Demain 12 mai 2015, nos députés devraient encore bourrer notre code pénal français de bonnes intentions. Sous la pression du lobby de l’AIVI (association internationale des victimes de l’inceste), il s’agira d’introduire cette fois la qualification d’inceste. Une première tentative en 2009 s’était soldée par en échec courant 2010 devant le conseil constitutionnel. Ce dernier avait souligné que la notion de « famille » était trop floue pour déterminer des sanctions appropriées en cas d’infraction. On en était donc resté à la notion de « viol sur mineur de moins de 15 ans de la part d’une personne ayant autorité » qui était, elle, claire. Or les associations de victimes considérant que leur souffrance réelle n’était pas prise en compte, ont exercé des pressions auprès de notre gouvernement. Et comme celui-là de droite à l’époque, notre gouvernement de gauche a fini par prendre en compte leur plainte.
L’impossibilité d’assimiler morale et loi.
La loi ne peut remplacer la morale. Elle s’en inspire. L’inceste est caractéristique en ce sens. Ce genre de relation sexuelle, ou psychologique d’ailleurs, peut se définir comme la confusion des lignées ou/et sa réduction à la famille proche. Or la diversité des situations rend impossible une forme de sanction unique. Pour cela il faudrait déjà distinguer les relations entre ascendants et descendants, des relations entre collatéraux (frères et sœurs). Mais notre langage est limité en ce sens. Notre pensée l’est donc. Notre langage parle également d’inceste s’il s’agit de frères et de sœurs qui ont été mal éduqués, que de pères/mères qui ont détruit leurs enfants en toute responsabilité. Pire les associations de victimes militent pour que l’inceste dans ces deux cas soient définis comme viols, quand bien même la relation sexuelle concernerait deux cousins (2). En dehors de cette dernière situation, tout un tas de relations déviantes, mais n’ayant rien à voir les unes avec les autres, vont être définies par cette nouvelle loi sous le vocable général d’inceste et assimilées à des viols. En ce sens, il est étonnant de constater combien les cordonniers sont encore une fois les plus mal chaussés, et comment les victimes de la confusion sont les moins aptes à faire des distinctions de bon sens, certainement parce que justement, elles ont été brisées dans leur éducation.
Cette tentative de répression de l’inceste, elle-même incestueuse en termes de confusion des lignées ou des actes, les associations de victimes ne veulent pas la limiter aux seuls coupables, mais aussi en désirant attribuer un rôle déplacé à l’Etat.
Le père démis de ses fonctions et remplacé par l’Etat.
Ayant été plus ou moins victimes de la féminisation de notre société, et de la déchéance de leur père, les victimes de l’inceste militent pour que l’Etat fixe des limites que leurs parents n’ont pas su leur donner. Evidemment, l’Etat très imbu de sa propre fonction, vole au secours des personnes en souffrance, persuadé de bien faire. Il est d’ailleurs significatif que ce soit une femme, et une femme qui ait animé les débats sénatoriaux sur les unions de duos homosexuels (Michèle Meunier),
qui présente cette nouvelle loi. L’émotion est partout, le sens de la loi nulle part. La confusion en est nourrie.
D’ailleurs, en croyant pouvoir remplacer le père, l’Etat s’attaque à la notion même de filiation et de responsabilité des hommes. Il contribue ainsi à abattre le tabou de l’inceste chez eux. En effet, si la loi s’évertue à priver les pères de leur pouvoir, l’Etat ne devrait pas s’étonner que des hommes irresponsables deviennent de plus en plus immatures et acceptent de moins en moins la différence des générations. De surcroît, n’exerçant plus leurs légitimes droits et devoirs, ces pères qui ne sont plus dépositaires de la loi mais qui en deviennent sujet, en sont réduits à prendre la place symbolique d’enfants de l’Etat, enfants qui n’ont donc pas autorité sur leur progéniture et surtout pour qui les relations sexuelles avec d’autres enfants, ou avec d’autres membres de leur famille que leur femme deviennent envisageables puisqu’ils sont à égalité avec tous. L’égalité ici, c’est l’inceste et la pédophilie.
Dans ce jeu d’orgueil et d’ignorances, l’Etat féminisé et les associations de victimes s’entraînent l’un l’autre. Au lieu d’en appeler à la responsabilité des pères et de les honorer dans leur fonction, les associations de victimes la remettent en cause sans discernement et poussent l’État à agir de manière identique :
Les mêmes qui auront fait des pères des enfants, s’étonneront de l’augmentation des incestes, et des cas de pédophilie, alors qu’ils auront oeuvré en ce sens. Martine Warnier, présidente de l’AIVI nord s’exprime d’ailleurs clairement sur le sujet : « Qui mieux que la loi peut poser l’interdit ? ».
En remplaçant le rôle traditionnel du père par l’action de l’État, elle en a oublié que ce dernier était une émanation de l’humanité qui était au service des hommes et non l’inverse. Elle justifie ainsi l’aliénation de l’humanité entière à une simple machine toute puissante tandis que les lois, tout comme l’amour, ne peuvent passer que par des êtres humains, notamment des pères.
Des lois incestueuses.
Avant de penser à vouloir lutter contre les incestes, il faudrait déjà que la loi distingue et promeuve les rôles de père et de mère. Or, depuis des années, la loi entretient l’infantilisme en renforçant le pouvoir de la mère au nom de l’égalité des droits, jusqu’à autoriser qu’un enfant soit coupé de sa filiation paternelle par le nom, en tolérant certaines PMA, ou bien carrément en le privant de tout repère masculin par l’autorisation des familles de duos homosexuels hommes ou femmes (les hommes gays étant sous l’emprise symbolique de leur mère). Elle renforce aussi la confusion par des lois égalitaristes sur le marché du travail qui obligent hommes et femmes à adopter des comportements identiques. Dès lors la confusion des rôles (celle qui enfante, celui qui donne le nom, celle qui porte attention, celui qui ouvre au monde) et des générations (l’enfant qui reste sous l’emprise de sa mère) est permise par la loi.
Cette femme présidente d’association qui voudrait que l’Etat français soit le garant du tabou de l’inceste, devrait s’interroger sur ce que notre société est devenue plutôt que de lui faire confiance aveuglément. Mais celle-ci encore victime de l’inceste, ne comprend pas en quoi elle participe à une société incestueuse, qui a favorisé la confusion des êtres en assimilant le père à une seconde mère. Elle ne comprend pas en quoi l’Etat ne serait pas capable de remplacer un père à coup d’argent et de services sociaux. Pour elle, il suffirait de former les assistantes de l’Etat pour prévenir les situations traumatiques. Quelle inconsistance ! Comme si des personnes extérieures à la famille pouvaient détecter ce genre de situation. Comme si ces personnes les ayant détectées pouvaient s’introduire dans la filiation réelle des enfants et faire force de loi, par magie. Comme si faisant force de loi en tant qu’étrangères, elles pouvaient remplacer les liens de filiation réels. Comme si ces égoïstes issus d’une société sans Dieu pouvaient en avoir la volonté et la force. En vérité, cette représentante de victimes d’une société incestueuse a perdu pied avec la réalité, et pour cause, son père n’a pas fait son travail.
Les parents biologiques déconsidérés.
Tous ces raisonnements absurdes proviennent de l’idée tout aussi absurde que les enfants ne s’incarneraient pas à travers leur père et leur mère biologiques. Car notre société est persuadée actuellement que c’est « l’amour qui compte ». Le père, la mère, des détails pouvant être remplacés par des unions de duos. Les situations dramatiques seront résolues à coup d’interventions d’experts et de professionnels de l’enfance. Les symboles seront remplacés par d’autres symboles. Qu’importe que cette démarche ait échoué jusque là pour les familles de divorcés. L’utopie se nourrit d’utopie.
L’utopie qui mène à l’inceste.
Cette méconnaissance complète de la psyché de l’enfant et/ou ce manque d’expérience propagent des erreurs de raisonnement et des lois contre-productives. Ainsi la France a-t-elle autorisé en 2012 les unions de duos qui coupent la filiation paternelle ou maternelle des enfants en toute bonne conscience, tout en les aliénant à des étrangers dont ils sont dépendants. Bonjour la névrose. Dans le même ordre d’idée, cette loi sur l’inceste ne se réfère plus au biologique. La personne incestueuse sera définie par rapport aux relations sexuelles qu’elle entretiendra principalement avec la mère des enfants. Par rapport à la victime, la personne coupable d’inceste pourra donc être « 1° Son ascendant ; 2° Son oncle ou sa tante ; 3° Son frère ou sa soeur ; 4° Sa nièce ou son neveu » , rien de neuf jusque là…
mais aussi :
« 5° Le conjoint ou l’ex-conjoint, ou le concubin ou l’ex-concubin d’une des personnes mentionnées aux 1° à 4°, ou le partenaire ou l’ex-partenaire lié par un pacte civil de solidarité avec l’une de ces personnes. »
En plus de la confusion entre mineurs et majeurs, la loi cherche donc à confondre les personnes engagées dans le mariage avec les concubins. Les erreurs du passé issues de cette volonté de désacralisation du mariage sont corrigées par d’autres erreurs toujours plus importantes en termes de laisser-aller. Les démissionnaires volontaristes ont bien constaté que les familles recomposées favorisaient grandement les violences sexuelles, familles recomposées qui avaient été autorisées suite à la relativisation de l’union d’un homme et d’une femme. Mais au lieu de se battre pour revenir sur ces changements néfastes, ils pensent pouvoir rectifier le tir en accompagnant les individus dans leurs choix, quand bien même ces individus seraient des enfants innocents qui n’auraient rien choisi.
Des familles décomposées à la disparition de la notion de famille.
Les liens de filiation étant moins nets dans ces recompositions extra-conjugales et anti-biologiques, il était naturel que la violence y fût plus grande. Le législateur ou les associations de victimes ont eu beau lutter contre depuis des années, ils n’ont fait qu’alimenter la perversion d’adultes ou d’adolescents paumés, en position de force pour maltraiter l’un des leurs en toute impunité dans un cadre intime. Nourrissant les nouveaux problèmes qu’ils croyaient pouvoir résoudre à coups de désunions, ces nouveaux Prométhées s’attaquent depuis peu et directement à la filiation biologique. Supprimez la question, vous supprimerez le problème. Or en assimilant le concubin au père, ils désacralisent d’autant plus la place de ce dernier, et son engagement positif auprès des enfants. Ce faisant, ils rendent aussi la sanction de l’inceste de plus en plus impraticable quand il s’agit de tiers. Imaginez seulement que dans cette nouvelle loi, il faudra condamner des hommes ayant couché avec des filles formées avec qui ils n’auront aucun lien de filiation biologique réelle, lesquelles filles seront peut-être même majeures.
Tandis qu’on tolère jusqu’à la zoophilie dans notre société, le législateur s’imagine pouvoir condamner un homme simplement parce qu’il aura réussi à attraper, et la fille et la mère dans un cadre intime. De qui se moque-t-on ? L’écart entre les grandes idées et la réalité que nous vivons n’aura jamais été aussi grand. De même qui condamnera quoi quand un frère et une sœur coucheront volontairement ensemble ? On condamnera le frère, la sœur, les deux ? Comment ? En les emprisonnant pour les empêcher de recommencer ? Les sanctions prévues à l’article 227-24 à 30 du code pénal prévoient pourtant de sanctionner indistinctement les personnes coupables de ce délit d’inceste.
Pas de liberté sans père.
Ici, il faut l’affirmer, seul le rétablissement de l’union sacrée entre un mari et son épouse pourrait commencer à remettre chacun à sa juste place. Vouloir faire passer des tabous dans la loi de manière désincarnée auprès d’individus déresponsabilisés, est complètement utopique, en particulier au vu de la régression spirituelle que nous connaissons. L’Etat ne s’élèvera pas au niveau d’une religion aussi facilement. Il n’y a jamais réussi jusque là. Si dans ce cas présent, l’Etat qui a détruit les liens sacrés de filiation et du mariage, croit pouvoir pallier le désordre engendré à coup de lois, il se met le doigt dans l’oeil jusqu’au coude. Aujourd’hui il nourrit des situations incestueuses qu’il a provoquées en particulier en s’attaquant au mariage catholique ou en abreuvant ses citoyens de folles utopies. L’inceste et la pédophilie sont inhérents à un Etat féminisé et sans vraie religion qui a pourtant l’ambition de faire lien, en remplaçant toutes les institutions humaines et spirituelles vraies, fruits de notre histoire, par de pâles valeurs sorties de nulle part. L’orgueil des individus sans Dieu vrai, n’a pas de limite.
De vraies victimes : les enfants sans père.
Privés de leur passé, enfermés dans leurs pulsions, les individus de nos sociétés résistent mal humainement parlant à ce mouvement. Toujours plus soumis au tout économique qui les transforme en animaux serviles prêts à sacrifier leurs enfants quand ils croient les chérir, ils courent désespérément après ce qu’ils sont certains de connaître mais dont ils ne savent rien : l’amour chrétien. Seul le père, émanation et soumis au Dieu trinitaire pourrait leur en donner une image approchée. Mais ce père est devenu une seconde mère, encouragé à se couper les membres. Soumis à la déesse mère, cet homme, toujours à la limite de la pédophilie et de l’inceste dans notre société française moderne, ne peut s’identifier qu’aux femmes ou aux monstres pédophiles qu’on lui présente comme contre-exemple. Autant dire qu’il a perdu son potentiel de libérateur parce que de virilité, il n’en a plus.
Sans père, les enfants de nos sociétés restent des enfermés, toujours prêts à croire en quelque gourou. Si notre société a peur plus que tout des pédophiles, ce n’est pas sans raison qu’elle pourchasse avec force et de manière identique, les sectes, quitte à détruire les derniers restes de sentiment religieux chez nos concitoyens français. Ce n’est pas un hasard non plus si ces gourous sont parfois des pédophiles en puissance. Le faux religieux et le pédophile sont les monstres rémanents de nos sociétés sans Dieu et sans père. Ils hantent nos inconscients d’enfants coupables. Et quitte à les voir apparaître, l’État français, émanation d’enfants citoyens apeurés, préfère jeter le bébé avec l’eau du bain en se débarrassant et du père et des religions. Sans distinction, sans repère, point d’issues. Or ce sont ces mêmes repères et ces mêmes distinctions que nos individus malades de leurs représentations sociales féminisées sont incapables de reconnaître. Ils voient indistinctement le mal dans la guérison et la guérison dans le mal, raison pour laquelle ils ont plus ou moins conscience qu’il ne leur faut pas réfléchir. Ainsi, l’existence d’un Etat et démocratique et totalitaire est-il en même temps possible, et ceci par la féminisation des esprits qui rabaisse le père à l’état d’enfant de l’Etat en le privant d’endosser son vrai rôle : celui de père de la Nation, patriote.
1 AIVI : Association internationale des victimes de l’inceste, site internet.
2 « Vers la réintroduction de l’inceste dans la loi », La Croix du 05/05/2015.
3 Loi de base sur la prévention de l’inceste : http://www.senat.fr/leg/ppl13-799.html
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