Toutes les personnes démunies face à l’ogre oligarchique/étatique, l’attendaient. Un bon documentaire qui dénoncerait la corruption de nos élites, et qui soulèverait les masses à leur encontre. J’espère bien que ce ne sera pas « 1 sur 5 » de Karl Zéro.
Pourtant, le sujet était prompt à émouvoir : les abus sexuels sur enfants. Nos élites amorales permettraient la corruption de mineurs. Elles-mêmes seraient dévoyées. Et les enfants subiraient leurs lois, ou plutôt leur volonté de ne pas légiférer. Or non seulement « 1 sur 5 » est un très mauvais reportage, mais en plus, il dessert le sujet qu’il est sensé défendre. Et pour cause, il participe à la chasse aux sorcières que les féministes ont organisé depuis des années à l’encontre des hommes, et qui favorise le problème qu’elles disent combattre.
L’élite est-elle particulièrement dévoyée ?
L’élite fait ou non les lois. C’est vrai. Pourtant, les abus sexuels se retrouvent eux, à tous les niveaux de la société, et particulièrement au niveau intra-familial, et à la marge dans des réseaux de puissance et d’argent. Si l’Église a récemment prêté le flanc aux critiques, 95% des abus sexuels ont été commis en dehors de son influence par le passé. De nos jours, il s’agit plus probablement de 99,9% (quel prêtre est encore au contact d’enfants et de surcroît, sans surveillance ?). Tous les viols ou presque ont lieu désormais dans les familles, les réseaux ne représentant qu’une infime partie du problème, les agressions dans la rue aussi. Pour s’attaquer au problème, il aurait donc fallu se concentrer sur ces violences intra-familiales, sujet pour le moins délicat. Or foin de délicatesse ou de subtilité, ce reportage mélange tout.
Un reportage fourre-tout
Une vache n’y retrouverait pas son veau. Les 25 propositions de lutte contre les abus sexuels ne sont pas détaillées. Voilà pourtant qui devrait constituer le corps d’une démarche positive : répondre aux problèmes posés en avançant des solutions.
A l’inverse, pour ne donner qu’un petit aperçu de la confusion qui y règne, la pédomaltraitance est confondue avec des relations sexuelles adolescentes. L’âge du consentement est décorrélé de la puberté. Les institutions sont accusées au même titre que les familles. Comme je l’ai déjà évoqué, les agressions intra-familiales y sont confondues avec les réseaux criminels ou la prostitution d’adolescentes. Les témoignages de victimes ne sont pas articulés avec des raisonnements scientifiques, factuels. Le consentement n’est pas distingué du viol. Les incestes sont confondus avec tous les viols ou avec toutes les agressions sexuelles. Les réseaux familiaux de prostitution ou d’agression sexuelle côtoient la pratique prédatrice d’un individu isolé (Le Scouarnec à Jonzac). La dénonciation du concept d’aliénation parental de Richard A Gardner se mélange avec les pratiques pédomaltraitantes dans les travaux d’Alfred Kinsey etc.. etc…
Pour Karl Zéro, suivant en cela la dénonciation du « patriarcat » de la part des féministes, ce magma d’agressions ne formerait qu’un seul tout, homogène. Cette vision simpliste et réductrice, sert surtout une absence d’effort dans la réflexion et ne peut déboucher, dès lors, que sur un échec lamentable des 25 mesures proposées.
A ce propos, la seule mesure bien identifiable dans le reportage, est celle de l’interdiction des relations sexuelles avant 15 ans, et l’interdiction des relations sexuelles entre majeurs et mineurs de plus de 15 ans (si j’ai bien compris sa très mauvaise présentation). Imaginez la folie d’une telle entreprise dans notre société. Je me bats corps et âme contre cette société de la libération sexuelle, mais il me semble retrouver là, la même démesure qu’en mai 1968. Je veux bien croire que des règles plus claires éviteraient le dépassement de la loi. En ce qui me concerne, la puberté me semble être un repère assez fixe (pour chaque individu) pour limiter les abus. Au contraire, vouloir interdire à tous les adolescents, au comble de la fertilité, d’avoir des relations sexuelles, ou les limiter seulement à ceux entre 15 et 18 ans, et seulement entre eux, ressemble à de la démagogie et de l’hypocrisie pure. Une attitude de mère contrôlante, maltraitante, et justement dans l’abus.
Quand j’étais plus jeune, combien de filles ai-je connu qui avaient eu des relations sexuelles dès l’âge de 12 ans ? De nos jours, ce pourcentage a dû exploser. Je sais, c’était déjà pas bien à l’époque, et ça ne donnait pas de très bons résultats par la suite. Cependant qui aurait pu les empêcher de les avoir et de les vouloir ces relations sexuelles ? Et quelle espèce de moine les aurait refusées avec des filles formées, et souvent en ce qui concernait celles-là, bien formées ? Non mais imaginez seulement, un garçon de 16 ans et une fille de 12, les deux pubères, ayant du mal à se contrôler à cause de leur jeune âge, d’autant plus que TOUTE une société maçonnique, famille comprise, leur a enseigné à dénigrer le mariage catholique et la chasteté qui va avec. Au nom d’un puritanisme de vieille rombière, qui mettrait 100 000 ou 200 000 garçons en prison pour ça ? La rigolade ! Ce genre de loi ne serait jamais respecté, en rien. Et comme d’habitude, dans notre société, tous les individus seront encore assimilés à des délinquants, pour le plus grand bien de l’état, et d’une morale publique concentrationnaire. Voilà à quoi mènent et mèneront toujours ces bons sentiments. Mais ce reportage n’est pas seulement délirant de ce point de vue.
L’absence de distinction entre enfants et adolescents est une attaque directe à notre nature d’hommes et de femmes sexués. Très typique de notre époque, ce raisonnement tend à tout confondre, dans une attitude réellement pédomaltraitante. Pour rappel, des individus pubères ont le pouvoir de se reproduire. En tout début de cycle, ils ne seront jamais autant féconds. Alors sur quoi baser l’interdiction des relations sexuelles dans ce cas ? Les participants à ce reportage imaginent probablement qu’il faudrait attendre que l’individu ait une maturité psychologique suffisante. Or là encore, si elle ne se base pas sur des cycles naturels, sur quoi peut se baser la question de la maturité ? En vérité sur de l’arbitraire. Bien des personnes adultes ne sont pas matures, en particulier dans notre société. Devrait-on empêcher celles-là d’avoir des relations sexuelles ? D’autant plus que ce genre d’interdiction légale arbitraire contribuerait à les rendre de moins en moins matures, car elle ne reposerait sur rien comme je l’ai déjà écrit.
L’âge de la majorité, n’est qu’une puberté sociale qui fluctue au gré des intérêts des politiciens d’une démocratie, ou de l’évolution du système salarial d’une société, ou encore de la revendication des mères. Il ne correspond en rien aux problèmes de fertilité délimités par la nature et qui interroge les relations sexuelles. Du coup, interdire à des êtres sexués tout acte reproductif, mimé ou réel, ce serait les castrer au nom de la société, les infantiliser jusqu’à l’abus.
Il incombe donc aux parents d’essayer de fixer des limites, pas à la loi quand il s’agit d’adolescents. N’y-a-t-il donc plus personne pour préparer les enfants à la puberté, et leur parler de consentement ou d’engagement ? Et encore mieux : leur donner un exemple qu’ils voudraient suivre ? Il semble bien que non et que nous en soyons là, parce que des mères abusives sont dépassées dans leur famille et demandent dès lors à la loi de palier une absence de père qu’elles ont favorisée. Du coup, l’acte sexuel tend à être proscrit tant que l’enfant reste dans le giron maternel, et pourquoi pas dans un futur proche, en suivant ce raisonnement, après la majorité ? La pression est de plus en plus forte en ce sens, alors que toutes les barrières religieuses ont sauté (justement à cause de ces progressistes) et que les pratiques n’ont jamais été autant « libérées ».
Quelle situation ubuesque quand une société en est arrivée à confondre des individus sexués d’autres qui ne le sont pas (enfants). Ici comme là, l’abus sexuel ne provient pas du patriarcat, mais d’une absence de patriarcat. La confusion incestueuse est issue de la mère, ce que le reportage démontre bien, à son corps défendant. Dans les années 70, l’esprit féminisé du temps promouvait la relation entre adultes et enfants. Désormais, des personnes dont le corps sexué est arrivé à maturité, n’auraient le droit d’avoir des relations sexuelles qu’avec l’approbation de la société. Opposition dans la forme, même déni des limites.
Dans « 1 sur 5 », il n’existe pas de femmes abusives
Rien que cet angle de vue, en dit long sur la qualité de ce reportage. Les hommes, qui n’ont plus aucune autorité dans la famille, sont mis sur le banc des accusés des incestes et des agressions sexuelles en général. Passons sur le fait avéré que des femmes maltraitent directement leur enfant, et que ce reportage l’ignore.
Combien d’autres mères les maintiennent dans l’enfance, et combien de ces garçons éduqués par ces femmes seront incapables d’avoir des relations matures avec une adulte, formée ? (parce qu’ils en auront peur) Les féministes ont beau dire que les agressions sexuelles étaient en nombre identique par le passé, que les langues ne font que se délier de nos jours, le rapport maçonnique Sauvé dénonçant les abus sexuels dans l’Église, nous indique exactement l’inverse : la période de libération des mœurs, a été justement une période accrue d’abus, au point de représenter une très grande majorité des agressions dans l’Eglise.
Or de nos jours, si les agressions baissent dans l’Église, elles ne cessent d’augmenter dans la société, non parce que « la parole se libère », mais au moment même où le père s’efface des familles. Pour moi, il n’y a pas de hasard en cela. Supprimez le père, et surtout la figure positive du père, et vous multiplierez les relations immatures entre mère et fils, relations immatures aboutissant à la pédomaltraitance et à l’inceste. Oui, le féminisme et les femmes sont responsables de cet état de fait, et les hommes, autant qu’ils y participent.
Au comble de cette vision enfantine de la femme, le reportage de Karl Zéro n’envisage pas qu’une mère puisse mentir. L’une de celles-là serait incapable de se révéler être un bourreau pour son enfant, ou instrumentaliser la justice pour se l’approprier. Tous les témoignages directs d’enfants ayant menti sous l’emprise de leur mère, ou n’ayant réussi à s’en sortir qu’à l’âge adulte, comptent pour du beurre : le syndrome d’aliénation parental n’existerait pas. C’est simple, aucun enfant ne serait sous l’emprise de sa mère (et donc, encore moins d’un autre adulte !). C’est une blague ? Non, juste un artifice d’associations de mères dénonçant le concept d’aliénation parentale, associations qui obtiennent pourtant presque tout devant la justice ou du parlement, mais pour qui cela ne suffit pas. Qu’importe les plus de 90% de demandes de femmes satisfaites devant les tribunaux trop souvent au détriment des hommes, femmes qui, comme on le voit, sont très loin d’être oppressées. A vrai dire, les chiffres, et la réalité préoccupent-ils encore Karl Zéro à ce stade ? Une pauvre mère qui aura accusé son ex-compagnon d’inceste et d’agression sexuelle sur leur enfant aura forcément été déboutée à tort par une justice misogyne.
Même si cette accusation eût été vraie dans un cas précis, et qu’elle n’aurait pas été prise au sérieux par l’institution judiciaire, que des dizaines de milliers de menteuses ne soient jamais sanctionnées en cas de fausses accusations, n’interroge pas plus notre Karl Zéro national. Pourquoi ne veut-il pas faire le lien ? Pourquoi ne s’est-il jamais dit que notre justice à bout de souffle en avait marre de traiter les plaintes de toutes ces menteuses, plaintes qui l’encombrent pour rien et menteuses qui sont incitées à mentir parce que jamais sanctionnées ? Ici le serpent se mord la queue. Personne ne veut mettre en prison une mère parce qu’elle aurait menti. Du coup, les mensonges se multiplient. Du coup, le système judiciaire prend toutes les femmes pour des menteuses, surtout en période de vaches maigres. Du coup, au lieu de se dire qu’il faudrait enfin sanctionner les menteuses, un chevalier maman arrive et défend l’idée qu’il ne faudrait jamais sanctionner aucune femme, surtout qu’elles ne commettent aucun crime et n’agissent jamais mal. Pour autoriser les abus dans les familles, rien de tel que ce genre de raisonnement.
Le tout émotionnel et féminisé, attaque le droit
Le parti pris sentimental et dégoulinant de Karl Zéro donne la nausée. Se payer une bonne conscience sur le dos d’enfants maltraités en défendant de pov femmes, n’est pas digne d’un citoyen responsable. Il serait temps pour lui de grandir et de ne pas nous infliger de telles manipulations, quand bien même ces dernières ne seraient pas volontaires. L’appui de revendications délirantes sous couvert de dénonciation des élites, ne fera pas avancer notre société. Comme pour la défense de la notion de « présumé coupable ». Avec ce genre de concept archaïque, n’importe qui peut accuser n’importe qui, et sans preuve par dessus le marché. A l’accusé de prouver qu’il est innocent ! Une ode à la dénonciation dont il ne faut pas s’étonner dans notre société de petit kapos collabos. Les associations féministes le demandent depuis tant d’années… Comme la femme est forcément innocente, elle n’a pas à faire d’efforts si elle porte plainte. Ce serait l’embêter. Moi, j’appellerais plutôt cela être responsable et aller jusqu’au bout de sa démarche. Si pour une raison ou une autre, une femme n’était même pas capable d’alimenter son accusation jusqu’au bout, je m’interrogerais plutôt sur sa motivation réelle, surtout dans un système qui emprisonne et condamne plus largement les hommes que les femmes.
La vision délirante des féministes, reprise dans ce reportage, ne s’arrête pas là. Pour autre exemple un « acte de pénétration anale ne laisserait pas de traces » !!!! Voilà qui est affirmé sans ambages. Donc la preuve du viol entre un adulte et un enfant ne pourrait être apportée. Là encore, à l’accusé de prouver qu’il n’a pas violé un enfant. Comment puisque cela est impossible et qu’il n’y a pas de traces ? Autant supprimer toute justice et faire emprisonner n’importe qui sur simple dénonciation. Pour revenir à la réalité, le trou du cul des petits semble bien large dans la tête de nos progressistes, et la bite d’un agresseur adulte bien petite. De qui se moque-t-on ?
Autre délire, les arguments des principaux accusés ne sont jamais pris en compte, quand il leur est donné la parole. Le ministre Dupond Moretti réagit ainsi aux accusations qui sont portées contre lui dans un autre documentaire à charge sur Outreau, documentaire au passage bien mieux réalisé que celui de Karl Zéro. Pour faire avancer le débat, ce dernier aurait pu saisir l’occasion de lui répondre à son tour. Non, il le fait parler sans autre attitude que de suggérer qu’il mentirait forcément. Le point de vue du ministre n’est ainsi pas contredit, parce que vous comprenez, il appartient aux élites forcément mauvaises. Autant de naïveté lui a déjà bien porté tort par le passé, et à toutes les victimes. Mais il n’a pas retenu la leçon de l’affaire avec Dominique Baudis. Il continue dans son comportement mono maniaque sans se remettre en question. Autant Karl Zéro nous est sympathique, autant il fait pitié. Esprit Canal, tu es bien là.
Position puritaine
Avec son innocence, Karl Zéo veut tout simplement en finir avec la pédomaltraitance. Si un jour le mal disparaît sur terre, ce dont je doute, je suis par contre certain que ce ne sera pas grâce à lui. Ainsi semble-t-il ignorer que de nos jours, tout le monde se dit opposé à la pédomaltraitance. Une prise de conscience qui s’est déjà faite, devrait suffire à régler le problème ! Que de bons sentiments, que de naïveté !
Le tabou des tabous de nos jours, c’est la maltraitance sur enfants, si bien que plus aucun enfant n’est plus au contact d’étrangers ou ne sort seul dans la rue. Cela a-t-il réglé le problème des abus sexuels ? Bien au contraire. Les familles se retrouvent en vase clos et il n’y a personne pour les freiner quand elles sont abusives. Mais Karl Zéro voudrait que nous prenions bien conscience du problème. Que d’abord lui, prenne conscience de l’état des relations humaines dans notre pays. Et en premier lieu qu’il étudie ce qu’il a sous le nez, nos familles endogamiques d’abord, mais aussi notre propre président et sa compagne, Brigitte. Ce qu’il dénonce quand il s’agit d’hommes, il l’a devant lui, aux plus hauts sommets de l’état, avec une femme. Seulement il faudrait qu’il puisse admettre qu’une femme puisse avoir fauté. Tellement lucide, tellement courageux, il ne l’évoque en rien. Voilà la réalité de tous ces chevaliers maman : ils attaquent des moulins à vent, qu’ils prennent pour des monstres géants. Mais quand ils rencontrent un vrai monstre, les voilà qui les laissent faire. Ici, je n’ai pas envie d’attaquer le duo présidentiel. Il me semble toutefois étrange que notre Don Quichotte national ne lui ait pas appliqué ses vues bizarres sur la pédomaltraitance. Allez, encore un peu de courage.
Rumeurs, analyses de bas étage (notamment un manque de nuance criant sur l’analyse freudienne), dénis de réalité, une personne voudrait porter tort à la lutte contre la pédomaltraitance, elle ne s’y prendrait pas autrement.
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