Pas de divorces, pas de situation dramatique, pas de cris dans ce film où on touche presque à la banalité du mal. Les parents en manque de garçon habillent une de leur deux filles en pantalon, la mettent dans une chambre bleue, le père lui fait boire de la bière et conduire la voiture. Pour tout le reste, les deux adultes qui les ont mis au monde leur laissent faire tout et n’importe quoi, sans rien dire, tant qu’ils ne les dérangent pas, jusqu’au jour où… ces parents sont mis face à leurs contradictions. Car leur laisser-aller mêlé de désirs déviants a fini par avoir des conséquences : la petite Laure se fait désormais appeler Mickaël auprès des enfants de son nouveau quartier. Or la rentrée des classes va bientôt sonner, et il va falloir que Laure assume son sexe.
Quand sa mère s’aperçoit qu’ils ont commis une erreur, elle force enfin sa fille à devenir ce qu’elle est. Mais elle-même perdue au milieu de ce manque de repères propre à notre génération, se tourne vers son enfant, en pleurant, pour lui demander si une autre solution n’est pas envisageable. Assurément, la France n’est pas encore assez progressiste pour accepter l’enfant tel quel. Quant au père, féminisé au possible, il ne soutient pas sa femme après qu’elle se soit mise en colère de cet état de fait ! Il console sa fille en lui disant que maman finira par se calmer. La psyché de ces parents est donc complètement inversée, la mère rappelant la loi, le père consolant sa fille pour qu’elle accepte la situation, et il fallait bien que cela en soit ainsi dans une logique de déstabilisation psychique.
La fin.
La mère enceinte tout le long du film accouche enfin d’un mâle, et le garçon manqué de la famille qui n’a plus une place aussi évidente qu’avant, va peut-être enfin pouvoir s’assumer en tant que fille. On ne sait pas. Le film se termine sur Lisa, la petite copine de Laure qui l’a embrassée en croyant qu’elle était un garçon, et qui lui demande son vrai prénom. « Laure » répond-t-elle. A mon avis, sa vie commence enfin. Les homosexualistes y verront une acceptation de Laure en tant qu’ « être humain », et peut-être un début d’idylle, puisque précédemment, Lisa l’avait rejetée. J’y percevrais plutôt le début d’un chemin de prise en compte des réalités de/pour chacune.
Mise en garde.
Ce film n’est vraiment pas à montrer à des enfants seuls. Il est sujet à caution et n’offre pas de prise symbolique sur le réel, ou d’explications suffisantes pour des enfants mineurs. Comme la petite héroïne du film, chaque spectateur y est laissé à l’abandon.
Que des adultes qui n’aient pas de repères soient incapables de peser le pour et le contre en voyant ce film, qu’importe, ils sont adultes. Mais faire cela à des enfants, est une forme de maltraitance. On ne peut laisser des petits sans perspective face à ce film sauf à les laisser se fourvoyer, forcément, comme la petite Laure. Les enseignants qui ont amené des enfants voir ce film ont eu bien tort de le faire, sauf s’ils ont expliqué à leur classe l’histoire comme je viens de le faire. Or, j’ai bien peur que la mentalité qui ait animé ces militants LGBT ait été à l’inverse de celle qu’il aurait fallu avoir. Comme je l’ai compris, les militants LGBT qui veulent faire voir ce film à des enfants, désirent en faire un hymne à la « tolérance ». Pour eux, loin de réprimer ce genre de comportement, il faut que la société et l’école l’acceptent. Non pas éduquer, mais « laisser l’être s’épanouir ». Or si l’être s’épanouit sans repère, que fait-il si ce n’est reproduire les choix plus ou moins incestueux de ses parents, et au mieux, opter pour des choix individualistes qui le coupent toujours plus de la société, mais aussi de la réalité humaine sexuée ou de sa culture, comme la petite Laure. En confondant manque d’éducation, désirs déviants des parents, et laisser-faire, le lobby LGBT fait ainsi de sa position intellectuelle, ici comme ailleurs, un soutien explicite à la maltraitance par abandon. Dans un avenir proche et si nous continuons collectivement dans cette voie, il est à parier que nous n’aimerons qu’être seuls et parfois même seuls au milieu des autres afin de les contrôler. Sommes-nous bien certains de vouloir vivre ce genre de vie ?
« Poor white trash », la misère du bourgeois blanc boulet pour le blanc pauvre.
La petite fille issue d’un milieu familial dégénéré apparaît sous les traits d’un enfant blond aux yeux bleus entouré d’une majorité de petits noirs équilibrés. Le contraste est saisissant. La peinture qui y est faite est celle d’une banlieue qui ne serait pas vraiment pauvre et où toutes les ethnies vivraient dans la paix et l’harmonie. L’intégration serait en marche ! Au-delà du constat béat qui ne fera avancer en rien la question de la fracture sociale en France, ce film fait la promotion de la désintégration sociale en croyant offrir une vision unifiée de notre société. Car si dans des milieux « riches » de Paris, il est amusant de faire le croquis de blancs dégénérés qui ne dépareillent pas entre eux, par contre, dans des milieux plus pauvres, le petit blanc du quart monde perdu au milieu de personnes étrangères plus cultivées que lui, n’a vraiment pas besoin de ce genre de film à sa gloire pour espérer s’intégrer.
Or la question de la classe sociale y est abordée sans vraiment y être traitée. Le mélange ethnique apparaît en toile de fond normé sans aucune aspérité culturelle. L’indifférenciation est là aussi. La blanche bourgeoise auteur voit le monde à travers ses yeux d’enfants et non tel qu’il est vraiment, surtout sans vouloir s’y confronter et sans recul. Les différences sont rassurantes, elles ne sont jamais vraies. L’intégration a déjà réussi… de son point de vue de riche.
En fait, je pense que l’auteur ne connaît rien à la pauvreté. Si cela avait été le cas, elle saurait qu’une fille de 10-11 ans ne risque pas de prendre le dessus d’un garçon leader en banlieue du même âge. Elle saurait aussi que la petite sœur de Laure, même âgée de 6 ans, n’ouvrirait pas à un inconnu surtout sans vérifier 100 fois qui est derrière la porte. Tout cela sent le resucé d’une enfance cossue transposée à un semblant de milieu pauvre pour intéresser le bourgeois blanc dégénéré. En installant Laure au milieu de la différence ethnique et sans signifier son propre statut, l’auteur a certainement voulu faire contraste, peut-être même l’a-t-elle vécue ainsi. Cependant c’était ignorer les différences de capital culturel et de richesse entre protagonistes. La réalité en est maquillée car le point de vue retranscrit n’est pas celui de tous les enfants, mais celui d’une classe sociale dominante et aveugle. Faire ce même film entre blancs bourgeois ou en montrant les différences de classe sociale aurait été beaucoup plus significatif. Cependant, où ce film qui aurait fait ressortir le contraste entre une élite complètement corrompue et le reste de la population, aurait-il trouvé des subventions ? Non, il fallait plutôt prouver qu’en nous acceptant tous naturellement, comme en est capable la petite sœur de Laure, notre société deviendra plus harmonieuse et tout cela sans différence de classes, des différences qui de toutes les manières n’existent pas !
Malheureusement ce genre de leçons ne profitent qu’aux riches et à l’inverse, ne conviennent pas du tout aux miséreux, en particulier quand ils sont blancs et en perte de repères et d’identité. Les décideurs politiques qui visionneront ce film croiront qu’il faut plus de tolérance dans notre société, tandis que les enfants les plus fragiles chercheront désespérément à acquérir une éducation faite de modèles et de repères stables entre hommes et femmes, au moment même où on désirera les en priver totalement. Le banlieusard d’origine immigré, en cours d’intégration se dira en lui-même que décidément, il vaut mieux ne pas s’intégrer à cette société pourrie, et il méprisera d’autant plus le blanco pauvre qu’il côtoiera tous les jours. Quant au petit blanc à qui on fera visionner ce film, il sera d’autant plus convaincu de sa propre infériorité. Seuls les enfants de bourgeois déjà intégrés y trouveront leur compte. Ceux-là pourront jouer à changer de sexe, ou vivre des expériences sexuelles extrêmes sans plonger entièrement dans le chaos familial et social grâce au filet de sécurité de leur argent et de leur capital culturel. Et ils pourront continuer à donner des leçons aux autres en ayant la conscience plus limpide qu’un torrent de montagne même s’ils ratent objectivement leur vie.
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"Angelina Jolie et Brad Pitt persistent dans l'éducation de leur fille", NDF du 05/04/2014
Quand elle leur demandera l'opération chirurgicale, qu'est-ce qu'ils lui répondront exactement ?
Le Qatar doit donner des leçons de civilisation à l'Occident :
"Campagne pro-pudeur du Qatar sur les réseaux sociaux", NDF du 04/06/2014
Un comble !
C'est marrant comme les films et séries ont tendance à masculiniser les femmes (en en faisant des guerrières, d' intrépides flics, ...) et féminiser les hommes :http://www.20minutes.fr/cinema/1331678-jean-francois-livi-se-souvient-d-alain-resnais De plus en plus il y a des films où on se retrouve avec un homme d'intérieur aux petits soins et une femme d'extérieur. J'ai l'impression que l'on file tout droit vers les stéréotypes inversés, c'est à dire ce qui est unanimement vrai pour l'homme, l'est pour la femme et vice-versa. Toutes les séries adoptent la tendance consistant à rendre une femme forte, inconsciente voire invincible ce qui n'est évidemment pas le cas dans la vraie vie. Tout celà conforte les nouvelles générations dans le fait qu'une femme peut faire des trucs comme des roues arrières en bécane sans casque (par exemple) et encourage l'homme à faire du tricot en regardant son feuilleton dans son canapé. Je me souviens lorsque j'étais enfant, je vivais encore en province, du film "un flic à la maternelle" de Schwartzenegger. Je me demande si ce film n'était pas une version de Tom Boy en vaseline, bien que je retiens son côté humoristique. En tout cas si le but de l'éducation nationale était de rendre insouciant d'innocents gosses quand au fait que les enfants en bas-âge, nécessitent une figure maternelle pour leur apporter douceur, réconfort, câlins, plutôt qu'un camionneur; celà explique pourquoi moi et mes contemporains sommes devenus longtemps féminisés.Merci à la thérapie du docteur Durandal, Soral et d'autres, car sans les rares figures masculines que j'ai croisé dans mon existence virtuellement ou pas, je serais resté dans cette féminisation ambiante.
J'ai visionné ce film en accéléré. Il s'agit ni plus ni moins d'un film de propagande pour faire avancer la Cause du Genre !Aucune parcelle de réalité là dedans ! Ni psy, ni sociale, ni ... Seulement la chasse aux subventions et aux récompenses "officielles"Un tableau éloquent de la pauvreté intellectuelle de cette notion de genre, simple avatar du féminisme. A mon sens, aucune chance que ça intéresse des enfants !