J’écris ici en désespoir de cause, presque certain que mon message n’arrivera pas auprès des premiers concernés. Et même s’il y arrivait, mon Dieu, la marche est tellement haute en termes de remise en question…
L’homme blanc de plus de 50 ans est déjà l’objet de bien des critiques, mais des critiques qui le valorisent indirectement. Il serait sensé détenir le pouvoir, régner sur notre monde occidental, y imposer son patriarcat, auprès de pauvres faibles femmes. Cette culpabilisation servie par le discours féministe, permet de mieux le contrôler pour qu’il continue à être le dindon de la farce. Croyant trôner au milieu de ces dames, acceptant une telle critique assez facilement, puisqu’elle le flatte, il peut continuer à être le pourvoyeur de fond de son ménage et de la société dans son ensemble, sans interroger une possible privation de liberté.
Imperceptiblement, il sait pourtant, il sent l’arnaque. De nos jours, ses enfants ne l’écoutent plus. La société ne lui reconnaît plus aucune prérogative particulière. Sa femme le domine et le méprise secrètement, mais tant qu’il travaille et ramène de l’argent, cela ne lui pose pas plus de problème que ça. Tant qu’il continue à écouter mémère et à se satisfaire de ce statut de patriarcal, si vide en vérité, elle ne le quittera pas. Bien entendu, s’il ne fait plus vibrer son coeur, ou que l’argent n’arrive plus à l’émouvoir, c’est une autre histoire.
Ce mari pressent aussi qu’il est en sursis. Il l’a appris dans les journaux. Un mot de sa femme, un mot de n’importe quelle femme en vérité, et le voilà transformé en agresseur sexuel, éloigné à vie de ses enfants. Mais comme il s’imagine supérieur aux autres hommes, comme le lui a fait comprendre sa mère, ou le discours féministe, pas d’inquiétudes à avoir. Face à l’évidente injustice, les femmes, de leur côté, se disent intérieurement qu’une autre femme a toujours une bonne raison d’agir comme elle a agi, et de toutes les manières, attaquer les mensonges d’une autre, ce serait risquer d’être prise pour une menteuse en cas de difficulté, notamment durant une séparation conflictuelle. Il vaut donc mieux cautionner.
Devant cette situation, une frustration sourde augmente chez le mâle blanc occidental maqué. Il se sent cocu, mais il ne saurait dire pourquoi ni comment. Du coup, il en revient aux bonnes vieilles recettes. « Faîtes comme moi, bossez, mariez-vous et vous verrez le monde ira mieux« . Or le monde a changé. Et il va justement mal parce qu’il ne veut pas se remettre en question. Il est la cause du marasme. Pas les chômeurs, ces fainéants. Pas les gauchistes, ces malades. Pas les immigrés, ces envahisseurs. Non, lui, lui, lui et seulement lui, parce qu’un homme est celui qui exerce le pouvoir. Un homme qui refuse d’assumer ses responsabilités politiques particulières, et qui les confie à des femmes, n’est rien. Un homme qui cautionne une démocratie qui détruit son statut, n’est rien. Et surtout, s’il geint comme une femme, en accusant les autres du marasme, sans comprendre le rôle qu’il joue, il est déjà particulièrement corrompu et favorise la corruption ambiante.
J’écris cet article, parce que je ne vois plus que ça autour de moi. Et depuis que Donald Trump a été élu, je les vois se manifester de plus en plus ouvertement, parce que l’espoir les a décoincés. Et je dois dire qu’ils me font pitié. Oui, j’ai pitié parce qu’ils devraient appartenir à mon camp, mais qu’ils le défendent bien maladroitement, jusqu’à en être contre-productif.
Prenons cette histoire par la fin. Ayant travaillé toute leur vie pour rien, ils se retournent sur leur passé, et tout d’un coup l’abîme s’ouvre. Et il s’ouvre de plus en plus alors que la mort arrive. Les voilà parfois seuls, abandonnés, et se demandant pourquoi leur travail passé, ne peut répondre à toutes ces questions qu’ils se posent désormais. Souvent ils s’adoucissent. Les voilà enfin fragiles, trop tard pour influer sur la société, mais c’est déjà ça. En attendant, le plus clair de leur vie, ils ont cautionné tout un système qui les cocufiait, parce que ce genre d’hommes, souvent à droite, ont résumé leur vie à une seule maxime : privilégier le travail face à tout le reste.
En réalité, ceux-là se sont inflatés d’être des fainéants. Je m’explique. Il n’y a rien de plus facile et de gratifiant que de recevoir de l’argent contre du travail pour un homme, et surtout de se décharger de toutes ses autres responsabilités pour les confier à d’autres travailleurs, ou à sa femme. L’homme blanc de plus de 50 ans a bossé dur. Il a laissé la culture à la gauche, l’éducation des enfants à sa femme ou à l’état, et la gestion du politique à une démocratie dans laquelle il est minoritaire. Et tout cela pour se faire plaisir, par pure fainéantise. Combien de fois n’ai-je entendu de ceux là : « je fais ma petite vie de mon côté et je ne me préoccupe pas du reste ». Grands seigneurs, ceux-là ont pensé faire œuvre de charité en s’occupant de leur bonheur particulier dans une société qu’ils savaient décadente. Puis en sont-ils parfois venus à donner des leçons sur ce monde qui va si mal. Tout le monde aurait dû faire comme eux évidemment.
Depuis 40 ans combien de fois ne les ai-je entendu se révolter contre les politiques d’assistanat mises en place, contre les politiques d’immigration, contre l’augmentation du rôle des administrations dans nos vies. Mais au lieu d’agir, de réagir, d’être si efficaces comme ils aiment à se le dire, et de travailler à un possible changement, qu’ont-ils fait ces courageux ? Rien du tout. Se sont-ils remis en question ? Surtout pas. Sont-ils devenus extrémistes ? Ils avaient trop à perdre ! Et enfin, incapables de penser le monde, se sont-ils tournés vers des personnes capables de les éclairer ? Ils étaient bien trop compétents pour cela.
Il ont privilégié un autre sport, celui de critiquer les assistés qui ne bossaient pas assez, pas autant qu’eux en tout cas. Comme si ces assistés avaient demandé quoi que ce soit. Comme si ces assistés étaient rentables pour notre système. Comme si le travail était l’alpha et l’oméga d’une vie. Et pire, comme si cette personne qui faisait cette critique ne bénéficiait pas elle-aussi, de tout ce système d’assistanat. Que d’erreurs.
Or ces assistés ne font pas les lois. Ils ont toujours été en extrême minorité et ils n’ont pas décidé de leur sort. Et ils ne peuvent toujours pas revenir dessus, seuls qu’ils sont face à l’état, et face à toute une société bien pensante qui n’a qu’une envie : se payer une bonne conscience sur leur dos, soit en les dénigrant, soit en les promouvant. Les accuser, c’est faire reposer tout le poids des fautes démocratiques sur eux.
Dans nos milieux catholiques, j’entends la phrase de saint Paul : « Celui qui ne travaillera pas, ne mangera pas. » Dois-je rappeler que saint Paul était également favorable à la bonne tenue des esclaves chrétiens auprès de leur maître, ceci expliquant peut-être cela. Car derrière cette morale du travail, il y a aussi une morale de l’esclavage qui n’est pas loin. Et j’en viens au deuxième point : ces assistés sont-ils rentables ? Parce que celui qui travaille pour rien, finalement, n’est qu’un esclave.
En système capitaliste, évidemment que l’assisté n’est pas rentable. Dans un système d’imposition socialiste, d’autant moins, puisqu’il faut vraiment qu’un employé soit très rentable pour espérer pourvoir aux charges exigées par l’administration fiscale. D’où un système d’exclusion qui augmente au fur et à mesure que les taux d’imposition augmentent, et que le nombre de fonctionnaires inutiles se multiplient. Voilà pourquoi la gauche a tenté de répondre par « l’inclusion » à « l’exclusion » qu’elle avait générée. Je dois toutefois rappeler, tant la culture économique et politique de mes contemporains est nulle sur le sujet, que le revenu universel n’est pas une mesure de gauche, à proprement parler. C’est une mesure inventée par des économistes libéraux pour mettre sur la touche des personnes jugées inutiles au système capitaliste mais qui avaient tout de même le droit de vivre. La gauche a repris l’idée. Sur ce sujet, l’homme de droite est complètement à la ramasse. Sa seule et unique réponse est toujours : il faut bosser. Le crétin de gauche a progressé. Mais celui de droite reste sur ses positions quand bien même « l’attaque » concernant le revenu universel viendrait de son propre camp. Pour lui, au contraire, il est la marque que des travailleurs pauvres refuseraient de bosser et ceci expliquerait la déroute de notre pays. Entre temps, il y a quand même eu la révolution capitaliste qui a modifié la notion de travail, alors que nous sommes passés d’une société de survie à une société d’abondance. Une paille. L’homme de gauche a cultivé son socialisme. L’homme de droite a cultivé sa nostalgie. Il n’a pas vu chez nous que le monde avait complètement changé, ou que le travail de l’assisté pouvait être contre productif. Ou alors il ne faudrait pas lui faire payer d’impôts, ce qui mettrait fin à l’état de droit et ce que l’administration ne peut tolérer. Tout juste les personnalités de gauche qui l’ont compris ont-elles mis en place des exonérations fiscales sur les bas salaires. L’homme de droite reste sceptique. Il ne comprend pas tout ça.
(pour comprendre le dilemme entre travail et rentabilité)
L’homme blanc de plus de 50 ans français, souvent de droite, ne le comprend pas parce qu’il n’a plus aucune notion de rentabilité. Pour lui, travailler c’est forcément être rentable. Tout juste la venue de l’IA l’interroge un peu. Ici, la plupart des travaux dits « intellectuels » pourraient disparaître. Le voilà qui tique. Il aurait mieux fait de le faire avant et de comprendre que la plupart des hommes qui travaillaient étaient déjà inutiles à notre système depuis l’avènement de l’ère pétrolière.
Très peu de personnes sont rentables en fait. Eliminez la plupart des fonctionnaires et le pays s’en portera mieux. Eliminez tous les pavilloneurs et le pays sera plus joli, les gens vivront plus en communauté et entretiendront l’ancien. Cela générera même plus de chiffre d’affaire tant l’ancien est plus coûteux à rénover en termes de travail, que le neuf. Eliminez la plupart des ouvriers, et des machines feront mieux, et l’entreprise gagnera plus d’argent. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à nos pays. Et quand notre pays l’a refusé, les usines ont déménagé. Charles Gave citait l’exemple d’un audit qu’il avait mené et où il en était arrivé à la conclusion que pour la générale de Suez, un seul homme y était garant de la quasi totalité du bénéfice. Prenez toutes les entreprises innovantes américaines (ou même chinoises) et il en est ainsi : un seul homme génère plus de profits que des millions d’autres. Même à droite, ou chez les bourgeois, beaucoup de personnes qui veulent s’imaginer rentables, ne le sont pas du tout. Pourtant, combien donnent-elles de leçons de morale à ceux qui leur seraient inférieurs ! Chez nous, le petit artisan a largement bénéficié des subsides publiques, il gruge le fisc tant qu’il peut, mais il se croit rentable et surtout de bonne moralité. L’assureur bénéficie de lois qui lui assurent une rente de situation, et qui génère de mauvais comportements de la part des assurés, et une augmentation fictive du PIB, mais il se croit éminemment utile. Le pharmacien ne fait des profits qu’à travers le système social, quand il ne vend pas des vaccins expérimentaux ayant tué certains de ses clients, avec la caution de la force publique, mais il s’imagine sacrément important pour le reste de la société et crache sur ces « assistés ». L’avocat ne vit que d’aide juridictionnelle, mais il regarde de haut cette plèbe qui ne comprend rien. Dans toutes les bêtises que j’ai entendue, de la part de ces hommes de droite, je crois que là encore, la palme revient à mes amis catholiques, lorsqu’ils critiquent les assistés alors que leurs enfants trisomiques arrivés à terme parce qu’ils refusent l’infanticide par avortement, bénéficient, travaillent ou vivent au milieu de structures pour handicapés, les plus largement subventionnées de france, et dont le travail ne sera jamais rentable. Qui est l’assisté de qui ou de quoi ?
Inévitablement, vient alors la question du resquilleur dans la conversation. Voilà le coupable : une minorité dans la minorité, qui profiterait du système alors qu’il ne devrait pas en profiter, qui devrait travailler alors qu’il préfère voir son espérance de vie diminuée d’une quinzaine d’années, le chanceux. Il faudrait qu’ils soient traqués. Cela améliorerait-il la situation générale de notre pays ? Ces hommes aiment à le croire. Personnellement, je ne vois pas ce que ça changerait. Au contraire, ce système gagnerait un peu plus d’argent pour le répartir de manière injuste selon leurs propres critères. Et puis, à ce compte là, qui est le resquilleur : le retraité qui a passé plus de temps à la retraite qu’à travailler ? La femme qui a des enfants ? L’enfant ? Vous trouverez mon propos absurde, alors pourquoi l’euthanasie des inutiles est-elle en train de s’imposer dans notre pays si ce n’est à cause de ce raisonnement ? Pourquoi les femmes ne veulent-elles plus d’enfants ? Et pourquoi nous ne voulons plus apprendre à nos enfants « le sens du travail » ? En vérité, cette morale est en train de nous emporter tous.
Les vrais coupables sont à chercher ailleurs. Moi, j’irais plutôt faire un tour du côté de ceux qui travaillent, et qui votent à droite, eux qui d’une manière ou d’une autre, ont cautionné le système, surtout par leur léthargie. Voilà les vrais coupables. Car s’ils avaient fait la grève, et agi comme des resquilleurs, s’ils avaient renoncé à leur comportement d’esclave du travail, je peux vous dire qu’il y a bien longtemps que le système aurait changé. A ce propos, une loi qui présuppose le bon comportement des individus est une mauvaise loi. Nous sommes nés sous le signe du péché originel, et croire l’inverse c’est s’exposer à bien des déboires. Au lieu de cela, j’entends des catholiques regretter que des assistés ne payent pas plus d’impôts en étant remis au travail, dans un pays qui a constitutionnalisé les infanticides par avortement. N’est-ce pas eux, plutôt que ces assistés, qui chaque jour, en honnêtes travailleurs, cautionnent l’assassinat d’enfants, un système qui encourage le divorce et détruit les pères ? Qu’ils soient heureux loin du monde, d’accord, mais qu’ils ne viennent surtout pas donner des leçons de morale ou de politique. Ils n’y comprennent rien. Ou plutôt, qu’ils fassent sécession jusqu’au bout et qu’ils vivent le martyre. On en reparlera après.
Ils disent encore qu’il n’y a pas d’intérêt à aller travailler. Mais pourquoi ? L’excuse avancée, serait que les petits salaires seraient trop proches des aides sociales. Un pays où le travailleur pauvre se rapproche du misérable devrait plutôt s’inquiéter de la création de richesse et de son manque de rentabilité, au lieu de chercher à taper sur plus petit que lui. J’ai déjà évoqué combien l’imposition favorisait l’exclusion. Mais en france, il y a bien pire : la haine de la personne compétente, la haine du génie. Et si j’en crois les chiffres de ces Européens qui auraient voté majoritairement Kamala Harris face à Donald Trump, la situation est la même autour de nous. La vieille europe est en train de passer à la remorque du monde par jalousie. Voilà un des effets les plus visibles de la déchristianisation. Elle déteste ceux qui créent vraiment du profit, les génies atypiques. Or sans ceux là, impossible de tirer toute la société vers le haut et de permettre aux petits salaires, de ne pas être si petits que cela, mais de permettre aussi l’existence de tous ces petits boulots complètement inutiles car non rentables pour une économie capitaliste moderne.
Car si vous comptez bien, les inutiles, puisqu’il me faut utiliser ce genre de critères, sont très majoritaires dans notre société. J’ai déjà évoqué les personnes du privé, qui vivent d’hypocrisie et de commande publique. Rajoutons à ceux là une majorité de fonctionnaires dont le métier pourrait être privatisé à profit. Rajoutons à cela les retraités, les handicapés, les femmes en cours de maternité, les journalistes, les artistes et compagnie, les personnes remplaçables par un programme informatique ou par n’importe qui en vérité, il ne reste quasiment plus personne. Il resterait moi peut-être, mais je me garderai bien de voir le monde de manière aussi bête. J’ai besoin d’une femme pour avoir des enfant. J’ai besoin de retraités pour les garder. J’ai besoin de vieux impotents pour comprendre l’essence de la vie. J’ai besoin d’handicapés pour devenir humain. J’ai besoin de prêtres parfaitement inutiles à la société, et qui ne travaillent pas, pour m’aider à grandir et à devenir fort. J’ai surtout besoin de resquilleurs qui ne cautionnerait en rien, cette société mortifère qui veut tuer tout et tout le monde, de la nature aux hommes. Et je préférerais qu’ils soient de droite pour donner une espérance à ce monde de gauche. Or l’homme de droite dans ce pays est un socialiste qui s’ignore. Il préfère que tout le monde soit esclave du travail plutôt que d’imaginer un autre monde possible, où les gens seraient responsables de leur sort et s’entraideraient en cas de besoin. Au lieu de nous vendre de la responsabilité, celui-là préfère vendre de l’asservissement social : « Faut bosser ». Et il ne comprend pas que personne n’ait envie de le suivre, ou que les hommes aient perdu leur aura dans ce pays. Il attend la banqueroute pour revenir sur l’avant de la scène. Elle arrivera. Il n’y jouera aucun rôle.
Car déjà, l’appel à la responsabilité et à l’autonomie, serait dur à faire passer. Alors que penser de vouloir nous vendre un retour à l’esclavage (dont nous ne sommes jamais bien sortis) ? Il sera toujours honni. S’il peut préserver quelques egos fragiles, voilà toute l’utilité qu’il aura.
Oui, nous souffrons d’un grand mal en france, d’hommes de droite trop proche de maman et à l’ego fragile, qui ne se conçoivent humains, qu’en travaillant pour mémère. Allez les gars, un peu plus d’ambition SVP. Montrez-nous votre vraie force de blanc patriarcal. Parce que là, ça se fait attendre. A insister, vous pourriez même continuer à être le dindon de la farce, plus que vous ne le croyez.
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