Le 05 septembre 2022, un défilé de handballeuses a été organisé dans la cathédrale de Metz. Comment en sommes-nous arrivés là ?
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Depuis des années, je le vois dans mon Eglise, il faut soutenir le monde dans son élan libérateur. Voilà en tout cas, comment une bonne partie du troupeau progressiste qui tient les Evêchés le conçoit. Car le petit peuple catholique est plus sceptique. Mais lui, n’a pas cet art consommé des socialistes de s’agglutiner au pouvoir, de le servir, pour mieux le corrompre. Nos habiles servants sont plutôt du monde. Ils en connaissent les arcanes et phagocytent l’institution naturellement. Parfois les Évêques ou les prêtres ne leur sont même pas favorables, et ils y arrivent pourtant, par leur présence constante. Car ils savent répondre à cet isolement dont nombre de prélats souffrent et ils transforment l’essai quand le train train rassurant s’installe, ce rituel connu, ces habitudes confortables qui useraient n’importe quel homme normalement constitué. Je dis « ils », mais je devrais plutôt dire « elles », tant le besoin de femmes de la part de nos prélats crie de partout, j’y reviendrai…
Après les bonnes intentions, vient la malveillance, le désir de conserver le pouvoir, l’opposition comme base idéologique. Beaucoup de progressistes que je côtoie ne savent pas très bien où ils vont. Mais ils conçoivent la tradition comme un poids, plus souvent testent sa solidité en s’y opposant, tels des enfants, des femmes enfants. Et l’institution, privée de son soutien étatique, monarchique, s’est révélée être devenue une coquille vide. Du coup, elle ne résiste pas à ce que l’androsphère nomme des sortes de shit-tests.
Les fils de la lumière ne sont pas moins à blâmer, eux qui laissent le mal s’installer. Il aura fallu 1500 ans depuis Constantin pour que l’état vide l’Église de sa substance, sans bien qu’Elle s’en aperçoive. Combien le pouvoir corrompt, même la plus belle des croyances. Si des lecteurs catholiques me lisent, ils vont être assez surpris de mon raisonnement. Cependant, il me paraît évident que nos progressistes, comme nombre de traditionalistes, perpétuent l’idéal monarchique. Et plus encore, la fusion état-Eglise. Ils veulent être institution auprès de l’institution, continuer à vivre comme si la séparation de l’Église et de l’état n’avait pas eu lieue. Et pour cela, ils sont prêts au compromis. Car vivre à proximité du pouvoir c’est être dans le compromis perpétuel. Or l’institution est de nos jours progressiste. Ils jugent donc nécessaire de se plier à ce pouvoir, au moins pour partie.
Beaucoup de catholiques ont oublié à ce point ce qu’était le catholicisme qu’ils l’identifient à l’exercice du pouvoir, alors qu’à mon avis, l’idée catholique est une idée modératrice de l’état, capable franchement de s’y opposer selon les circonstances. En Chine, il se rejoue cette dialectique. Notre Pape François cherche une harmonie entre l’état et notre religion. Comme si nous pouvions nous accoquiner avec des matérialistes communistes ! Mais l’idée de symbiose entre état et Eglise est si présente dans nos esprits depuis Constantin, que nous en sommes venus à légitimer les pires compromissions, tout cela sous prétexte d’éviter que le sang des croyants ne coule. Sauf que ce sang, c’est aussi celui des martyres et que sans ce sang, l’Église ne peut pas délivrer son témoignage au monde. Le parti communiste chinois tolère une Eglise compromise avec l’état. Combien je comprends son raisonnement…
Cette soumission au pouvoir est surtout le fait d’une société majoritairement féminisée. Un homme ne se couche pas devant le premier puissant venu. Il n’essaie pas d’arrondir les angles pour « éviter de froisser les sensibilités ». Il est parfois brutal, à l’excès. Il meurt et donne la mort. Mais c’est la garantie qu’un pouvoir peut s’exercer, notamment pour défendre une vérité. Dans notre société, plus rien n’est défendu, à part l’idée qu’il n’y a plus de frontières, plus de limites, plus de père en fait. L’image de l’autorité est la seule à être battue en brèche, car elle met en danger cette idée de tolérance, que tout se vaut, que tout est donc indifférencié.
A travers l’idée de père, c’est l’idée même qu’une vérité puisse exister qui est attaquée. Il ne s’agit plus de la défendre, puisque le concept n’existe même pas. Dès lors peut-il être rejeté car jugé « dangereux », comme d’ailleurs n’importe quel homme qui s’opposera à une femme dans la société.
Le défilé de mode de ces sportives dans la cathédrale de Metz est l’aboutissement de ce mouvement. Quoi de plus beau pour nos progressistes que de participer aux campagnes d’état sur la glorification des femmes qui donnent la vie, ça va de soi, mais également, peuvent être aussi performantes que les hommes, ici dans le sport ? Tolérance et indifférenciation oblige, ne faut-il pas répondre à leurs complexes d’infériorité ?
Ainsi pour qu’un tel évènement ait pu être jugé acceptable de la part de notre Institution, a-t-il fallu qu’Elle veuille marcher main dans la main avec l’idéologie d’état, et aussi qu’elle se soit féminisée acceptant et alimentant cette idéologie de féminisation totalitaire.
J’ai déjà développé la compromission étatique. Pour ce qui est de l’idéologie en elle-même, ces femmes qui défilent dans l’Église sont l’incarnation d’un culte ancien présenté comme d’une nouveauté : celui de la déesse mère. J’ai bien peur que nombre de traditionalistes reprochent surtout la forme de ce culte sans en renoncer au fond quand je vois quelle place ils accordent à Marie (tout comme les progressistes d’ailleurs). Le vers me semble profondément ancré dans le fruit, du côté progressiste comme du côté traditionaliste. Et je me demande si cette mise en scène n’a pas choqué tant les traditionalistes parce que ces femmes ne correspondaient pas à l’image qu’ils se faisaient de LA femme. A voir…
En tout état de cause, il n’y avait plus qu’une femme, Cassandre Fristot pour s’attaquer au mal, ou plutôt rallier les troupes de manière ordonnée et cohérente, contre le mal. Où étaient les hommes aurai-je envie de demander ? Je m’entends, heureusement qu’il y avait des hommes soutenant cette prière de réparation du 17 septembre. Mais où est ce Charles Martel qui aurait eu le droit d’écraser les têtes à coups de marteau ? L’action masculine ne soulève pas les foules. Seules des actions pondérées, intelligentes, mesurées, sans risque, sont acceptées par notre société et devenue par là-même concevables. Certes, le combat est là. Mais il se fait aux moyens de coups de putes judiciaires ou de prières. La violence physique en a été exclue. Celle-ci, contre-productive, soulèverait l’opprobre générale. Nous en sommes ainsi à faire reculer le mal au sein de notre propre Eglise au lieu de conquérir de nouvelles terres. Tout un état d’esprit à changer.
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