La différence d’espérance de vie entre hommes et femmes possède une part d’acquis. Cela signifie que les conditions de vie des hommes sont plus dures que celles des femmes, ce qui provoque leur mort prématurée. Il n’y a qu’à songer aux accidents du travail qui totalisent 94 % de morts masculines. Les hommes fréquentent des milieux à risque et en payent le prix.
Face à ce constat, les politiques de prévention publique et de soins, ne devraient-elles pas s’adresser aux hommes de manière préférentielle ?
Or au lieu d’accompagner les hommes, c’est bien l’inverse qui a lieu. Non seulement, des femmes qui vivent naturellement plus longtemps que les hommes, dépensent plus en soins médicaux (de l’ordre de 30 % en pharmacie et en médecins), mais elles sont protégées a priori grâce à notre système de prévention, notamment du cancer du sein.
Ces fonds limités, ne pourraient-ils pas être alloués de manière plus équitable entre hommes et femmes ? Plus encore, la prévention qui permet d’économiser sur les dépenses de santé ne pourraient-elle pas s’orienter sur une prise en charge des hommes , même partielle ?
Loin de là, notre politique de santé ne suit pas ce chemin.
Un document émanant des centres médicaux illustre très bien cette pratique discriminatoire.
Du côté des hommes, 1 seule question spécifique leur est posée pour dépister un possible cancer du testicule. Pour les femmes, ce ne sont pas moins de 12 questions qui concernent leur appareil reproductif au sens large. Il est à noter que ces questions sexo-spécifiques ne concernent que l’appareil reproductif tandis que l’ensemble du questionnaire pourrait être orienté pour répondre aux besoins spécifiques des hommes ou des femmes.
En effet, comme le révèle cet article du Figaro, nous avons plus de gènes en commun avec les singes de notre sexe, qu’avec le sexe opposé de notre espèce. Si l’on rajoute à cela que les vies menées par les hommes et les femmes comportent des différences très notoires, et que la manière d’aborder la maladie est très différente entre sexes, il faudrait probablement envisager d’aborder ces questions de manière entièrement différenciée. Sur ce dernier point, il est à rajouter que les hommes éprouvent une certaine gêne à parler de maladie, certains hommes chez les pauvres ayant même un déficit langagier qui ne leur permet pas d’affirmer leurs ressentis. Dès lors, il me semble que cette pudeur devrait être prise en compte pour dépister leurs maladies, ou évaluer leur état de santé.
Le féminisme empêche la prise en compte des discriminations médicales envers les hommes
Le travail féministe ici comme ailleurs a été particulièrement contre-productif. Celui-ci mettant en avant les manques spécifiques rencontrés par les femmes, il a renforcé l’écart de prise en charge entre hommes et femmes, à la défaveur des hommes.
Pire, cette idéologie a dénoncé des phénomènes dont elle-même était responsable. En matière de crises cardiaques, le manque de prise en charge des femmes a été critiqué comme une atteinte sexiste du système patriarcal, tandis que la surmortalité anormalement élevée du sexe féminin était la conséquence directe de prises de pilules contraceptives, que la-dite idéologie avait encouragées quelques années plus tôt. Ici, les hommes ont été stigmatisés à plusieurs niveaux, notamment parce que les images stéréotypées étaient sensées avoir provoqué la surmortalité dans un milieu médical désormais très majoritairement féminin, mais plus encore parce que la gabegie de communication déployée aura été l’occasion d’oublier que deux fois plus d’hommes que de femmes font des crises cardiaques.
Non seulement, les risques spécifiques liés à la pilule contraceptive n’ont pas été identifiées pour des raisons idéologiques et ont provoqué un surcroît de mortalité chez les femmes de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers de personnes, mais en plus la focalisation sur les problèmes féminins, comme si les femmes étaient les seules victimes de discrimination, a empêché de s’occuper d’une véritable discrimination qui concernait les hommes.
Prise en charge spécifique des femmes pour des problèmes où les hommes sont plus concernés. Dépistage des femmes tandis que les hommes sont en surmortalité. Dépenses de communication somptuaires s’il s’agit de femmes. En médecine, la machine féministe fait carton plein.
Laisser un commentaire