Un homme doit cultiver sa force. Et l’exercice de la force implique une violence. Mais pour un homme catholique, cette violence ne devrait jamais atteindre le stade de la brutalité.
Oh combien la brutalité est à l’oeuvre de nos jours, derrière toute l’hypocrisie. Certes, elle se cache depuis que notre modernité a la prétention de faire mieux que le christianisme. Et pourtant, elle est là, parfois même directement. Vous n’avez qu’à songer aux énucléations d’état subies par les pacifiques gilets jaunes. Ce monde de la paix universelle sans Christ tape dans le tas indistinctement, quand les gueux leur échappent. Et ce n’est qu’un exemple.
Des résurgences du monde passé se multiplient à mesure que la décomposition progresse. Encore plus récemment, des peuples occidentaux ont accepté que l’état les pénètre sans consentement en leur injectant un produit expérimental, au nom de la protection de tous. Aucun argument ne pouvait justifier une telle brutalité contre les individus, dans l’ignorance la plus complète, alors que nous n’avions aucun recul sur ces expérimentations médicales. En sus, toutes les règles éthiques/scientifiques/démocratiques ont été bafouées pour l’imposer. C’est ça l’évolution ?
Car la brutalité n’est pas toujours ce qu’on imagine. Elle n’est pas forcément un individu qui en tape un autre par sadisme, mais plus prosaïquement un individu ou un groupe d’individus qui se servent de l’état pour en brimer d’autres, derrière les apparences de la légalité et de la bonne conscience ou du vote. Elle est aussi une manière d’exercer son métier, de commander ou d’obéir. Elle opère souvent de manière indirecte dans un monde féminisé. Et malgré les vertus dont notre monde athée tente de se parer, nous sommes loin d’être sortis de cette brutalité héritée des siècles pré-christiques.
Si je dis que la brutalité fonctionne, c’est surtout parce qu’elle s’auto-justifie. Tous les vaccinés ou presque, légitimeront l’abus pour éviter d’avoir à se remettre en question, eux et leur conception de la vie. Plutôt que de plonger dans la dépression, ils préféreront fermer les oeillères, sans imaginer qu’un autre monde eût été possible. Ils verront une majorité de la population qui aura survécu à cette pandémie érigée en psychose, et ils en concluront que forcément, cette mesure était bonne puisque nous sommes encore là. Qu’importe les morts, les effets secondaires, et les malades passés. Ils ont survécu, eux. Ils sont les plus forts. Et seuls les plus forts survivent ! C’eût été pire sans cela !
Remarquez comment ils ont précédemment aboli tout discernement mais combien ils retrouvent leurs facultés de penser quand il s’agit de justifier leurs erreurs, en inventant par exemple tout un tas d’argument a-scientifiques pour ignorer les faits qui pourraient contredire leur pensée magique, et notamment ces pays qui ont fait mieux que nous, tout en préservant leurs libertés publiques (“les Suédois ne sont pas tombés malades parce qu’ils n’ont pas le contact facile !”).
L’administration aussi leur mentira bien après s’être aperçue de son erreur, parce que vous comprenez, si de telles mesures n’avaient pas été appliquées, c’eût été l’anarchie. Désormais, attaquer la confiance en l’état, ce serait préparer la désorganisation future. Or la désorganisation est plutôt le fruit d’une absence de remise en question. Mais ça, les fonctionnaires ne voudront certainement pas le comprendre. L’illusion sur la toute puissance de l’état doit perdurer, avec pour justification, la peur d’un improbable chaos, qui de toutes les manières ne pourrait être le fruit que de naïfs vengeurs, reprochant à l’administration d’avoir échoué à les laisser endormis. Le socialisme a une définition très à lui de la responsabilité.
La brutalité encourage donc un monde où seuls les plus fort sont sensés survivre, alors qu’en vérité, c’est un monde qui se meurt. Ce raisonnement du plus « fort survit », vous le retrouverez en politique, dans les rapports intimes (la triste rigolade du mâle alpha qui pourtant, fait moins d’enfants que les très pauvres), voire en sciences, avec par exemple les tenants d’une évolution benoîtement sélective. Le fait que nous ayons survécu, ou que d’autres espèces aient survécu, justifierait alors toutes les absurdités, et oblitérerait tous les autres choix qui auraient pu être faits même s’ils eussent été meilleurs. C’est comme ça parce que c’est comme ça, et que ça devait être comme ça, et que ça ne pouvait pas être mieux, semble nous dire le darwinisme avec pour toute explication une brutalité qui ne reconnaît pas son nom, ni sa méthode.
Par exemple, le sexe mâle de ce félin blesse la femelle, et bien évidemment, c’est parce que la « nature » a sélectionné les mâles qui faisaient le plus mal à la femelle. Allez y comprendre quelque chose. Lorsque vous dépassez le verbiage darwiniste, vous comprenez que l’évolution aurait pu suivre une toute autre voix, et que des phénomènes comme la coopération ou le désir, ont bien plus de signification que le seul « c’est le plus fort qui survit » sur la base d’une roulette russe. Nous ne sommes pas mus par le hasard sauf dans la tête des candidats à la dépression, atteints de pensées morbides.
Il n’est pas étonnant que ce darwinisme ait émergé au 19ème siècle, ce siècle d’une brutalité sans nom dans l’industrie qui fera le lit d’une brutalité politique encore plus grande au 20ème siècle. La brutalité se transmet et s’auto-justifie, je le répète. Elle se cache aussi. « Le monde est dur, il faut préparer les enfants à cette dureté ». Voilà comment se sont justifiées toutes les brutalités passées, en partant de deux constats vrais : le monde est dur et il faut préparer les nouvelles générations à l’affronter. Or si ce monde était si dur, était-ce vraiment nécessaire de rajouter de la brutalité à la brutalité ? Ou pour le dire autrement, la brutalité est-elle vraiment une réponse à la brutalité de ce monde ?
De nos jours, la brutalité s’exerce aussi par l’abandon, brutalité peut-être pire que l’ancienne, une brutalité dénuée d’amour qui laisse des enfants s’élever seuls, et qui ne se reproduiront pas, ou à la marge.
S’il n’est pas un tant soit peu violenté, l’enfant devient perfide et tyrannique. Systématiquement mis sous pression, il devient servile et inadapté. Seule la violence pondérée éduque, celle qui met face à la réalité, mais qui justifie son choix par l’expérience et surtout, par le Christ. Un enfant est loin de pouvoir comprendre tous les choix qu’on lui impose, aller à l’école, faire du sport, être poli etc… Le Christ est celui qui justifie la violence, ou ne la justifie pas. Cette violence imparfaite est teintée de brutalité ou de laxisme, d’erreurs, qu’importe, elle permet d’avancer dans le monde des mots.
Les mots qui expliquent, les mots miséricordieux, peuvent faire sortir de la brutalité et nous faire entrer dans la nuance, tout en nous permettant de rester dans la violence. La discussion entre deux points de vue différents est forcément violente. Mais il faut l’accepter pour s’enrichir mutuellement, se confronter à la différence, et l’accepter.
Mais les mots ne sont pas un gage de violence contenue. Ils peuvent être brutaux aussi. Ils ne sont pas uniquement explication miséricordieuse. Un jeune garçon de 16 ans vient de violer une petite fille de 4-5 ans puis l’assassine. Il l’a attiré chez lui en lui promettant de lui montrer de petits chiots, un de ceux qu’elle aurait tant voulu avoir chez elle. Celui-ci est un monstre a-t-on envie de dire, une erreur de la nature, qu’il faut rapidement éliminer. Doucement. Dans la suite du reportage, tout accuse sa mère qui l’a traité avec une brutalité monumentale, l’humiliant dès qu’elle le pouvait depuis sa tendre enfance, à chaque fois qu’il recherchait un peu d’amour auprès d’elle. Et le système de « protection sociale » a complètement failli. La solution brutale que j’entends à chaque fois autour de moi de la part de ceux qui ont été éduqués avec trop de brutalité : « on l’élimine ». On l’élimine peut-être… mais auparavant, ne faut-il identifier les responsabilités de chacun afin de prévenir la répétition de tels crimes ? Tout d’un coup, le nombre de personnes qu’il va falloir passer à la guillotine augmente considérablement, jusqu’à mettre en péril toute la société. Ici, la mère ne devrait-elle pas passer à l’échafaud ? Puis les fonctionnaires de l’ASE ? Même s’ils le méritent, méfions-nous. La brutalité est contagieuse. Tuer immédiatement le coupable, ne permettra pas de comprendre. L’horreur se répétera. Tuer tous les responsables, ce serait en arriver à un pogrom de toute la société.
Oui, il faut prendre le temps de comprendre avant de condamner, mais surtout protéger la société et la faire évoluer. Condamner pour condamner, c’est encore de la brutalité. Non, il faut avoir une raison de condamner. Protéger la société en est une. Contribuer à adoucir la peine des parents en est une autre. De toutes les manières, une décision responsable est difficile à prendre, et elle le sera toujours. Les solutions simplistes perpétuent la brutalité dont cette pauvre fille a été victime.
La brutalité de droite s’énonce comme tel de nos jours : un étranger a tué un enfant, il faut expulser les immigrés. Souvent les parents victimes s’indignent d’une telle récupération. Il y a de quoi. Les droitards sont comme des éléphants insensibles dans un magasin de porcelaine (voir l’affaire Lola). Les parents victimes ne cherchent pas dans l’immigration un coupable. Cela ne leur rendra pas leur enfant. Toutes ces considérations droitardes sont anachroniques, malpolies, et outrancières, quand bien même elles seraient vraies. D’ailleurs elles le sont, vraies. Mais leur brutalité, dont le droitard ne soupçonne pas le caractère, augmentée par l’utilisation d’une fausse compassion, et d’une vraie haine, fait peur, même et surtout aux parents victimes, qui encore civilisés dans notre pays, sentent la supercherie et ne veulent pas alimenter un cycle de violence émotionnelle. Dans leur malheur, ils perçoivent encore que la politique c’est pas ça. Le droitard ne comprend pas : “on vous tue votre enfant et vous ne voulez pas souscrire à notre vision du monde ?” La politique n’est pas faite pour des personnalités immatures qui cherchent à griller la politesse aux vraies victimes, pour faire vaincre leurs idées. Ces parents les soupçonnent de vouloir propager le malheur en se soulageant. Et ils n’ont pas tort. Féminisation, quand tu nous tiens.
A gauche, la brutalité actuelle, est alimentée par l’idéologie, cette lutte des classes mensongère qui érige les gens les uns contre les autres, quand il faudrait se battre pour ses convictions. La gauche brutale n’a pas de convictions, elle n’a que des ennemis, qu’elle appelle des ennemis de classe, et des collaborateurs de classe, qu’elle cherche à ostraciser, à sacrifier, à vilipender. Elle n’a de consistance que dans la haine de celui qui n’est pas assez à gauche. Elle refuse de voir l’immigration comme un objet pensé, donc tous ceux qui critiquent l’immigration de masse sont réduits à des xénophobes. Fréquenter ces gauchistes, c’est accepter de vivre en éternel suspect, voire en éternel coupable. Entre eux, ils finissent d’ailleurs par se guillotiner. Car la brutalité de gauche préfère le mensonge et le chaos à la remise en question.
La brutalité prend sa source dans le sentiment de sa propre impuissance. La personne qui ne maîtrise pas son environnement, faible, elle-même victime de brutalité, s’imaginera que la brutalité est une solution pour obtenir ce qu’elle veut du moment qu’elle peut abuser. Après avoir été maltraitée, petite, elle maltraitera les plus faibles qu’elle, ceux qui passeront à sa portée. Elle se reproduira dans la brutalité ou ne se reproduira pas. Casus belli qui n’a pour porte de sortie qu’une sensibilité christique à la vie.
L’humain croit progresser, mais à chaque changement civilisationnel, j’ai l’impression qu’il déchoit et qu’il doit multiplier les efforts pour rester humain. La brutalité a eu ses heures de gloire dans le monde paysan, un monde où l’esclavage n’a jamais été loin, esclavage des sauvages qui pillaient les propriétés, esclavage des propriétaires sur leurs journaliers, esclavage de ceux qui ont commencé à régner sur le pays par l’épée, mais surtout, esclavage par habitude. Cette sauvagerie s’est transmise. En voici un exemple en chanson :
Il y a eu bien entendu d’immenses résistances, et des victoires face à la brutalité, le christianisme n’étant pas la moindre de celle-là. Pourtant, elle s’est immiscée et retrouvée partout, se perpétuant jusqu’à nos jours, et prenant des formes diverses et variées, dans la pensée cette fois, et plus généralement dans le fonctionnement d’état, qui est le lieu possible des pires abus. Goulags et camps de concentrations nous le rappellent à jamais, alors même que nos sociétés sont encore tentées par le socialisme et le communisme…
Il y a une résistance à la brutalité mais beaucoup de mécanismes qui la confortent. L’homme a un rôle premier à jouer dans la lutte contre la brutalité. Il est la clef qui agit et qui peut changer des règles surannées, lorsqu’il réussit à se dominer, à dominer sa propre tentation de brimer plus faible que lui. Lorsqu’une femme devient brutale, elle n’est plus rien. Un homme lui, peut faire perdurer la brutalité parce qu’il est en charge de l’exercice de la violence légitime, dans sa famille, dans la société. Et il peut dénaturer l’exercice de ce pouvoir. Il le dénature souvent juste pour apprendre à se dominer. L’homme est rare. Devenir un homme prend beaucoup de temps, toute une vie, et il faut toujours remettre son ouvrage sur le métier. Une femme est faite à partir du moment où elle peut se reproduire. Elle sera compagne, mère, grand-mère de manière implacable. Il ne faut pas en vouloir à une femme violente qui quitte son mari et massacre sa famille. Elle agit ainsi parce que la société des hommes l’a laissée faire. La brutalité féminine c’est autre chose… la petite fille anorexique, la compagne alcoolique, la mère qui n’a pas intégré de repères paternels et fait de son fils un violeur, la lesbienne sadique… La société actuelle détourne son regard de telles psychologies féminine. Peut-être parce qu’elle lui rappelle crûment les conséquences d’une faillite masculine.
Dès l’époque perse, cette nécessaire lutte contre la brutalité a été identifiée. L’alliance de la mère et du fils macho, qui se renvoient leur brutalité, qui brutalisent la société, est vaincue par Gilgamesh, l’homme accompli. Je ne cesse de redécouvrir la profondeur de cette fable vieille de plusieurs milliers d’années. L’humanité est en lutte contre le taureau qui est en lui, ou qu’elle engendre. Et l’homme est au centre de cette lutte en ce qu’il doit dépasser cette brutalité en devenant violent. Car Gilgamesh ne vainc pas Gugalanna à coup de bisous, mais en le tuant. La tauromachie illustre encore de nos jours ce combat mythique dans ces arènes où les corridas ont lieu. L’homme qui dépasse sa nature brutale pour accéder à la civilisation… Beaucoup de gens veulent interdire les corridas, je ne crois pas que notre monde en sera plus civilisé. Surtout si ses opposants n’en comprennent pas la symbolique. Quand ils ne sont pas du côté d’Inanna…
Il est vrai que depuis l’époque perse, le Christ est venu bouleverser nos raisonnements sur la brutalité et la violence. Aussi pour le pire. Dernièrement, beaucoup trop de discours d’inspiration chrétienne ont favorisé un affaiblissement des caractères par une glorification de l’absence de violence, dénonciation qui permet surtout aux état de continuer à perpétrer leurs brutalités. Seulement, le Christ est d’une violence infinie. A ce point que les notables de l’époque en arriveront à l’idée de son sacrifice pour préserver… la paix sociale. C’est le désir de paix qui tue le Christ.
Plus généralement, le bouc émissaire ramène la paix effectivement dans les sociétés païennes, jusqu’à ce que les tensions sociales se soient trop accumulées et qu’un autre dusse être sacrifié. Voilà comment les sociétés anciennes géraient leurs excès de violence, leur brutalité.
Depuis le Christ, la volonté de ramener la paix ne doit pas être première : « Je suis venu apporter le glaive ». Sinon c’est la justification de tous les nouveaux sacrifices, contre les enfants, les personnes en maison de retraite, etc. Car les femmes enceintes qui tuent leur enfant, veulent retrouver une forme de paix, tout comme ceux qui souffrent ou ceux qui ne supportent plus la souffrance de leur proche. Il n’y a que brutalité dans une paix qui serait première. La prééminence depuis le Christ va à la vérité, pas à la paix. Et cette vérité ne peut vaincre que par un combat, d’abord spirituel.
Pourtant combien de nos prélats en france ou au vatican, nous demandent de voter ou d’avoir un comportement qui favorise la paix sociale. En ce cas, ne les écoutons pas. Il ne faut pas céder à un quelconque chantage de la part des brutes, sauf à encourager la brutalité. La miséricorde du Christ s’entend autrement. Elle n’est pas une légitimation de lois diaboliques notamment.
Une mauvaise théologie cause bien soucis à la société. Les abus sexuels ont aussi été permis par le passé, par manque de violence. Le pas de vagues régnait, et des clercs mal formés s’imaginaient préserver l’institution en apaisant les tensions. Après avoir voulu préserver l’institution alors qu’elle ne devait pas l’être, désormais, ils sont prêts à la laisser se faire mettre en pièce, toujours pour éviter toute violence. Et la brutalité continue…
Dans le monde païen, c’est évidemment pire. Le pas de vague y est toujours la règle, et l’instruction publique féminisée par exemple, préfère qu’un professeur se fasse décapiter, plutôt que devoir remettre en place dans les classes des règles masculines, de bon sens.
Lors des manifestations contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale, je criais « vérité », ce qui avait le don de terrifier bien de mes amis à côté de moi. Ils ressentaient la violence d’un tel slogan. Et ils n’étaient pas prêts. Ils auraient voulu que l’état en revienne à la raison sans le secouer. Or le retour à la paix ne peut s’exempter d’une forme de violence. Si un état viole vos corps et que vous n’êtes pas violent en réaction, il est certain que votre société va vers la mort. Même les contestataires hésitaient à l’époque et beaucoup de mes propositions ont été rejetées car jugées trop « radicales ». Je ne voulais tuer personne, ni blesser quiconque, mais j’étais prêt à l’affrontement, tel Gandhi. Et c’était déjà trop dans cette société sans violence, mais d’une brutalité hors normes.
Chaque homme devrait incarner cette violence légitime. Depuis plusieurs décennies, tout le monde le cherche cet homme, mais personne n’en a vu trace. Il faut avouer que l’homme peut plus facilement verser dans la brutalité qu’une femme. Son ascendance physique l’y encourage. La mère est derrière, prête à profiter des forces de son fils, pour perpétrer le crime. Face à ce risque, notre monde lâche a préféré supprimer la question, plutôt que d’y répondre. Si l’homme est plus susceptible de brutalité, autant éliminer l’homme. Mais ce raisonnement, n’est-il pas la pire des brutalités contre l’humanité dans son ensemble ? Car l’élimination de l’homme, au moins symbolique, a permis la multiplication des troubles identitaires. Une proportion de moins en moins négligeable des populations occidentales sombre psychologiquement parlant. Sans même parler de pédomaltraitance et de stérilité…Vous le voyez, à notre époque comme à celle qui nous a précédés, les réponses simplistes comme l’élimination des hommes et des délinquants, ont plutôt tendance à générer de la brutalité en prétendant la combattre.
Sans père, sans Père, l’homme risque à tout moment de basculer dans la brutalité. Les lois sociales qui la limitent ne sont qu’un paravent qui ne changent pas les coeurs. Vous me direz que ces lois nous font du bien. Non, elles permettent juste de ne pas sombrer dans l’anarchie la plus complète, mais elles ne changent rien à la question de la perpétuation de la brutalité dans les coeurs, dans les familles, où l’utilisation d’un bouc émissaire par les parents/les enseignants pour se soulager est par exemple commune. Observez votre environnement, vous verrez beaucoup de manifestations de cette brutalité, notamment derrière des apparences doucereuses et de belles justifications.
Il appartient à l’homme de lutter contre la brutalité qui est en lui et dans la société.
L’urgence de nos jours, c’est de lutter contre l’idée que les hommes seraient inutiles en tant qu’hommes. Un homme doit aussi se convaincre que son potentiel masculin est positif. Il doit acquérir cette assurance pour affronter le monde, à une heure où la féminisation est quasi-complète. A cette seule condition pourra-t-il commencer à s’affronter à la brutalité autour de lui, tâche gigantesque dans un monde prospère qui devait nous amener la félicité mais qui a renouvelé les formes de brutalité. Nous avons perdu nos repères, et la brutalité revient à la moindre de nos faiblesses. Les professionnels ne se justifient plus, ils ne s’expliquent plus de leurs décisions, ils fonctionnent tels des machines et seront bientôt remplacés par elles.
L’urgence de nos jours, c’est aussi échapper à ce monde des machines dénoncé par G Bernanos. L’homme est fasciné par la machine qu’il a créé et qui est une extension de son corps et des possibilités matérielles qui lui sont offertes. Au point qu’il veuille devenir machine s’il n’en est déjà devenu une. Regardez autour de vous, tous ces fonctionnaires, tous ces médecins, tous ces élus qui appliquent des recettes, qu’ils appellent souvent des protocoles. Quelle brutalité dans leurs décisions d’où l’humain, et sa complexité, sont absents. Le protocole repose. La mécanique rassure. Mais quand elle supprime la responsabilité, il est temps de s’inquiéter de la tournure prise par notre monde. L’assassinat d’enfants dans le ventre de leur mère n’est déjà plus un crime. L’assassinat des vieux en maison de retraite va suivre. Qui sera le prochain à votre avis ? Brutalité, mort, stérilité et vision mécaniciste de la vie vont de pair.
Tous ceux qui disent favoriser l’humain au nom de sa toute puissance, sont comme le serpent de l’éden : ils vous trompent, ils se trompent. Le monde n’ira pas mieux à force de brutalités. Il se perpétuera plutôt dans la misère, générant au passage bien des souffrances tout en tendant vers la mort. Déjà le bien de la vie éternelle n’est plus compris, parce que nos vies sont devenues mornes et que nous ne voulons surtout plus vivre éternellement. Nous laissons cela à l’animal machine avec ses puces, ses augmentations, son renouvellement cellulaire génétique, en nous disant que ça réglera toutes nos questions existentielles, au moment où nous ne répondons pas à la principale de celle-là : que sont devenues nos vies ?
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