Ce qu’il y a d’incroyable avec les femmes, c’est leur capacité de retourner les situations en leur faveur, contre toute attente. Notre stagiaire nubile du Figaro pour cet été, Aasma Maad vient encore de nous en donner une illustration superbe (3). Manque de vacances, frustration d’ordre sexuel, fuite de son petit ami, on ne le saura certainement jamais. Par contre, le résultat est là. Des articles hystériques (1, 2) qui se multiplient dans les colonnes du Figaro Madame depuis que le soleil joue à cache cache avec nous cet été. Et si cela me fournit matière à écrire, je préférerais réellement qu’un homme fasse don de son corps pour nous sauver. L’information est une chose. La haine revencharde en est une autre. Un peu comme l’équipe de foot du Brésil qui est arrivée beaucoup trop loin dans la compétitQuand les femmes remplacent les derniers hommes dans la mode et la publicitéion mondiale par chance (et parce qu’elle a été outrageusement pistonnée), Assma Maad devrait bientôt croiser l’équipe d’Allemagne et se prendre un 7 à 1, puis un 3-0 dans la petite finale. La fin de la compétition est proche pour elle, j’ose l’espérer, à la fin des vacances.
Ici, elle nous relate l’histoire de Dov Charnay, créateur de son entreprise de mode et qui en a été expulsé suite à de simples accusations de harcèlement sexuel de la part d’une de ses stagiaires. Elle fait le parallèle avec Terry Richardson, le photographe qui avait créé le mouvement du « porno chic » dans les années 2000, et qui vient d’être blacklisté pour les mêmes raisons. Il est aujourd’hui privé de contrats. Elle en conclut que le milieu de la mode et de la publicité, est misogyne. Or une journaliste réellement lucide ne devrait-elle pas s’étonner au contraire, du pouvoir gigantesque de « simples » femmes soit disant exploitées par le système. En effet, comment des hommes parmi les plus influents dans leur catégorie ont pu être remerciés du jour au lendemain sans qu’une forme de domination s’exerce envers eux ? Et comment cela a pu s’accomplir dans un système de « domination patriarcale » ? En vérité cela aurait été tout à fait impossible si les hypothèses de base féministes avaient été vraies. Si une domination s’exerce réellement, il semble que ce soit plutôt des hommes qui la subissent.
Le maquillage, une spécialité féminine.
Or pour que ce soit bien le cas, il faudrait réussir à cacher en parallèle ce pouvoir extraordinaire qui s’affiche à la vue de tous. Et pour ce faire, il faudrait une sacrée capacité à maquiller la réalité. C’est là que le concept de « sexisme » intervient. Car tandis que ce sont uniquement des femmes qui profitent de ce système de mode, consommatrices, top modèles, stagiaires, ou souvent des hommes à pulsions féminines, grâce à ce concept, les femmes peuvent désormais apparaître en victimes, contre toute attente. Comment ? Le peu d’homme qui reste est brocardé et on généralise à partir d’eux. Par exemple, quand Assma Maad relaye l’initiative de deux féministes sensées dénoncer le sexisme dans la mode en détournant le travail de Terry Richardson et Dov Charnay, qu’elle en ait conscience ou pas, notre journaliste française participe objectivement à ce camouflage. En inversant les réalités, elle permet une forme de domination féminine objective. Les femmes qui font virer ces hommes (le peu d’hommes qui survit encore dans le monde de la mode) peuvent se justifier individuellement parce qu’elles auront été magnifiées dans le rôle de pauvres victimes de « stéréotypes sexistes » et ceci grâce à ce genre d’articles de presse, ou bien dans la vulgate des conversations ou encore par ce genre de montages photos politiques. Mais étudions de plus près cette «arme médiatique » du détournement qui a été utilisée dans ce cas précis :
L’original 1/5 :
On voit ici le talent extraordinaire du photographe : la femme consommatrice, qui assouvit sa pulsion sexuelle dans l’achat. Cette photo est autant réussie d’un point de vue esthétique que subversif. Cette photo pourrait être même considérée comme féministe si ces dernières n’étaient pas si insensibles et incultes.
Le détournement féministe de Lauren Wade :
Plat, sans signification : est-ce que ce sont les hommes qui vont dans les magasins et qui sont majoritairement prescripteurs de dépenses ? Non. L’image a perdu tout son sens.
L’original (2/5) :
La femme utilise son bas comme une arme en direction de l’homme qui la regarde (sorte de lance pierre invitation/piège). C’est une femme qui s’assume et qui domine la situation grâce à une forme de libération sexuelle dont elle joue sans en être dupe. Encore une fois, cette image aurait pu être reprise par des féministes si l’idéologie n’avait jamais compté pour elles.
Le détournement féministe de Lauren Wade :
Qu’est-ce que fait un homme en bas ? A-t-il un quelconque pouvoir entre ses cuisses dans cette position ? L’image ne parle absolument plus. Sauf peut-être pour des personnes à pulsions homosexuelles ? Et encore, j’en doute.
L’original (3/5) :
Une femme attachée semble complètement libre en pensée. Elle a l’air de se dire « Mais qu’est-ce qu’il me veut ce con ? » L’homme soumis à sa pulsion tente de profiter d’une femme dont il restera à jamais insatisfait, à jamais prisonnier. Encore une image de femme forte.
Le détournement féministe de Lauren Wade :
Le mec n’a plus la même expression. On dirait une espèce d’homosexuel qui reproche au spectateur d’assister à la scène. Cela n’a aucun sens. Complètement vide.
L’original (4/5) :
Voilà ce qu’on appelle techniquement une belle branlette espagnole. Le sexe du mâle identifié au parfum est engoncé entre de jolis roploplos. La femme utilise ses mains et son pouvoir de séduction (identifié par le rouge à ongles) pour attraper le sexe de l’homme. Encore une femme dominatrice par Terry Richardson. Image de domination féminine qui est faite pour vendre à des hommes dont la maman a été bien trop présente.
Le détournement féministe de Lauren Wade :
La poitrine de l’homme est-elle un attribut sexuel ? Le rouge à ongle signifie-t-il que l’homme est disponible pour la fécondation ? Que fait un pénis sur la poitrine d’un mâle ? L’image a perdu tout son sens car la symbolique des corps différenciés entre hommes et femmes a été ignorée.
L’original (5/5) :
La blancheur, la pureté, la fragilité, qui avec son regard « chaud », nous invite à une bonne grosse pénétration . Cette femme a envie d’être prise et joue les vierges. Impossible de se retenir pour l’homme lambda. Le pouvoir de la femme fragile est magnifié. La femme consommatrice peut s’identifier. C’est une femme désirante qui veut être pénétrée. Ici, je comprends que cette image soit inadmissible pour une féministe surtout si elle est lesbienne.
Le détournement féministe de Lauren Wade :
Le regard de veau de l’homme n’exprime rien, nada, encéphalogramme plat. La blancheur d’un homme ? Est-ce que Lauren Wade comprend le principe même de masculinité, de force, de prise de risque, de salissure ?
La faillite subversive au féminin.
Quand une personne qui n’a aucun talent (Lauren Wade) essaye de détourner le travail d’un vrai artiste, il faudrait pouvoir en rire. Seulement, ce détournement médiocre d’un travail de base qui était plein de sens, se retrouve promu par les féministes du monde entier organisées en réseau. Et les hommes talentueux qui ont été virés grâce à la mentalité féminine, se retrouvent mis au banc de la société à cause d’elles sans pouvoir s’en défendre. Eux qui ont été doublement victimes de ségrégation parce qu’ils étaient des hommes et parce qu’ils avaient du talent, ont été remplacés symboliquement par des femmes incompétentes qui ont inversé, sans le maîtriser, les images masculines et féminines. L’une de leurs complices a même pu se permettre titrer « Quand les hommes remplacent les femmes dans les publicités sexistes » tandis qu’en vérité, au moment même où elles remplaçaient des hommes par des femmes dans leur détournement photographique féministe, c’étaient bien des femmes qui usurpaient les postes que des hommes avaient acquises par leur talent. De même si on devait répondre à l’article original en Anglais (4) qui titrait « Qu’est-ce qui se passerait si les publicités caricaturaient les hommes de la même manière que les femmes ? », en voyant le comportement de toutes ces dames, on pourrait avancer : « Le monde économique s’effondrerait. L’art et la publicité seraient à jamais déconnectés. Les photos d’hommes et de femmes seraient indifférenciées et nous perdrions donc un pan central de notre culture ».
Nous y arrivons.
1 « Les taux d’agressions élevés dans les familles non biologiques aux USA », Aimeles du 19/06/2014.
2 « La patronne la mieux payée du monde est transsexuelles », Figaro Madame du 13/06/2014.
3 « Quand les hommes remplacent les femmes dans les publicités sexistes », Figaro Madame du 21/07/2014.
4 « What If Fashion Ads Objectified Men the Same Scary Way They Do Women ? », Takepart.com du 09/07/2014.
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