contraindrait sans fondement nos natures évidemment orientées vers la différence.
Pour ceux qui voudraient poursuivre ces études de genre.
Si des “chercheurs” français veulent continuer à soutenir le concept de genre, il va falloir désormais qu’ils assument le coût humain de cette volonté égalitariste : le concept de genre mène logiquement à une contrainte biologique qui tend à indifférencier les comportements de nos filles et de nos garçons, malgré leur nature. Le coût du concept de genre est celui de la médiocrité, tel que l’égalitarisme nous y a toujours conduit. Indifférencier les comportements des petites filles et des petits garçons avant l’adolescence revient à les désarmer précédemment au bouleversement hormonal qu’ils vont devoir subir. Ignorer les différences de compétences entre fille et garçon, c’est ignorer que nous sommes programmés pour être filles ou garçons et que seul un grand malheur a pu nous conduire sur d’autres chemins. Le malheur homosexuel vient bien de la société : la société est sexuée et tant qu’elle le restera, elle sera efficiente et respectueuse des différences. Mais le malheur homosexuel s’il est social, est encore autrement plus enraciné dans une nature qui a déraillé de son plan. Il est la marque d’une féminisation qui s’est étendue aux filles et aux garçons pour les aliéner. L’homosexualité est une terrible aliénation à la mère, personne ne pourra le contredire. Elle est le signe du totalitarisme au féminin. La théorie du genre élaborée par des personnes troublées n’aura été qu’une réponse théorique au vécu de cette souffrance. Cette réponse ne satisfera que ceux qui veulent échapper à leur souffrance et non la dépasser. Un jour, il faudra bien avoir le courage de dire à ces personnes à pulsions homosexuelles qui veulent faire la société à leur image, que la tolérance dont ils se parent n’est qu’une nouvelle forme de totalitarisme de l’individu dyssexué. Perturber la société n’améliorera en rien leur condition personnelle et encore moins la condition de tous. Ces personnes à pulsions homosexuelles perdues au milieu du genre n’en gagneront pas pour autant des repères ou de la tolérance pour ce qu’ils sont réellement, mais un nouveau déni, et cette fois, par rapport au combat intérieur qui les tient. Le concept de genre n’a pu se développer que dans une société qui ne voyait que par la souffrance individuelle sans comprendre le péché de ces individus. La théologie catholique nous enseigne que toutes les souffrances individuelles ne peuvent être prises en charge par la société au risque d’aliéner l’individu. Ici comme ailleurs, nous aurions dû savoir l’écouter. Nous n’avons aucunement rendu service aux personnes à pulsions homosexuelles quand nous les avons abandonnées à une pensée maternisante. Au contraire, quand nous les avons laissées croire à celle-là et à sa “domination masculine”, nous avons, collectivement, accentué leur enfermement, comme nous l’accentuerons chaque fois que nous ne serons pas capables de leur opposer un discours fait de limites, limites qu’il convient à tout humain d’intégrer et qui ne peuvent provenir que du père.
1 « Le paradoxe de l’égalité norvégienne », Harald Eia, NHK, 2011.
2 « Liens entre féminisme et théorie du genre », Youtube censuré, vidéo Rutube, juin 2013.
3 « Odille Fillod, critique faussement neutre de la théorie du genre”, octobre 2013.
4 « L’élite française vérolée par la théorie du genre », youtube, novembre 2012.
5 “Sex differences in the structural connectome of the human brain”, université de Princeton, décembre 2013.
6 « Le lait maternel s’adapte au sexe du bébé. », Les Echos, février 2014.
Dans cette vidéo, seule l’analyse de Michel Winter apporte un complément intéressant à mon analyse en introduisant la question de l’importance du psychisme comme intermédiation nature-culture :
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