Avant, les hommes qui se travestissaient nous faisaient rire. Aujourd’hui, le réseau LGBTIQ a imposé son lot de revendications politiques en la matière. Les transexuels sont devenus des transgenres qui se réfèrent pourtant à une identité sexuelle caricaturale. Leurs revendications en termes de mutilation génitale a été prise en compte par notre société qui depuis 2010 rembourse les actes médicaux de ces personnes qui ne « sont plus malades ». La plaisanterie à leur sujet peut vous envoyer devant un tribunal pour crime d’homophobie.
Au-delà du trouble hormonal, des perturbateurs endocriniens, des sévices subis, la revendication transexuelle renferme un drôle d’aspect politique : préférer appartenir à l’autre sexe. Dans l’imaginaire féministe, vouloir devenir homme, peut se comprendre facilement. Il s’agit là d’accéder au statut supérieur de dominant, patriarcal et tout le toutim. Mais à l’inverse, qu’est-ce qui pourrait pousser des hommes à choisir de devenir femmes dans un monde où les femmes sont oppressées ? Ici comme ailleurs, la théorie féministe échoue à expliquer la réalité. Ce genre de cas, ne devrait pas exister, surtout en dehors de questions médicales.
Or, cette pratique existe bien. « Courrier international » qui ne peut être soupçonné d’être un journal réactionnaire, a publié un article sur le sujet. Au Japon, une quantité non négligeable d’hommes, veulent pouvoir souffler de temps en temps en s’habillant en femmes et en fréquentant des clubs prévus à cet effet. Leur but n’est pas de changer de sexe. Juste de se travestir pour souffler. Mais souffler de quoi exactement ?
Loin d’être dominants dans cette société moderne, les hommes japonais, comme tous leurs coreligionnaires occidentaux, se retrouvent dans une carcasse vide, celle de leur propre corps social masculin. Et ce vide n’est rempli qu’en le féminisant. La femme est aujourd’hui le plein. L’homme le vide. Vide, est son pouvoir familial, son pouvoir social, sa stature de sous-consommateur par rapport aux femmes. Il peut entretenir l’illusion autant qu’il le veut, essayer de se protéger dans des niches que les féministes traquent sans relâche, conserver sa femme auprès de lui malgré sa faiblesse évidente, il n’en reste pas moins le sous-produit de notre modernité. A tel point que des hommes qui l’ont compris, se soulagent en étant femmes quelques instants, juste pour pouvoir diminuer la pression qui est la leur, eux qui n’ont aucun avantage sexo-spécifique dans cette société là. La liberté d’un homme qui doit travailler sans aucune reconnaissance, ou qui est attaché par le droit familial, est nulle. Continuer à vivre dans ces conditions pour les plus fragiles, ou au choix, pour les plus adaptés à ce monde nouveau, ce sera faire le choix d’être femme, quelques instants pour respirer.
Loin de stigmatiser ces hommes en tant qu’antiféministes, il faudra que nous comprenions à quel point la machine a pu être castratrice à leur égard. Ils ne veulent pas être femmes. Ils ont seulement trouvé ce moyen là pour exercer leur libre-arbitre. Ostracisés dans leur masculinité, ils ont été poussés à se féminiser pour survivre psychiquement. Et ce phénomène n’est que la partie émergée d’une île de glace bien plus vaste. Songeons simplement combien les comportements masculins sont dénoncés comme négatifs dans notre société. La prise de risque ? Gaspillage. La violence ? Forcément destructrice. La liberté de parole et d’action ? Une atteinte aux personnes.
Evidemment, tous les hommes ne se déguisent pas en secret pour échapper à leur statut. Cependant, chaque homme pourra se faire la remarque à quel point il est poussé en ce sens. Combien à chaque fois qu’il adoptera un bon comportement féminin, il sera récompensé par la société. Et combien à l’inverse, il sera sanctionné.
Materner ses enfants, est par exemple devenu une obligation pour lui. Seuls les hommes de notre élite, qui elle-même a décidé de ces changements, peuvent y échapper en se payant une nounou à plein temps. Les autres, doivent accepter la mixité dans leur couple au sujet de toutes les tâches domestiques sous peine de passer pour d’affreux réactionnaires. Des films comme « 3 hommes et un couffin » les y ont préparés tout comme le discours féministe-médiatique ambiant de ces 70 dernières années. Dans le travail, ils doivent aussi approuver ce mélange des genres, quand bien même celui-là serait une catastrophe. Or la plupart du temps, il l’est, il n’y a qu’à voir les milieux professionnels qui se sont entièrement féminisés pour le pire (médecins, juges, enseignants etc.), et où la mixité a disparu au détriment des hommes qui ont été chassés de ces emplois… Autre cas, devant un tribunal, un justiciable sera particulièrement sanctionné s’il n’a pas la chance d’être du sexe féminin. En matière de violences conjugales, la différence de traitement sera grande selon qu’elles auront été perpétrées par un homme ou une femme. Vous êtes une femme, vous aurez eu raison de rester dans votre logement et de ne pas faire expulser votre mari pour mieux pouvoir le tuer. Vous êtes un homme, vous aurez eu tort de vous défendre du moindre coup reçu. D’ailleurs personne ne croira que votre femme vous a agressé.
Dernièrement la discrimination a été poussée jusqu’à la caricature par l’administration Obama. Quelles que soient les raisons de Bradley Manning pour porter des documents militaires à la connaissance du public, il était tout de même coupable de haute trahison. Que le système soit imparfait, et que nous puissions bénéficier du travail de lanceurs d’alerte, c’est un fait.
Pourtant, pris la main dans le sac pour des faits extravagants et des dénonciations anecdotiques voire dangereuses pour la sécurité du pays, il eût dû rester bien longtemps derrière les barreaux ou s’enfuir, question de légitimité pour la démocratie américaine.
Or devenant Chelsea Manning, Bradley s’est vu gracier par le président des USA, subitement. La modification de son apparence lui a profité comme si ce faisant, il avait pu devenir autre, à son propre bénéfice. Est-ce à croire que même le président des Etats-Unis ne pouvait laisser l’image d’une pauvre femme derrière les barreaux, même travestie ? En tout cas, le changement d’orientation aura eu des effets surprenants. Trahissant son sexe et son corps (d’armée), Bradley Manning en aura été récompensé par Barack Obama. A l’occasion, les démocrates auront su se montrer très proches de ces dames… La caricature n’est pas toujours là où on le croit. Julian Assange sait désormais ce qu’il lui reste à faire pour sortir de son ambassade équatoriale à Londres.
L’image seule d’une femme, suffit à évincer la responsabilité d’un individu. Personne ne s’en étonne et rien ne semble échapper à cette règle aujourd’hui. Comportez-vous en femme et vous serez adoubé. Soyez droit dans vos bottes d’homme, vous serez sanctionné. La loi n’existe que pour opprimer les hommes, ce que les chiffres pénitenciers révèlent bien. La pression à la féminisation agit en ce sens. Elle pousse des hommes à adopter des comportements de métrosexuels et dans le pire des cas, les oblige à se travestir quand ils ne peuvent plus supporter cette duperie. Elle attaque notre liberté, jusque dans nos corps.
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