Cette expression popularisée par la sphère anglo-saxonne définit le moment de la formation d’un couple nucléaire où la femme lance une pique à l’homme pour évaluer sa capacité à encaisser. Les séducteurs le voient comme d’une étape obligée pour réussir à « conquérir » la belle. Pour moi, c’est plutôt le signe évident d’une décivilisation dans les rapports hommes femmes.

Du point de vue de l’homme, la femme qui lance un shit test se place dans la position de la petite princesse à qui tout serait permis. Qu’elle attende ou non une réponse musclée de l’homme, elle cherche à vérifier s’il est bien contrôlable : cet homme voudra-t-il poursuivre la relation malgré ses petites humeurs de femelle ? L’humilité dont l’homme est sensé être capable, la force ou la faiblesse qu’il va montrer à l’occasion, indiquera à la femme comment elle pourra asservir cet homme. Fort, il cherchera à maintenir la relation dans une forme de pseudo domination, et au mieux, en affirmant sa maîtrise de lui. Faible, la femme saura jusqu’où elle peut aller, ou pas. Toutefois dans les deux cas, puisque l’homme voudra poursuivre la relation, cela indiquera à la femme qu’il est prêt à tout pour elle. Elle le dominera.

Même dans le cas où l’homme placera une limite ferme, et où la femme acceptera cette limite ferme, l’homme entrera dans une forme de relation « dominant-dominé » dont il sera le dindon de la farce. Je m’explique. La femme fait chier. L’homme lui montre qu’il n’accepte pas ce comportement tout en voulant maintenir la relation. Il entretient donc une relation où la femme sera une enfant, toujours irresponsable de ses actes. Tant que cet enfant capricieux sera content, tout ira bien. Mais le propre des enfants, c’est de se laisser aller à des bêtises. Dans le couple, ces bêtises finiront par attaquer le lien de confiance et détruire le couple, la plupart du temps.

A l’inverse, la femme qui dominera, imposera une forme de relation enfantine à l’homme, homme qui ne deviendra jamais adulte avec toutes les limites que cela impliquera pour la femme. Car féminisation de la société ou pas, la femme et les enfants de la femme, n’iront jamais aussi loin que là où l’homme pourra les mener. Quand la femme s’apercevra que l’homme dominé qu’elle a choisi, est un boulet, elle s’en débarrassera sans ménagement, en prétextant de tout et de n’importe quoi. En vérité, elle ne voudra plus assumer son engagement. Elle aura profité de lui pour avoir des enfants et une forme de sécurité matérielle, et elle s’en détachera quand elle aura obtenu ce qu’elle voulait. Fille-mère, elle sera toujours proche de la plus grande médiocrité qui soit.

Même du point de vue de la femme, le shit test n’est pas une bonne chose. Je ne sais même pas s’il est capable d’écarter les pervers. Le propre du pervers étant de réussir à feindre des attitudes attendues, je ne sais pas combien son absence d’ego lui permettra de mentir pour obtenir ce qu’il veut. J’imagine qu’il faudra le pousser dans ses derniers retranchements pour obtenir une réaction délétère, qui sera celle de n’importe quel homme normalement constitué.

Les femmes devraient plutôt se méfier d’elles-mêmes pour écarter les pervers. Notamment, elles devraient se méfier des hommes qui leur disent ce qu’elles ont envie d’entendre. Un homme normalement constitué est fait de défauts. Ces défauts doivent apparaître clairement à la femme dès les premières rencontres. Sinon, il y a un gros problème. Evidemment, j’exclue de mon raisonnement, les amours enfantins ou adolescents, qui n’ont pas encore de telles logiques. La perversité de la séduction n’y a pas sa part, même si ces relations ne sont pas forcément exemptes de perversions. Ces relations adultes « libres » sont le fait de société où les hommes et les femmes sont laissés à l’abandon, et se choisissent sur des critères mal définis. D’où les nombreuses erreurs et incompréhensions qui ont abouti dans toutes les sociétés riches, anti-traditionnelles, à une stérilisation de la masse.

En dehors des pervers, qu’est-ce que le shit test rapportera à une femme ? Elle saura comment elle peut jouer avec l’homme, sentimentalement parlant, pour se l’approprier ou pour le quitter. Ce test mettra donc au second plan la valeur d’engagement, et les valeurs tout court, qui doivent être le moteur de la féminité. Les femmes reçoivent leurs valeurs de leur père (et peut-être même leur valeur tout court). La civilisation se construit sur ces valeurs transmises, ou pas. Car même les animaux sont capables de transmettre la vie. Leur manipulation des valeurs est moins sûre. Chez les humains, les valeurs distinguent donc les hommes des animaux. Je m’entends, cette valeur d’humanité est conférée à tout le monde, selon notre dogme catholique. Mais elle est pratiquée plus ou moins. En bas de l’échelle humaine, certaines femmes se reproduisent sans valeur, ou ne se reproduisent pas du tout. Les valeurs du père se sont étiolées ou ne sont plus légitimes, voire détruisent la vie. Les femmes sont pourtant tributaires de leur transmission.

Poursuivons le raisonnement. Lors d’un shit test, la femme base la viabilité de la relation sur un plan sentimental, pas sur le plan des valeurs. Il est entendu que la femme est très souvent, supérieure à l’homme en matière sentimentale. Mais ce plan des sentiments est catastrophique s’il règne sans concession dans l’intime. Dans une civilisation, ce sont plutôt les valeurs qui doivent régner sur la famille, même lorsqu’elles sont portées par une femme, ce qui rend d’ailleurs compliqué tout jugement hâtif sur une relation. Dans notre société dégénérée, il m’est souvent arrivé de voir des femmes défendre les valeurs (donc patriarcales) au détriment de leur homme enfantin. Cela ne donne jamais rien de bon. Lorsqu’une femme assume toutes les charges symboliques de la famille, quand l’homme n’apporte pas sa pierre à l’édifice, les enfants sont un peu paumés. Et ils ont du mal à se reproduire dans de bonnes conditions.

Le shit test fait donc débuter la relation sur de mauvaises bases, sur du sable diraient les Evangiles. Et la construction va avoir du mal à tenir dans le temps. Le guide de ce genre de relation sera l’humeur de la femme auquel l’homme devra toujours s’adapter. Je ne veux pas dire par là que la femme doive être parfaite en toutes circonstances. Elle a ses cycles, et plus encore, ses susceptibilités. Je ne veux pas dire aussi que l’homme n’ait pas à s’adapter. Il faut aussi savoir essuyer un non, sans en prendre ombrage. Cependant, je crois qu’il sera toujours plus viable de nourrir une relation sur la base de valeurs communes, plutôt que sur des considérations sentimentales qui déboussoleront le couple.

Lors d’une rencontre avec une femme qui vous propose un shit test, fuyez donc. Vous n’en sortirez pas grandi même si vous avez une assise psychologique forte. A moins que… peut-être existe-t-il une autre manière de remettre du bon sens dans cette société en pleine décivilisation/féminisation ? (parce que beaucoup de femmes croient devoir agir ainsi de nos jours). Si vous êtes assez fort psychologiquement, et si durant une rencontre, une femme vous propose un shit test, refusez le shit test tout en remettant calmement la discussion sur le plan des valeurs. Faites-lui sentir qu’on ne parle pas comme cela chez vous, ou même dîtes lui clairement, que le mépris n’a pas sa place dans votre monde (sous-entendu parce que vous valez mieux que ça, et que vous espérez que votre future femme vaudra mieux que ça). Et voyez si elle est capable de se soumettre à vos hautes valeurs. N’ayez pas peur d’affirmer ce que vous voulez : le respect par exemple. Opposez donc à son sentimentalisme, ce qui vous anime (encore faudra-t-il que vous soyez animé par des valeurs fortes et intangibles qui puissent résister à l’attrait du sexe…). Vous lui rendrez service, vous vous rendrez service. Si elle ne se soumet pas, félicitez vous de la voir partir ou de devoir partir. Cette relation était promise à deux dégénérés. Elle ne vous aurait rien apporté de bon. Et vous valez mieux que ça.