Nous devons avoir un sentiment de gratitude envers Marie, pour nous avoir donné son Fils. Nous pouvons faire appel à elle, tout comme nous pouvons faire appel à tous les saints qui nous ont précédés et à ceux présents parmi nous. Cependant, il me faut constater que depuis l’extension de ce culte marial, et au fur et à mesure qu’il s’était étendu, notre Eglise n’a cessé de déchoir. Ce que je constate à un niveau civilisationnel, je le constate aussi à un niveau personnel. Plus un catholique se concentre sur le culte marial, plus il devient peureux face au monde, replié, refermé sur sa foi, et incapable de devenir un guerrier.
A un niveau international, je pense tout de suite à l’Argentine qui vient de gagner la coupe du monde, et dont l’équipe a offert sa victoire à Marie. Vous me direz, voilà des hommes vainqueurs d’une épreuve internationale. Ce à quoi, je répondrais qu’une telle victoire me semble bien dérisoire au niveau d’un pays. Je trouve aussi que le sport a souvent eu tendance dans l’histoire à cacher la misère d’une nation pauvre. Les pauvres misent sur le football pour s’en sortir et peuvent alors rivaliser avec les riches. Mais le foot n’est pas un modèle de développement en soi. Conçu ainsi, il m’évoque plutôt une gigantesque régression civilisationnelle, où le jeu en reviendrait comme au temps des Romains, un dérivatif à une vie nulle, d’individus frustrés. Le spectacle remplace alors la vraie vie.
Pour le dire encore autrement, au lieu de jouer, les téléspectateurs restent le cul sur leur chaise à vivre leur vie par procuration. Quant au footballeur qui a réussi, il est comme le gagnant du loto. Pour un pauvre qui s’en est sorti grâce au foot, l’immense majorité reste sur le carreau. Il n’en reste pas moins que sportiver est positif, notamment pour le corps. Et pour plein d’autres raisons. Cela devient un problème quand ce sport est conçu comme une religion. Et il en est de même pour le culte marial.
A l’intérieur de l’Eglise, le culte marial renforce la Foi. Mais s’il devient un tout, il la détruit. Pour continuer sur l’Argentine, il faudra que des historiens sérieux se penchent sur sa déchéance depuis la seconde guerre mondiale. Le socialisme, oui. Mais pourquoi le socialiste s’est-il imposé ? Dans le livre que je suis en train de lire, “Connaissance et travail du vin”, une excellente référence pour ceux qui veulent en connaître plus sur le sujet, Emile Peynaud affirme (1ère ed 1975 p183) que la première installation de vinification en continu, a été imaginée en Argentine en 1948, 3 ans avant la France et l’Italie, qui sont pourtant les grands pays innovateurs en matière de vin. Par la suite, ce ne fut qu’une longue succession de déconvenues pour ce pays, comme si les femmes avaient saboté un immense progrès initié par les hommes. Comme si des femmes avaient voulu récupérer le pouvoir sur des hommes qu’elles ne jugeaient plus, j’imagine, légitimes. Ou par simple jalousie. Toujours est-il que l’Argentine actuelle, à un niveau économique, fait pitié. Et que la féminisation, n’y est pas, étrangère à mon avis, féminisation qui accompagne ce culte marial quand il est vécu de manière totalitaire.
A un niveau personnel, combien de catholiques qui s’enferment dans ce culte marial cultivent leur fragilité en vérité. Tous, avec des profils identiques qui penchent vers l’homosexualité. Le culte marial est pour eux comme un poison, qui les éloigne du monde. Le monde est méchant, le monde est mauvais, il va vers sa fin, et on n’y peut rien. Par contre, qu’est-ce que Marie est bonne et gentille ! Qu’il est agréable de se retrouver dans ses jupes. Et ceci pour cultiver la pureté. Historiquement, l’Eglise nous demande d’aller nous confesser, de nous reconnaître pécheurs. Mais Elle érige aussi la pureté mariale en exemple. Allez y comprendre quelque chose.
Pendant ce temps, les apparitions mariales se multiplient dans le monde, au fur et à mesure que notre société déchoit. Les tenants du culte marial y voient là la preuve évidente de sa vérité. Mais n’y-a-t-il pas quelque diablerie à le penser ? Marie viendrait nous avertir d’une catastrophe imminente. Or le catholique a toujours vécu au milieu de la catastrophe, si ce n’est à quelques rares moments de répis dans l’histoire. Les premiers catholiques ont été déchiquetés, au sens premier du terme. Puis, ils ont subi les hérésies, notamment ariennes, et les guerres qui s’en sont suivies. Quand l’empire romain s’est effondré, la société s’est disloquée, et il ne restait plus que l’Eglise au milieu d’un tas de ruines, Eglise subissant les attaques barbares sanguinaires. Le moyen-âge ne fut pas de tout repos pour les croyants contrairement à ce qui se dit. Puis les cathares, puis les protestants, puis la sécularisation etc… Je ne crois pas que nos ancêtres aient été mieux lotis que nous. Au contraire, nous vivons dans une sorte de mollesse, qui doit alimenter le problème, plutôt que de le combattre. La catastrophe est certaine, mais en plus, je crois qu’elle est déjà là parce que nous ne voulons pas nous y attaquer. Et nous ne le voyons pas parce que nous sommes des féminisés. Nous ne voulons pas relever les défis de notre temps, nous voulons nous protéger de catastrophes qui ne sont pas encore là, mais qui à cause de notre mollesse, ne vont pas manquer d’arriver.
Le 19ème siècle jugé patriarcal par nos historiographes féministes est pourtant le moment d’un renouveau extraordinaire du culte marial (congrégations ou théologie de l’immaculée conception). Et sur quoi a-t-il abouti ? Sur les lois de 1905, mais plus encore, à une sécularisation comme elle ne s’était jamais vue, et à la presque fin de nos société catholiques. Ce mouvement est d’ailleurs international. Il n’y a qu’à penser au Mexique et à ses Christeros. Ou à l’Espagne et sa guerre civile. Le culte marial progresse, le diable gagne.
Remontons encore plus loin dans le passé. La contre réforme a permis un renouveau de l’Eglise, qui n’a aucunement empêché la révolution française de gagner le monde, peu de temps après. Si vous voulez mon avis, la force de l’Eglise ne se situe aucunement dans ces grands mouvements de foule, mais plutôt dans la prière isolée du croyant qui se reconnaît misérable s’il ne bénéficie du secours de Dieu.
De nos jours, tradis et progressistes sont ennemis sur tout, excepté sur une chose : le culte marial. Et ce culte qui selon leurs propres termes serait sensé unifier l’Eglise, n’a amené jusqu’ici que divisions. Tout ce qui est vierge Marie part en vrille, que ce soit pour un individu ou pour la société.
Ce phénomène de corruption, nous le retrouvons au travers de la féminisation de notre société, et par exemple dans le mouvement dit “woke”. Les anglo saxons le formulent ainsi “Broke is woke”. Tout ce qui est progressiste part en vrille. Les productions cinématographiques, les décisions politiques, les partis qui vivent de cette idéologie, se sabordent inévitablement (voir LFI en ce moment en France). En ce qui concerne la féminisation de notre société, il est assez banal de constater qu’elle ne nous a pas apporté le bonheur promis, au contraire. Le suicide occidental est complet au fur et à mesure que les femmes se sont imposées dans la société civile. A chaque fois que les femmes veulent être “tout”, le monde n’est rien. Tout comme les hommes doivent devenir “quelqu’un” s’ils veulent réussir leur vie et apporter leur pierre à l’édifice social. Les femmes doivent renoncer pour progresser. Les hommes doivent apprendre à s’affirmer pour suivre ce même chemin. La confusion ne donne rien qui vaille.
En ce moment la presque conversion du juif Gad Elmaleh, grâce à Marie, surprend et réjouie mes amis catholiques de gauche comme de droite. Plus généralement, ces mohamétans qui viennent à la foi catholique par Marie, sont un signe, mais un signe de quoi ? Nous faut-il un gentil Gad El Maleh tout beau, tout fragile pour croire en Dieu, en Jésus et au Saint Esprit ? Le culte marial ne devient-il pas putréfaction pour la foi mohamétane ? (et tant mieux en un sens)
Pour contourner ce questionnement, je pense qu’au lieu de chercher des signes à l’extérieur, nous ferions bien de cultiver notre propre force et notre propre intériorité, et songer à renforcer notre foi, plutôt que de la déléguer à une femme par procuration. Nous serons seuls face à Dieu, le jour du jugement. Mais nous aurons un défenseur à nos côté : Jésus. Puisse l’Esprit Saint faire grandir en nous la force, qui ne vient que de la conscience de nos fragilités, et certainement pas d’une pureté menteuse. En ce sens, la symbolisation de Marie à travers les vierges noires me semble un peu plus sain et proche de la réalité.
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