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(Synopsis) Marie, jeune catholique, recueille un migrant dont elle tombe amoureuse

Marie est une traditionaliste. Elle fréquente Saint Nicolas du Chardonnet à Paris. Avec ses copines du lycée, elle a des idées très arrêtées sur le monde. Les négros c’est pas beau. Les Arabes c’est pas haram. Les Mohamétans c’est gonflant. Et puis, il faut se marier et être sérieux dans ses engagements, sous le regard de Dieu. Et ne pas baiser avant le mariage. Au sens de notre monde, c’est donc une vraie salope. Heureusement grâce à un concours de circonstances, elle va connaître la rédemption.

Cher lecteur, vous croyez que votre Léonidou a pété un plomb. Mais non, mes bons. J’ai décidé de faire du fric, car j’aime ça et pour tout vous dire, ça me permettrait de m’acheter des panneaux publicitaires dans tout Paris en 4/3, pour faire un gros fuck à tous nos bourgeois de gauche. Donc, quand un homme a un but, il doit se donner les moyens de l’atteindre. Pour ce faire, il me faut user de mes talents à bon escient. Je veux dire par là que pour vendre un scénario aujourd’hui au cinéma subventionné, il faut raconter des histoires subventionnables. Et comme j’ai plus de talent que tous nos progressistes réunis (vous me direz que je ne mets pas la barre trop haut), je vais créer sous vos yeux LE scénario indépassable que notre République socialiste ne pouvait même pas imaginer en rêve (là, je m’avance un peu quand même, parce qu’ils ont l’imagination féconde en la matière les diables).

Première partie : présentation.

Donc il faudra commencer par des scènes marrantes, où nous verrons que Marie est en complet décalage avec notre société, avec vous, téléspectateur. Si Marie est imbuvable, vous n’adhérerez pas émotionnellement au personnage. Vous le rejetterez et vous rejetterez le film en même temps. Je saurai éviter cet écueil. Vous serez placés du bon côté de la barrière, de celui des gentils. Marie sera de l’autre côté quand bien même elle ne serait pas méchante (personne n’est vraiment méchant dans la vie). Elle est seulement très conne et très enfermée, parce qu’elle n’a pas eu la chance de grandir dans l’école républicaine au milieu de toutes ces « chances pour la France ». Si elle avait accès à ce que vous connaissez de la vie, bien entendu, elle serait moins conne. Vous noterez que la bonne recette d’un succès, c’est de flatter l’ego, de jouer sur le sentiment de puissance du type qui regarde. Il se croit maître de la situation tandis qu’il est manipulé par son orgueil. Mais vous n’êtes pas dupes. 

Scènes :

Marie a des propos négrophobes avec ses copines. « S’il y en avait moins » « La France aux Français » « La France blanche et catholique survivra » « Vive le Christ roi qui sauvera la France des Mohamétans » « Il en faut bien mais là c’est trop ! »

Elle fantasme aussi sur Pierre-Henri, le parfait petit catholique

Marie a peur du négro qui l’accoste dans la rue alors qu’il veut simplement lui dire que sa jupe est coincée dans sa culotte. Elle s’enfuie sans l’écouter. 

Deuxième partie : la subversion.

Marie ne peut pas « évoluer » sans médiation. En effet, si Marie passe de but en blanc de l’obscurité à la lumière, trop rapidement, je rends le scénario abracadabrant. Donc : Pour un devoir à préparer à deux, Marie et Solène se retrouvent ensemble dans la chambre de cette dernière. Solène ne fait pas partie de son groupe d’amies habituelles. Elle est à l’opposée de Marie, très libérée dans ses paroles et ses attitudes. Ses parents ont divorcé. Mais tout va bien. Elle est super épanouie malgré la rupture de ses géniteurs. Son papa l’a langé quand elle était petite etc… Il a voulu qu’elle aille dans ce lycée catholique parce qu’il a cédé à la grand-mère qui est une affreuse réactionnaire. Mais lui, il est très progressiste et c’est pour ça que Marie est épanouie etc…

Pour Marie, cette rencontre avec Solène résonne comme une révélation. Elle ne voit plus le monde comme avant. « Libérée », elle va commencer à fréquenter l’environnement de Solène. Marie est une coincée qui a besoin de la civilisation pour accéder au saint Graal de notre époque : la baise. Elle est forcément frustrée, non épanouie à cause des valeurs qu’elle défend.

Scènes : il ne s’agit pas de faire du film d’auteur et de sombrer dans la vie d’Adèle avec moult descriptions réalistes, mais plutôt de jouer avec le téléspectateur qui sait très bien où Solène veut en arriver, sans rien montrer, et Marie qui se décoince violemment dans un hurlement disproportionné comme si elle lâchait toute sa vie passée. Il faut coller à la farce (les comédies et les films d’action c’est ce qui fait le plus d’argent). Père très tolérant à l’excès. Orgasme caricatural. Propos également. Jouer sur le fantasme saphique du téléspectateur, en particulier masculin, très déconnecté de la réalité. Ce n’est pas du tout le début d’une histoire de baise entre Solène et Marie, mais une initiation aux plaisirs solitaires. 

Solène à Marie : « Imagine que ce sont les doigts de Pierre Henri » « Nous devons rester vierges avant le mariage »

Marie à Solène: « C’est mon devoir de t’aider » « Mon Dieu que c’est bon ! »

Troisième partie : la révélation.

Solène aide des sans papiers et Marie va faire la rencontre de Moussah au secours catholique.

Moussah a toutes ses dents, il est beau comme un dieu grec, il est évidemment gentil, poli instruit, et il était médecin dans son pays, mais il n’a pas pu finir ses études à cause de la guerre et de la famine et qu’il espère pouvoir nourrir ses petits frères et petites soeurs quand il aura trouvé du travail ici en France. Il mange du cochon, il boit du vin et il est déjà très patriote. Malheureusement, le secours catholique n’a plus de place pour Moussah, qui risque de finir à la rue. Du coup, Marie prend l’initiative de le présenter comme un bon catholique à sauver auprès de ses parents. Ceux-là renâclent un peu, car ils sont des affreux racistes réactionnaires, mais ils acceptent devant la sommation sacrée « Jésus nous l’ordonne ! ».

Scènes : Moussah boit trop d’alcool chez les parents de Marie. Il n’a pas non plus trop l’habitude. Il va se coucher saoul. Il est rebaptisé Jean-Alain par Marie. Jouer sur la résonance de Jean-Alain et de Moussah, qui joue le jeu à l’excès, devant les parents, du bon Français gouailleur, tel que nous l’imaginons dans notre inconscient collectif. Il est important de donner de l’espérance au téléspectateur : oui les immigrés nous connaissent et veulent intégrer notre société, oui si nous dépassions nos préjugés, et si nous accueillions tout le monde les bras ouverts cela réglerait tous nos soit-disant problèmes d’immigration, oui nous sommes tous pareils et il n’y a pas de problème multiculturel. Parents type Marie Chantal et Jean Robert.

Moussah : « Vive la France catholique et le bon vin ! » « Dieu sauvera la France ! »

Les parents : « Il n’est pas un peu trop Français ? » « Oui, nous accueillons tout le monde à partir du moment où ils sont catholiques »

Quatrième partie : la libération.

Moussah est accueilli au lycée, nous comprenons qu’ils vont former un couple à trois avec Solène, qu’ils abandonnent tous la religion et que Solène prévoit de se faire inséminer car elle est stérile à cause d’une maladie rare. Mais Moussah et Pierre-Henri tombent amoureux l’un de l’autre et les deux couples se retrouvent face à face, hypocrites et hilares. Vous notez qu’il faut souligner l’hypocrisie de toute une société catholique corrompue de l’intérieur par Solène Marie et Moussah qui vont jouer le jeu social de la soit-disant hypocrisie de la société passée. L’essentiel des dialogues est basé sur un double langage qui s’adresse aux autres, mais bien compris entre eux, et donc, bien compris du public. C’est la vie, il faut la laisser passer là où elle surgit, il est important de se laisser-aller, discours type du « nous ne pouvons rien y faire et c’est même mieux comme ça » etc etc…

Solène à Moussah à propos de sa relation à Pierre-Henri : « Là on peut dire que tu es bien intégré »

Marie « Je me dois d’aimer mon prochain… Tu vois Pierre-Alain n’est pas si différent de nous… c’est le meilleur catholique que je connaisse. »

Scènes : Moussah domine Pierre-Henri, mais aussi Marie qui est blonde. Jouer sur tous les clichés de la blonde et du nègre, du nègre qui domine le petit blanc catholique, de la blonde innocente et bête, de la brune Solène impétueuse et intelligente, sous-entendu le pouvoir de la grosse bite du nègre. C’est important de montrer au spectateur progressiste ce qu’il fantasme mais surtout, sans le dire : l’envie de se faire sodomiser par un type noir et musculeux, beau tel qu’il l’imagine, partageant les mêmes valeurs que lui (masturbation). Il doit surtout imaginer que grâce à ses idées merveilleuses, tout est possible. Il faut le faire se sentir puissant grâce à ses idées imbéciles et caricaturales. A noter que la caricature doit toujours être du côté de la blonde catholique et pas du « progrès » bien entendu.

Le progressisme en plein progrès

Bon, me voilà très riche. Et dès que j’aurai touché mon argent, je me lancerai dans la réalisation d’une vraie comédie réaliste, je veux dire antiféministe, qui sera tout à l’opposé de cette histoire. 

Léonidas Durandal

Antiféministe français, j'étudie les rapports hommes femmes à travers l'actualité et l'histoire de notre civilisation.

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Léonidas Durandal

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