« Sa mère a tout fait pour que je ne puisse jamais assumer mon rôle de père » (père de Nahel)
Suite à l’assassinat de Nahel et aux émeutes qui ont suivi, droite et gauche nous offrent le spectacle désolant de prises de positions plus stupides les unes que les autres. A gauche, le bon vieux logiciel marxiste qui tente d’expliquer les razzias comme d’une colère des oppressés contre le système oppresseur tourne à vide, surtout lorsque des élus sont pris à partie. Tout d’un coup, mince, il faut « serrer les coudes » autour de la république. A droite, l’émotionnel a depuis longtemps pris le pas sur le rationnel, surtout après l’affaire Lola. Une débauche de guimauve en veux-tu en voilà. En relief, il s’agit donner corps à une haine et un désir de guerre civile qui couve depuis longtemps.
En somme, la gauche rationalise ces bons sentiments dont l’enfer est pavé, tandis que la droite rationalise sa peur et sa haine pour mieux se les cacher. Tous féminisés. Les premiers perpétuent l’oppression en la dénonçant hypocritement. Ils vivent dessus comme de bons parasites socialo-communistes qu’ils sont. Et la droite désirerait bien renverser le rapport de force politique en sa faveur en exaltant un retour à l’ordre sécurisant qui se fera forcément, et probablement sans elle. Tous tentent de récupérer des faits divers à leur compte, au lieu de faire de la politique. Par la suite, ils cherchent à leur donner un sens qui justifiera leur sentiment personnel.
Les omissions des uns et des autres
Que la petite Lola ait été assassinée par une femme a été ignoré par la droite, au profit d’une focalisation sur le statut d’étranger de son bourreau. Quant à l’assassinat de Nahel, les émeutes sont le signe évident d’une forme d’oppression systémique pour la gauche. Les uns ont peur d’une multitude qui pourrirait leur quotidien, les autres de la police. Et aucun des deux n’a finalement tort. Le problème, ce serait plutôt de sortir de cette dialectique stérile, des explications sans queue ni tête, et sentimentales, de cette fausse opposition, qui nous mènent vers l’impasse. De surcroît, et ceci expliquant peut-être cela, le manque de tenue de nos représentants médiatiques et politiques présente un caractère affligeant qui n’aide en rien à nous en sortir par le haut.
Dans cet imbroglio dont seule la france à la recette, et qui laisse les observateurs étrangers dans l’expectative, j’aimerais focaliser votre attention sur le rapport au père de cette droite. J’ai été surpris, à moitié, de constater la réaction sur les réseaux sociaux de ce Damien Rieu, nouvel arriviste suivi de l’opposition contrôlée à droite. Celui-ci ne manque jamais une occasion d’abaisser le niveau par des déclarations fracassantes. C’est notre Sandrine Rousseau en quelque sorte.
Ici, il a fallu qu’il pointe du doigt l’ancien statut de délinquant du père de Nahel pour mieux ostraciser le fils, et tenter ainsi de défendre un assassin. Pas très catholique tout ça. Ailleurs, ce retour du père sur la scène publique a été estimé indécent, voire intéressé.
Mais penchons nous sur la seule intervention de Damien Rieu : le père de Nahel qui était en prison pour trafic de drogue lorsque son enfant est né, fut fermement soutenu par son ex qui lui aurait annoncé au parloir qu’il ne reverrait jamais plus son enfant.
Notre Damien Rieu national n’a pas bronché d’un poil en imaginant qu’une mère pouvait faire cela à un père. Pas choqué, le moins du monde. Comme cette femme, il n’augurait pas d’un possible changement de comportement : un trafiquant restera toujours un trafiquant, un narcotrafiquant excusez-moi, ma bonne dame. Comme papa n’a pas été gentil avec maman, il est normal qu’elle prive son enfant de la présence d’un père. On voit le résultat.
Les jeunes garçons qui commettent des bêtises ne sont peut-être pas si coupables que cela au regard du comportement de leurs mères. Si celles-ci ne laissent pas les pères s’en occuper, alors même qu’ils se sont sortis de l’ornière, il est à penser qu’elles les ont choisis comme de simples géniteurs, pour s’étonner par la suite que leur progéniture tourne mal. Vous comprenez, un enfant n’a besoin que de sa mère pour grandir !
Or depuis, ô surprise, comme tout le monde, le père a gagné en sagesse. Le cours normal d’une vie quoi, après une bonne crise. Il a retrouvé un travail honorable. Il est inséré socialement. Mieux encore, il a guéri de la blessure que son ancienne compagne lui a infligé, et a trouvé la force de construire une nouvelle famille. Il a un enfant depuis bientôt 2 ans avec sa nouvelle compagne. Par le passé, il a tenté de renouer les liens avec son fils.
Réparer le passé, ou ce qu’il en reste. Quelle affreuse attitude ! Voilà en tout cas comment le conçoit la mère de Nahel qui a continué à faire barrière pour que le lien soit rompu à jamais, celle-là même qui en ces jours, se pavane sur son char durant une marche blanche qui a tout l’air d’une gigantesque fête foraine en lieu et place d’un enterrement.
A l’opposé, le père de Nahel tient des propos d’une grande dignité, ayant le courage d’affronter l’opinion publique pour enfin avoir une place auprès de son enfant, mort.
Notre Damien Rieu nationaliste n’en a cure, s’il a jamais compris ce qu’était un père. Comme de nombreux droitards, il est d’abord obnubilé par la protection des faibles femmes, et par leur sécurité, enfin je veux dire la sécurité de la france. Ce chevalier maman donc, très ambitieux, toujours prêt à téter le sein de la mère patrie avant de partir à la reconquête de Poitiers, n’a pas manqué de s’exprimer sur le sujet pour soulever les foules.
Nahel devient Nael sous sa plume. Cette identité qui lui est si chère, est ici incertaine quand il s’agit de nommer un individu. Et puis, le père de Nahel, un ancien petit dealer de banlieue, se transforme en « narcotrafiquant » sous sa plume, rien que ça ! Il n’a pas osé « baron de la drogue », mais le coeur y était. Le temps ne fait rien à l’affaire, en un seul message sur twitter de Damien Rieu, bien court, cet homme est encore coupable pour ses crimes passés, bien qu’ayant payé son dû envers une justice/société soit disant laxiste. Et je n’ose introduire ici le concept de pardon. Le pardon, c’est certainement trop réactionnaire de son point de vue.
« Cette fois, je suis présent pour cet enfant » (père de Nahel)
Très étrange aussi de reprendre à son compte, pour la majorité du message, (sadisme?), tout ce récit sur l’exclusion de ce père. L’important tenait en une ligne (le trafic de drogue). Il s’est étalé sur sa situation familiale, qu’il devrait aborder avec des pincettes, tant la jeunesse actuelle est en danger lorsqu’elle s’imagine échapper aux affres de notre temps.
Sur le sujet, de petites anecdotes croustillantes nous parviennent du terrain de jeu des émeutiers :
Comment cela ? Notre justice féminisée interdirait les corrections corporelles en direction des pauvres petits délinquants. Finalement, elle se satisferait très bien de la situation présente. On nous aurait mentis ? Elle se réserverait le droit d’exercer toute violence, même illégitime, de manière exclusive, alors que le bateau coule ? Dans le même temps, Emmanuel Macron n’hésite pas à culpabiliser les parents. Il faut tout de même être culotté pour en appeler à leur responsabilité, lorsque toute autorité leur a été retiré par l’état. Pile je décide, face, je ne suis pas responsable.
Comme d’une punition, que ce soit suite à ce genre de déclaration ou ailleurs, ce gouvernement a la poisse, une poisse qui appartient aux seuls méchants. Il annonce la sécheresse et des trombes d’eau nous tombent sur la tête. Il annonce vouloir faire plier économiquement la russie, la note financière de la france est dégradée. Il affirme vouloir préserver la france du chaos contre le danger de l’estrème droate, et le chaos n’a jamais été aussi important depuis bien des décennies. Enfin, et la liste n’est pas exhaustive, car vous pouvez reprendre chacune de ses actions sous cet angle, il en appelle à la responsabilité des parents, au moment même où le père de Nahel sort du bois pour décrire comment il a été écarté de l’éducation de son enfant.
Je dis la poisse des méchants, car elle appartient à ceux qui veulent décider de notre avenir alors qu’ils n’ont cessé de tricher avec leur passé. Ceux là ratent tout, immanquablement. La transmission par le Père leur échappe. Ils s’en écartent pour ainsi dire.
Concernant le rôle de l’état en matière éducative, notez un changement perceptible d’humeur chez les françaises. La justice devrait suivre j’imagine. Des influenceuses comme Tatiana Ventôse aux sondages qui indiquent que 7 femmes sur 10 sont désormais prêtes à enlever les allocs aux parents des petits délinquants, tout nous suggère que les femmes sont prêtes à prendre des mesures radicales et injustes maintenant qu’il est trop tard. Elles ont voté pour l’immigration de masse. Et demain, elles voteront pour l’ostracisation des étrangers ou la censure généralisée des réseaux sociaux. Tout aussi sûrement. Le père détruit, il n’est pas question qu’elles perdent la main sur les nouveaux venus. Il ne manquerait plus que ça ! S’être débarrassé du patriarcat et le voir revenir par la porte. Non mais… La justice devrait suivre, certes, mais pas aussi vite que les hommes politiques dont l’avenir dépend de leur capacité à intégrer ce genre de sondages d’opinion.
Ce cancer de la féminisation des esprits touche la droite à sa manière. Pour beaucoup dans notre mouvement, le père est une anecdote qui devrait disparaître au profit de l’action du chef d’état. Deux types d’immatures exaspèrent notre société en la matière. De ces hommes qui ont renoncé à être hommes, plutôt à gauche. Et puis de ces hommes qui veulent prendre la place de papa en devenant des politiques, plutôt à droite. Emmanuel Macron appartient bizarrement à la deuxième catégorie, alors qu’il a été promu par la première. Ces pères de la nation ne jurent que par l’ordre et le chef qu’ils veulent incarner, ou bien sous la direction duquel ils ne veulent plus avoir à réfléchir. L’originalité, si je peux le dire ainsi, d’Emmanuel Macron aura été de semer le chaos pour encore mieux incarner l’ordre détruit. Seul M Sarkozy aura peut-être fait mieux, alors que toutefois, le délabrement de la france était moins avancé.
La naïveté actuelle des Français provient de leur conception de l’autorité et de leur représentation de la masculinité. L’action du père doit être autocratique pour eux, ou bien elle ne doit pas exister. Or justement, le père est un entre deux pacifiant : le plus souvent légitime, le plus souvent respecté.
Cette manière à droite de défendre le policier assassin en tapant sur un père qui essaie de rétablir une forme d’autorité masculine légitime dans notre société, n’augure rien de bon dans le débat politique actuel. Au centre droit, l’appel à l’éducation des enfants par les parents pour répondre aux désordres publics, alors que l’autorité paternelle n’a cessé d’être mise sous la tutelle de la mère ou de l’état, a toute les allures d’une entreprise de propagande à vaste échelle menée par un groupe d’enfumeurs professionnels.
Si à l’absence de père, la droite ne peut opposer qu’un substitut étatique de père, nous n’avancerons pas. Cette fausse opposition signifierait un nouvel atermoiement entre autocratie (droite) et incompétence par féminisation des institutions politiques (gauche), l’un n’excluant pas l’autre, raison de notre dégénérescence actée depuis plusieurs siècles, et phénomène qui d’ailleurs, ne nous est pas exclusif en occident.
Les esprits ont été rongés, doucement, par l’idée que l’homme ne pouvait tenir qu’un rôle superflus, inutile ou néfaste pour la société.
Alors que cette idée gagne les esprits à gauche comme à droite, la société n’arrive plus à avancer de manière coordonnée. Je ne suis pas le seul à sentir que rien n’est à sa place. Rien ne l’est parce que le père ne l’est pas. Puisse le père de Nahel, et les autres, relever le niveau. Mais surtout, que leur parole soit enfin accueillie avec ce qu’elle contient de vérité et de force dans la mesure.
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"Où sont les pères ?" BV cu 06/07/2023.
"Sans aller jusqu’aux sévices corporels, il y aurait urgence à réinstaurer l'autorité du pater familias. "
Où sont les pères ? Réponse : ils attendent patiemment que les femmes les autorisent à mettre une bonne branlée à leurs garnements. Et ils pourront attendre longtemps.
Bonjour M. Durandal,
J'espère que vous allez bien. Parlant de père, selon votre analyse, comment ai-je pu grandir la majeure partie de ma vie sans père et réussir malgré tout à développer une personnalité masculine, virile et équilibrée ?
Depuis plusieurs années que l'on échange, que pensez-vous de ça ?
Ensuite, j'aimerais savoir quelque chose. Si je devais déménager en France, pensez-vous que compte tenu de qui je suis, de mon type de personnalité, que je m'entendrais mieux avec les Français qu'avec les Québécois, que mon intégration, voire mon assimilation serait plus facile et mon isolement social moins prononcé ?
Cordialement,
Cyrus
M Cyrus,
Je ne crois pas qu'une femme en france vous fera bon accueil. Plusieurs de celles-là vous ont tendu des perches sur ce site pour entamer un débat houleux et vous l'avez esquivé. Les femmes françaises veulent du dialogue dans leur couple, et une certaine résistance. Vous ne l'avez pas. Vous êtes un homme certes, mais pas jusqu'au point d'être assez sûr de vous pour vous confronter à des femmes. Or les femmes françaises sont particulièrement sélectives. Elles veulent être aimées ces garces ! Cela implique pour elles dialogue, force et reddition en bon et due forme. Le dialogue, vous l'acceptez quand il va dans votre sens. Mais dans un couple, il y a forcément des dissensions. Et au lieu de les accueillir, je crois que vous aurez tendance à les fuir pour préserver une image idéalisée de la relation entre les sexes. Enfin, le stade de la reddition vous mettra trop en insécurité. Vous n'accepterez pas d'avoir raison mais de céder par amour. Etre un homme ne suffit pas pour se mettre en couple. Encore faut-il être assez fou pour vouloir d'une femme française.
Espérant avoir répondu à votre questionnement en ce qui reste un simple point de vue de ma part.
M.D
Bonjour M. Durandal,
Merci infiniment de votre réponse. Elle est très intéressante. En fait, j'ai l'impression que je ne débat pas avec les femmes pour deux raisons. Je l'ai beaucoup fait dans le passé sur le plan politique...pour rien. En fin de compte, comme très souvent, chacun reste campé sur ses positions et rien ne change. De plus, je n'ai pas l'impression que débattre avec une femme est ce qui fait partie de la vie de couple. Dans la vie de couple, à mes yeux, il y a les échanges normaux de la vie quotidienne et les disputes. Mais les débats ? Pas vraiment.
Au fond, c'est ça.
Cependant, mes questions portaient sur mon éducation plutôt réussie malgré les difficultés. Qu'en pensez-vous ? Est-ce une exception qui confirme la règle ? Je ne sais si je vous l'ai dit, mais mon père et ma mère se sont séparés. Or, cette séparation, qui m'a fait très mal, n'a duré que quelques mois puisque mon père est décédé dans un accident de travail quelques jours après mon 9e anniversaire.
Je vous pose la question, car je suis curieux.
La deuxième question, c'est par rapport à la société française en général. Pensez-vous que mon assimilation - oui, j'ose le mot - se passerait beaucoup plus facilement ? Pour ma part, j'en ai l'impression fortement. Mes relations avec les Français depuis très longtemps se passent merveilleusement. Vous en êtes un exemple.
Enfin, j'oserais être provocateur : les femmes FRANÇAISES MÉRITENT d'être AIMÉES.
Vive la France et vive les Françaises !
Cordialement,
Votre ami Perse qui vous aime tellement
P.S. Oui, je vous le confirme, je suis assez fou pour vouloir d'une Française ou d'une Québécoise. Je ne fais jamais rien comme les autres et je vais plus souvent qu'à mon tour à contre-courant. À contre-courant de bien des Français et d'étrangers, j'aime la France à mort, j'aime beaucoup les Français et je crois en sa libération, même si certains jours le moral est au plus bas. J'espère avoir modestement contribué sur ce site à ouvrir des yeux et à faire évoluer des opinions.
M Cyrus,
Vous me posez quand même des questions qui dépassent largement mes compétences. Je ne lis pas encore dans le marc de café. Ce qui m'inquiète le plus, c'est quand vous évoquez la séparation de vos parents, ou la mort de votre père, mais qu'elle n'aurait pas eu de conséquences sur l'accomplissement de votre masculinité. Laissez moi en douter. Vous devriez parler de la souffrance que vous avez vécue à cette époque à une jolie psy, parce que quand la cocotte va exploser ça va faire bien des dégâts dans votre entourage. Vous estimez mal votre situation : en terre étrangère, avec un décès de parent jeune, un divorce presque en même temps ce qui est complètement dingue, coupé de vos origines. Vous voulez créer des liens satisfaisants au présent dans la société qui vous entoure ? Réparez d'abord les liens du passé.
Pour avis.
M.D