J’ai déjà prouvé que les femmes décidaient généralement des élections dans un système démocratique indifférencié. J’ai aussi mis en évidence que le droit de vote obtenu par les femmes avait été plus loin que les pires projections des réactionnaires de l’époque. Enfin, j’ai disserté sur la manière des femmes d’envisager le monde à partir de rapports personnels, et sur la manière des hommes de réfléchir à partir de cas généraux. Aujourd’hui, je voudrais donner un cadre théorique pur à ce mouvement qui corrompt toutes les démocraties. Je le ferai à partir d’hypothèses, d’un modèle universitaire, d’une matrice.
Hypothèses :
- La recherche des intérêts personnels et collectifs gouverne la prise de décision.
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Cette recherche d’intérêt s’accomplit de deux manières : à travers le sexe, et à travers la classe sociale.
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Les hommes ont tendance à réfléchir de manière générale. Les femmes à partir de situations personnelles.
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Pour cette raison, les hommes sont plus sensibles à la liberté qu’à l’égalité, car celle-ci est source de richesse et convient mieux à leur force. A l’inverse, les femmes préfèrent l’égalité à la liberté, pour de question de protection personnelle.
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Les riches sont les bénéficiaires des mutations économiques. Les pauvres essaient de s’en préserver.
Discussion sur ces hypothèses
Autant le dire tout de suite, de nombreuses situations particulières ne vérifient pas ces hypothèses. A titre d’exemple, un certain nombre de citoyens ne croient pas en la démocratie, d’autres s’en servent pour poursuivre des buts plus généraux, comme la transmission d’une culture, ou bien pour favoriser des candidats qu’ils trouvent tout simplement « sympathiques », beaux, ou agréables par exemple. Cependant ces comportements sont marginaux. Même ceux qui ne votent pas, le font souvent parce qu’ils pensent ainsi défendre leurs intérêts. Ainsi les notions « d’intérêt » de sexe et de classe peuvent-elles être conçues de manière assez large pour englober une très grande majorité de situations et aboutir à des prévisions réalistes.
De même, il peut y avoir des femmes qui envisagent la prise de décision à partir du commun. Mais ces femmes sont très rares étant donné cette constitution physique qui les mets à la merci de presque tous les hommes (notamment en période de grossesse), de la culture qui en découle et qui s’est transmise depuis des millions d’années, de leur système hormonal et biologique donc qui a favorisé l’émergence chez elles d’une manière particulière d’envisager le monde et à laquelle il paraît impossible de s’échapper sans retourner au stade de cellule indifférenciée. Idem pour les hommes qui doivent, depuis tout temps, gérer les relations avec des groupes, tribus, nations étrangers.
Enfin, si le pauvre a pu bénéficier de la croissance économique, cela ne veut pas dire qu’il ne doive pas s’en protéger constamment. Il ne détient pas le pouvoir, et l’accumulation de richesses risque de se faire sur son dos, jusqu’ à le jeter à la rue et l’esclavager, comme c’est le cas de nombreux travailleurs précaires à presque toutes les époques. De même si le riche peut tout perdre au jeu des mutations sociales, dans l’ensemble, il y gagne car il va lui être possible d’user de son pouvoir pour étendre sa sphère d’influence dans la société.
La notion de riche et de pauvre ne s’entend pas d’ailleurs ici de manière absolue, mais comme un sentiment. Une personne qui aura l’impression de bénéficier des fruits de son travail et de la société, se sentira appartenir au clan des riches. Celle qui aura l’impression d’être un peu laissée pour compte, au clan des pauvres. Voilà pourquoi en période de richesse, le clan des riches peut se retrouver majoritaire en nombre et induire des résultats d’élection surprenants. Nombre de personnes plutôt pauvres objectivement peuvent-elles voter pour les libéraux économiques/de l’intime, car elles se sentent reconnues par « le système », et elles s’identifient donc à lui. C’est le cas de certains professeurs en France, d’ouvriers en Allemagne etc. A l’opposé, dans des époques de dénuement, des bourgeois (Che Guevara, Marx…) peuvent prendre le pouvoir en disant défendre les pauvres.
Le but du jeu en démocratie étant de trouver une majorité, le fin politicien sera celui qui sera capable d’identifier au mieux ces groupes durant les deux tours d’une élection, et bien entendu, de savoir leur parler.
Définition de libéralisme : je ne l’entends pas ici au sens politique. Le libéralisme politique sépare les pouvoirs, les contrebalancent, là où le libéralisme économique confond tout et permet que l’intérêt collectif soit nié. Le libéralisme économique tend d’ailleurs à détruire le libéralisme politique, les rapports monétaires devenant non seulement l’étalon des échanges, mais également l’étalon des rapports de forces sociaux. Ceci ayant pour conséquence de tuer l’État de droit. Voilà pourquoi je ne parlerai pas ici de libéralisme politique, car tout simplement, face au libéralisme économique, il ne peut survivre, il disparaît comme c’est le cas aujourd’hui. Au libéralisme économique, je préférerais donc parler dans une vision plus positive, de « liberté d’entreprendre » qui entre dans le giron du libéralisme politique en ce qu’il a de positif.
Définition de protectionnisme : attitude qui consiste à protéger d’abord sa famille, puis sa tribu, puis sa ville, puis sa nation et en dernier lieu le monde, quels que soient les intérêts collectifs plus ou moins larges.
Intimité : règles régissant le mariage, la famille, la filiation, les rapports interpersonnels (pudeur par exemple…).
La matrice
Choix politique en matière économique et dans l’intimité | Libéralisme économique | Protectionnisme économique |
Libéralisme de l’intime | Riche des deux sexes | Femme communiste |
Protection de l’intime | Père de famille intégré | Pauvre des deux sexes |
Libéraux économiques et dans l’intimité :
issus d’une super-classe pour qui tout est possible grâce à l’argent, bénéficiaires de l’avenir, prompts à tous les changements au nom de l’individualisme qui les a enrichis, considérant que les autres devraient prendre exemple sur eux, ayant un fort pouvoir médiatique et social, assez pour convaincre beaucoup des cadres sans attache (espèce devenue de plus en plus commune) à tout sacrifier à leur réussite professionnelle sans même en avoir conscience. Ni homme ni femme. Cohérents avec eux-mêmes, ils ont compris que la dérégulation totale des rapports économiques ne pouvait se faire qu’en s’appuyant sur l’individu roi, quelles que soient ses perversions. Le concept de perversion a d’ailleurs tendance à lui être étranger. L’autre est un objet comme un autre à partir du moment où il accepte de se vendre, d’où le genre de phrase à la Pierre Bergé, déconnectée de toute humanité mais bien ancrée dans notre monde : « la différence entre un ouvrier qui vend ses bras et une femme qui vend son ventre, je ne la vois pas. ». Individu immature dans les rapports intimes, il n’en est pas moins très rentable dans les rapports économiques. Aux dernières élections il était représenté par Emmanuel Macron.
Protectionnistes de l’économie et libéraux de l’intime :
L’emblème en est la femme communiste. Pourquoi ? Dans l’intimité, elle n’a pas besoin de protection. Au contraire. Plus elle sera libre dans les rapports personnels dans un pays riche, plus elle pourra développer son pouvoir sur les hommes. Le groupe ne lui est pas utile dans les rapports intimes, car elle est le groupe. Par contre, professionnellement, cette attitude se heurte à la nécessité économique d’être rentable individuellement. Car là où son sexe lui donne un avantage dans les rapports intimes, il l’entrave dans la course à l’argent. Qu’elle ait conscience d’être moins rentable qu’un homme ou qu’elle en rejette la faute sur les hommes, elle doit donc toujours en appeler à une forme de protection de la part de la société pour gagner en pouvoir. Le communisme remplit toutes les conditions pour qu’elles s’en servent comme d’une arme. Ce mouvement disant vouloir défendre le peuple, il s’avère que les femmes sont majoritaires dans toute société et que si elles réussissent à faire bloc, elles apparaissent comme un groupe politique crédible, d’autant plus si elles savent s’allier à d’autres minorités (homosexuelles, étrangères etc.), formant ainsi une large majorité populaire. Dans ce cas, elles peuvent s’approprier de larges parts du développement économique, jusqu’à l’entraver. Elles finissent par manquer de cohérence sur la question de l’immigration car elles privilégient ici les rapports intimes au protectionnisme économique. L’immigré, auquel elle s’identifie, doit être protégé, quand bien même il participerait à un mouvement qui considère les personnes à l’égal d’objets. Ainsi, le vote de ces femmes-là est-il récupéré facilement par l’hyper-classe. Aux dernières élections françaises, elle a voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour avant de se rabattre sur l’hyper-classe en la personne d’E Macron.
Protectionnistes de l’intime, libéraux économiques :
Père de famille de la classe moyenne. Conservateur de la droite orléaniste, plutôt homme qui bénéficie du mondialisme mais qui voudrait pouvoir protéger ses conceptions traditionnelles de la famille. En cela, tout comme la femme communiste, il est incohérent, mais pour des raisons opposées. Le mouvement des marchandises sans contrôle, entraîne le mouvement des gens sans contrôle, qui détruit les structures familiales. En promouvant le libéralisme économique, il valide la destruction de sa propre famille, mais de manière indirecte. Pour le rallier, il suffit de lui parler d’argent. Le reste, il considère que ce sont des questions personnelles avec lesquelles il est très mal à l’aise dans le champ politique (quand ce n’est pas dans sa propre vie). Aux dernières élections françaises, il s’appelait François Fillon.
Protectionnistes de l’intime, protectionnistes économiques
Tout comme le tenant de l’hyper-classe, il est cohérent avec lui-même. La famille doit être protégée tout comme il doit l’être dans les rapports économiques, car il est pauvre. Il se sait fragile. Homme ou femme, aux dernières élections en France, l’extrême droite le représentait.
Sortir de la matrice
La propagande électorale se fait aujourd’hui à partir de cette matrice. Alors qu’elles ont été jugées opaques, jamais les dernières élections présidentielles de 2017 n’avaient été aussi claires en ce sens qu’elles ont validé ce modèle. Les 4 représentants de chaque camp se sont retrouvés en lice dès le premier tour, après avoir été sélectionnés selon les modalités propres à l’esprit de leur camp (absence de primaires pour l’hyper-classe et E Macron, sélection du représentant du parti bourgeois avec F Fillon le père de famille intégré, filiation avec l’extrême droite des pauvres et Marine Le Pen, défenseur des fonctionnaires pour l’extrême gauche avec J L Mélenchon). Sans l’hypocrisie habituelle du thème de la justice sociale, le camp de l’hyper-classe l’a emporté face au camp des pauvres.
En général, seule la distinction riche-pauvre débouche sur une nomenclature qui a du sens. La nomenclature hommes-femmes vient perturber ce jeu et permet à l’hyper-classe de faire majorité à presque toutes les élections, sauf quand la faillite est trop évidente (après la seconde guerre mondiale par exemple). Le droit de vote accordé aux hommes seuls limiterait ce phénomène sans l’annuler. Car nombre d’hommes sont perméables aux femmes, et donc à l’hyper-classe, et ils ne savent pas décider du bien commun. Mais ils sont toujours moins nombreux que les femmes elles-mêmes.
La liberté d’entreprendre favorise la richesse d’une nation. Elle est le fait, en principal, d’hommes. Mais celle-ci est vite détournée par l’hyper-classe en libéralisme économique qui lui permet d’imposer le droit du plus fort, de celui qui a le plus d’argent. Cette production de richesse est aussi détournée par les femmes communistes, le pouvoir étatique, les hommes féminisés qui agissent au nom de l’égalité et d’une pseudo-justice sociale. En fait, l’État autorise la survie de l’hyper-classe et permet tout autant une redistribution des revenus générés par les hommes, grâce à la création de postes de fonctionnaires majoritairement occupés par des femmes. Tel est le pacte conclu tacitement entre ces deux groupes qui font majorité en démocratie. Mais ce n’est qu’un exemple parmi de nombreux autres. Il y a aussi la redistribution des allocations et subventions dont il est caricatural de les voir revenir pour les unes aux femmes, pour les autres aux grandes entreprises, tandis que dans le même temps, ce sont des hommes qui sont touchés par la plus grande pauvreté (phénomène des SDF).
Ainsi, comme je l’ai déjà démontré dans un autre article, il n’y a aucun antagonisme entre libéralisme économique et communisme étatique dans notre monde moderne, mais une appropriation des richesses créées par les hommes au profit d’une hyper-classe et des femmes. Non seulement ces dernières induisent le libéralisme économique par leur comportement de consommatrices (les femmes décident seules 5 fois plus souvent des dépenses du couple que les hommes), mais elles cautionnent le pouvoir et l’État dont elles tirent leurs revenus et leur force. La femme est l’État. Elle lui est d’autant plus servile et cet État en est d’autant plus oppressif.
Cette mécanique finit par se gripper car le système en vient à presser les hommes au-delà du raisonnable. Quand la machine leur devient un peu plus défavorable, les femmes soupçonnent les hommes de profiter de la machine libérale dans leur dos. En fait, elles se regardent en miroir avec les petits profiteurs qu’elles ont enfantés à la tête de l’hyper-classe (leurs fils révolutionnaires ayant coupé la tête d’un père qui était par trop devenu impuissant, féminisé). Elles tentent alors d’imposer fiscalement le système économique jusqu’à le freiner, voire l’arrêter. L’hyper-classe favorise aussi la consommation jusqu’à ce qu’elle n’ait plus de sens.
Dernièrement, ces deux entités, les femmes (l’État) et l’hyper-classe se sont encore entendus pour en arriver à une nouvelle extrémité bien connue de l’histoire des catastrophes économiques : la planche à billets. Celle-ci a été rendue d’autant plus artificielle que la monnaie n’est plus indexée sur l’or, ce qui donne l’impression d’une possibilité de consommation et d’endettement sans fin. En vérité, nous détruisons mécaniquement l’épargne et donc nous grévons les investissements futurs. Relents de monarchie corrompues ou de Républiques bananières au choix, ce genre de démarche n’a jamais fini que dans un chaos généralisé, jusqu’au retour des hommes, quand il y en avait.
Pour sortir de cette matrice libéralisme économique/libéralisme de l’intime (richesse destructrice), pour éviter un retour à la matrice protectionnisme économique/protectionnisme de l’intime (misère traditionnelle), il faudrait un retour du prêtre-prophète-roi, un retour de l’homme catholique animé par la volonté de défendre le bien contre le mal, de défendre la liberté d’entreprendre et la justice sociale, une vraie justice sociale assise sur des bases bénéfiques pour la famille, et qui ne favoriserait pas le pouvoir de femmes les plus dévoyées possibles. Un retour des hommes en somme, alliant liberté d’entreprendre et protection des enfants au sein d’un cadre familial évolué (père+mère+collaboration occasionnelle de l’entourage).
Dans un monde à venir, les hommes pourraient être garants du libéralisme politique qui donnerait des limites à la justice sociale des femmes, à un niveau personnel. Ainsi, un nouvel équilibre pourrait être trouvé qui ne favoriserait pas exclusivement ces dames. Car tel est le sens de toute machinerie sociale : permettre la liberté des hommes pour mieux la dévoyer par un retour au pouvoir de la déesse mère.
Sur les relations entre Eglise, garante de la bonne relation entre riches et pauvres, et l’Etat décisionnaire
Il faut voir la période post révolutionnaire en France comme une période de transition qui aurait cherché une société plus catholique mais qui n’aurait pas été assise sur le pouvoir traditionnel. Quand l’Eglise est forte, l’Etat cherche à l’intégrer en son sein. L’Eglise alors se compromet. Quand elle est faible, l’Etat la renvoie au domaine privé, voire l’oppresse. Dès lors, l’Eglise gagne en force comme jamais. La participation à l’Etat représente une sorte de malédiction pour l’Eglise, une tentation de l’ordre de celle que le diable a proposé à Jésus dans le désert. En vérité, l’Eglise ne devrait jamais se compromettre avec quelque Etat que ce soit. Quand Elle le fait, elle risque de perdre de vue le bien commun ou le sens de la prière. Aussi sanguinaire et abjecte qu’elle ait été, la révolution l’a rappelée à Ses obligations, parce que déjà Elle n’était plus dans les coeurs. L’Eglise doit éduquer le peuple, faire corps avec lui pour l’amener à Jésus, en se compromettant le moins possible dans des dévotions douteuses, populaires ou institutionnelles. Elle devrait avoir pour rôle d’envoyer de fervents laïcs à la tête du pouvoir. Jamais de le contrôler directement car Elle se salirait par des mesures idiotes complètement désincarnées. Pour l’instant, cette recherche post révolutionnaire n’a pas abouti. Les retours à la monarchie se sont soldés par un échec car ce système politique n’avait pas intégré la volonté libérale du peuple bourgeois qui constituait l’avenir des sociétés occidentales. Pour parler franchement, la monarchie était au bout du rouleau, à cause de cette liberté d’entreprendre initiée par des sociétés chrétiennes viriles protestantes, j’en reparlerai ailleurs. Même dans les pays qui n’ont pas connu de mouvement aussi sanglants que la révolution française, les monarchies ont fini par s’étioler jusqu’à ne plus rien représenter que de belles princesses et de beaux princes de l’ancien temps. Double défi pour l’Eglise qui n’a pas su s’intégrer aux nations nouvelles fruits d’un virilisme qu’Elle avait abandonné, ces mêmes nations sont en train de disparaître pour laisser place à un nouvel ordre mondialisé. Espérons qu’après la crispation, la compromission de notre Sainte Institution ne soit pas la règle dans ce nouveau monde.
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