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Se couvrir la tête en public, ou à l’Eglise

La terrible dépression de notre époque se voit aussi dans la disparition d’une symbolique des usages transcendante. Les codes alimentaires, vestimentaires, de salutations, d’entrée en contact avec un étranger, ne sont pas des superstitions. Ils sont l’expression d’une foi qui lie la communauté. Mais notre époque ne les comprend plus ou si peu, qu’elle les abandonne ou leur refuse toute légitimité.

Les différences d’usage entre hommes et femmes (galanterie) sont dénoncées comme autant d’injustices inégalitaires et désormais pourchassées. Ou bien, ils sont synonymes d’usages puritains et donc pharisiens (s’agenouiller durant la communion) qui ne doivent plus avoir cours dans une société de tradition chrétienne. Or si ces codes peuvent dangereusement être déifiés (puritanisme), ils définissent aussi la hauteur de notre compréhension inconsciente et collective des différences, de sexe, de rôle social, de situation devant Dieu. Et un homme se grandit en les reprenant à son propre compte, pour peu qu’il ne les travestisse pas en bigoterie. Mais encore faut-il qu’il en connaisse le sens pour ne pas s’oublier en chemin. Alors pourquoi la galanterie ? Pourquoi l’uniforme masculin au travail ? Et surtout, pourquoi les femmes se grandissent à se couvrir la tête dans une Église quand il est demandé aux hommes de se découvrir ?


La galanterie

Si comme une féministe, vous partez de l’idée que la femme est forcément oppressée, vous aurez bien du mal à comprendre pourquoi par le passé, les hommes ont été tenus de rendre hommage aux femmes dans l’espace publique.

Tout le travail d’un homme consiste à se battre pour rendre possible l’avènement de la vie. Et la vie passe par la femme et les enfants qu’elle doit lui donner. Un homme qui ne rend pas hommage à une femme dans les rapports sociaux s’attaque à lui-même en ce qu’il hypothèque l’idée de descendance, et de perpétuation de l’espèce. La galanterie n’est donc pas de l’ordre du choix pour une civilisation qui veut survivre, mais d’une obligation. Elle oblige l’homme à reconnaître ce rôle de la femme, à lui donner de l’importance quand bien même cet homme n’aurait aucun respect intérieur pour la personne en face de lui.

En échange, la femme doit accepter la galanterie qui lui fait endosser une responsabilité énorme et qui effectivement la cerne d’obligations. Mais à l’opposé des développements de la pensée féministe moderne, ces obligations sont libératrices. Car la liberté ne consiste pas à s’absoudre de toute limite. Au contraire, elle consiste à multiplier les obligations à endosser dans un cadre cohérent et légitime.

Ainsi, un homme galant avec une femme, la maintient bien dans une image enfermante de son propre sexe comme l’affirment les féministes… mais pour lui permettre de procréer, pour que cette femme puisse donner à un homme des enfants, pour qu’elle se réalise en tant que mère, et plus généralement qu’elle soit féconde. Ici comme ailleurs le cadre devient libérateur, si tant est qu’il veille à sa propre légitimité.

Dans les débuts, la suppression du code galant s’est accompagné d’un discours émancipateur qui devait rassurer les femmes quant à leur future fécondité. La suppression des différences hommes-femmes, n’atteindrait pas l’amour que nous leur portons, et hommes et femmes continueraient à se rencontrer et à se reproduire comme avant. Or désormais, nous avons assez de recul pour juger du mensonge. Un grain de sable s’est introduit dans les engrenages sociaux, et les hommes ne savent plus vraiment pour qui ils doivent se battre. Quant aux femmes françaises, elles sont devenues d’autant plus stériles qu’elles ont adhéré à ces nouveaux principes. Ceci expliquant cela. Rémunérées indirectement par l’imposition masculine, elles ne doivent plus rien aux hommes et tout à l’état, elles se sont fait état, et elles n’ont plus besoin de ces archaïsmes qui la désignent de temps en temps comme fragiles, puisqu’elles dominent en tout et pour tout.

Elles ont parfois si peur des monstres qu’elles sont devenues, quand elles n’ont pas sombré entièrement dans l’hystérie, qu’elles n’hésitent plus à adhérer à une secte, à s’offrir pieds et poings liés à l’Islam, pour retrouver un semblant d’humanité.

La galanterie n’est certes qu’un code, mais qui est l’expression d’une mesure et d’une différenciation que nous oublions chaque jour, pour nous « libérer », pour « nous construire par nous-mêmes », « réussir individuellement » et en revenir à la pire des administrations collectives, la tribu.


Le costume de travail

Imaginez l’homme décrit par les féministes, je veux plutôt dire le fantasme d’homme puissant qu’elles appellent de leurs vœux, qui serait enfin capable de les briser, dont elles s’honoreraient d’attirer l’attention par leurs jérémiades dévotes et agressives.

Et maintenant regardez cet homme soit-disant puissant. Il porte une tunique forcément terne, à l’image d’un Steve Jobs. Une cravate ou un col roulé qui lui enserre la gorge, et qui tient plus lieu de corde pour se pendre que de lasso. Oh, le nœud coulant est le seul qui puisse avoir des couleurs chatoyantes, c’est une ironie bien comprise entre hommes. Car ce puissant doit surveiller ses paroles, sa tenue, ses actions, ne pas froisser clients ou fournisseurs, négocier, faire des concessions, ne jamais décider que contraint par l’environnement et en réponse à lui. Il devrait avoir l’air d’un roi durant une cérémonie quelconque, et il a toutes les allures d’un moine. Ascète, il se prive pour réussir, il dépense avec parcimonie, et s’il lui arrive de sombrer dans quelques excès, cela lui est très vite reproché, alors même qu’il a « réussi » (Carlos Gohn). Idéalisé comme un homme abrupte, il paie parfois pour se faire fouetter dans l’intimité. Sa mère l’a rendu avide, et malheureux, pour la plus grande félicité de la société. Il paie beaucoup d’impôts, beaucoup de salaires, il fait beaucoup de sacrifices, dont celui de sa vie privée, mais il est envié, voire jalousé et détesté.

Beaucoup de femmes ne comprennent pas qu’il leur ait fallu enfiler un tel costume pour accéder à des responsabilités. Elles se sont récriminées : « Alors ce n’était que cela le pouvoir : une éternelle obligation envers la société, où il faut systématiquement se sacrifier pour d’autres ? » Eh oui, le pouvoir en public est une cravate qui vous est mise autour du cou, comme le mariage doit l’être au cou d’une femme. Vous pouvez refuser de la porter, mais vous serez alors esclave de vos chaînes personnelles, de vos désirs intérieurs, de mille autres aspirations qui feront de vous un chef médiocre (et dans le cas du mariage, une épouse lamentable). Voilà pourquoi, le statut de chef est une régression pour la femme, elle qui ne voit souvent que par les rapports personnels alors que le chef doit songer au groupe avant lui-même.

Le costume est l’uniforme de ceux qui dévouent leur vie à une cause, et indirectement à leur famille. Si la cause est un tant soit peu sérieuse, il faut que le costume le soit. Le prêtre porte la soutane et le col romain parce qu’il défend la foi. Le militaire porte l’uniforme car il défend la patrie. Le travailleur porte le costume car il a le devoir de faire prospérer la nation et sa famille. Tous, ils sont liés par leur engagement. Quand ils disparaissent avec leurs costumes, ou quand l’hypocrisie a gagné, vous pouvez augurer que la défiance va s’installer et les institutions être remises en question.

Quant aux femmes, elles s’habillent en robe car elles défendent la vie, la beauté et leur pudicité. Elles se dévouent à leur famille et indirectement à la société, à l’inverse des hommes. Lorsque leurs robes disparaissent, se raccourcissent, ou quand l’hypocrisie a gagné, vous pouvez être certain que la famille va exploser avec la multiplication des relations d’un soir.

Voilà pourquoi les hommes doivent s’attacher à des femmes pudiques et les femmes à des hommes dévoués. Si tel n’est pas le cas, les hommes et les femmes qui construisent de telles maisons, reposent sur le sable et entraînent par le fond la civilisation. Voilà aussi pourquoi l’hypocrisie est préférable à l’absence de toute morale : tout comme la politesse, l’hypocrisie oblige les couples défaillants, au moins à donner un semblant d’image sociale de couple à leurs enfants. 

Ici comme ailleurs la conception des hommes et des femmes divergent et s’affrontent quand elles ne sont pas à leur place. Dernièrement, le relâchement en matière d’uniforme, l’abandon de la cravate (seul vêtement individualisant pour l’homme d’ailleurs), ont signé une délégitimation de l’environnement professionnel due à l’introduction de valeurs féminines. Les femmes ont voulu prendre leur part sans perdre en liberté. Elles ont naufragé des institutions entières.

Plus de signes distinctifs, nous sommes tous égaux, nous ne nous jalousons plus, nous ne sommes pas réduits à notre travail et nous nous épanouissons. Tel aurait dû être, en tout cas, les bénéfices de cette politique enfantine. Mais ne pouvant contenir leur jalousie dans un tel cadre, les femmes nous ont poussés à l’indifférenciation, et nous y poussent toujours plus. Du coup, notre collectif ne supporte plus rien, en particulier l’audace, la prise de risque, la performance, dans un monde qui n’en connaît pas la nécessité. Et paradoxe, la destruction du cadre s’est accompagné d’une victoire du matérialisme par chaos. Le travail a été méprisé. Il règne en maître sur nos vies. Les professions se sont féminisées. Elles n’ont jamais été autant oppressives. La guimauve et les bonnes intentions ont débouché sur notre asservissement complet, une lutte de tous les jours où nous avons réussi l’exploit de vivre dans une société riche sans en tirer aucun bénéfice, sauf un peu de confort, tout cela parce qu’il fallait que les femmes soient justement rémunérées, comme des hommes, en les singeant. Là aussi, les fanfreluches de la pensée ont participé à la stérilisation de nos sociétés… et de nos familles.


Se couvrir la tête pour une femme à l’intérieur d’une Eglise et se découvrir pour un homme

Que ces coutumes doivent paraître absurdes pour une féministe. Elles sont pourtant le signe d’une sagesse profonde et d’un acte de foi signifiant. Vous me direz : comment ce qui est valable pour l’un n’est pas valable pour l’autre, si ce n’est que parce que le cadre est complètement incohérent ? Mais non. En société, l’homme porte un couvre chef car il dirige, et comme nous l’avons vu précédemment, il est soumis à son engagement en faveur du groupe et des femmes en général. A l’intérieur d’une Église, il n’est plus le chef de rien du tout. Il doit se mettre à nu devant Dieu, accepter son regard et toutes Ses observations. Il y est accepté tel quel aussi, avec ses blessures, ses fragilités, ses états d’âme, ses errements, ce qui va lui permettre de grandir, de respirer intérieurement pour mieux pouvoir affronter les difficultés inhérentes à la vie dans le monde.

A l’inverse des hommes, dans la société, tout est fait pour les femmes. Quand elles entrent dans une Église, elles doivent se rappeler qu’elles ne valent pas plus qu’une autre, qu’un autre, qu’elles ne sont que des êtres humains, et que Dieu les domine. Se couvrir doit marquer pour elles un moment d’humilité, d’humiliation, de retour à la normale. Les hommes aussi, en particulier perméables aux femmes, doivent bien observer ces femmes redevenir humaines dans la prière, elles qui ne le sont plus pour eux, étant donné leur bêtise et leur faiblesse à l’extérieur. Ils doivent voir l’humilité et non la domination d’ailleurs, au risque de constater un geste impie, très violent en termes de foi (déesse mère). Tout comme les femmes doivent observer des hommes redevenus sensibles à l’intérieur de l’Église et non des fiers à bras. Que les hommes et les femmes soient séparés lors de la prière est très bénéfique exception faite des personnes mariées si elles le veulent. Et que les femmes se cachent de leurs atours, en particulier de leur crinière, est un signe de respect pour des hommes toujours possiblement perturbés par quelque jeu de séduction réel ou que leur esprit est prompt à imaginer.


Voilà comment se couvrir les cheveux a du sens pour les unes tandis qu’à l’inverse, se découvrir a du sens pour les autres. Voilà aussi comment nous pouvons tolérer nos différences entre hommes et femmes sans les vivre comme une raison de nous jalouser. Ce que les féministes appellent l’essentialisme, comme d’un reproche fait à l’idée de nature profonde des hommes et des femmes, n’est qu’un marche pieds vers l’acceptation d’une forme de diversité infinie et un vécu harmonieux entre les sexes. Son refus n’est que féminisme/guerre des sexes/hystérie/indolence, tout ce qu’une femme peut nous apporter en mal. 

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

View Comments

  • c'est un concept que je ne comprends pas et pourtant j'ai beau faire des efforts à ce sujet.

    je ne vois pas en quoi tenir la porte à une femme, payer sans cesse l'addition, lui tenir le vetement lorsqu'elle s'habille sauve l'humanité de la destruction. Ca ne fait rien d'autre qu'une reine.

    je considère toujours qu'elle met la femme sur un piedestal et ouvre la porte a toutes les compromissions et quelles sont les limites à la fin ?

    une vieillard ou une vieille dame  ont droit à mes yeux a plus d'egards et pourtant ils ne contribuent plus a la sauvegarde de l'humanité (hormis sa sagesse supposée)

     

    bon ca doit être mes origines méditeranéennes où la figure du vieux est la plus respectable qui soit

     

    les sociétés les plus galantes (occidentales en vérité) sont celles qui ont verse le plus dans le féminisme cela semble donc lié

     

    la simple politesse ou la courtoisie que l'on doit à tout le monde sont suffisants.

    • L'attention portée aux personnes âgées n'est pas du même ordre à mon avis. La personne âgée devient une sorte d'institution avec l'âge, de représentante de la société et du respect que nous lui devons.

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Léonidas Durandal

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