Les 4 premières saisons ont raflé bien des prix, à juste titre. Puis Lady Gaga est arrivée, puis le wokisme à tout crin, puis le délire paranoïaque pour empêcher l’élection de D Trump. La saison 5 a explosé en plein vol, et le reste a suivi. Comme pour d’autres séries, je pensais qu’elle était morte de sa bonne mort progressiste. Et puis, j’ai jeté un œil à la saison 12, par acquis de conscience. Et là, surprise.
Des féministes grimées en sorcières diaboliques, des femmes qui se nourrissent de placenta et de cordons ombilicaux, soit une référence explicite aux enchères du planning familial aux usa, une remise en question des femmes qui veulent tout, célébrité et famille. J’ai donc poursuivi jusqu’au bout pour m’apercevoir que cette nouvelle saison écrite par une femme (à partir d’un scénario de Danielle Rollins), évidemment narcissique, était une bonne porte d’entrée pour les hommes ignorant de l’univers féminin. Les femmes ne perçoivent pas le monde tel que nous le voyons. Et comme qui de droit, nous monopolisons le travail d’excellence, la description de cette psyché ne nous arrive généralement pas. Sans être géniale, cette saison est donc bonne. Mais surtout, elle nous introduit à cet univers.
Les positions antiféministes
Le danger de la stérilité
Comme le dit le personnage principal Anna Victoria Alcott, « Comment peut-il être si difficile d’avoir des enfants après 30 ans, après avoir tout fait pour éviter d’en avoir depuis l’âge de 14. ». Ce discours réactionnaire est nouveau de la part des femmes. Avant, le mirage progressiste les encourageait à faire carrière en sous-entendant qu’elles réussiraient, et leur vie professionnel, et leur vie familiale, quoi qu’il arrive. La question de la stérilité n’était jamais abordée. La médecine y pourvoirait. Seulement, toute une génération s’est cassée les dents sur la réalité. Et cette génération commence à écrire des scénarios.

Cet écueil qui était évident pour les hommes, ne l’était pas pour beaucoup de femmes. Elles ont souscrit à ce nouveau monde qui devait leur permettre d’étendre leur pouvoir de la sphère intime à la sphère professionnelle. Résultat, elles se sont faites avoir. Soit la carrière professionnelle a déçu, soit la vie intime a été un marasme, soit la stérilité s’est imposée. En vérité, très peu de femmes ont réussi à mener tout de front. Celles qui s’en sont le mieux sorties n’ont pas été les idéologues mais les pragmatiques. Elles ont sacrifié leur vie professionnelle pour continuer à s’occuper de ce qui les motivait vraiment : leur famille. Quid de toutes celles qui n’ont pas fait ce choix ? En vieillissant, leur retour d’expérience est cruel. Il donne ce genre de série où la fertilité n’est pas une évidence, où les médecins ne résolvent pas les problèmes mais les accroissent. Ils sont d’ailleurs démoniaque dans cette saison 12.
La difficulté des fiv (fécondation in vitro)
Le parcours du combattant de la fiv est enfin dénoncé. Combien ai-je entendu de femmes progressistes autour de moi, ressortir rincées d’une telle expérience, guéries de leur bêtise mais à la limite de la dépression. La fiv est une boucherie harassante. Le taux de réussite est catastrophique. Sans parler de tous les handicaps qu’elle génère plus tard chez les enfants qui ont été conçus ainsi. Bien entendu, au nom du progressisme, chut, il ne fallait pas en parler. La saison 12 d’american horror story y va pourtant sans ambages. La fécondité machine n’y est pas encore dénoncée de manière explicite, mais l’existence d’une telle série constitue un progrès notable par rapport aux séries et aux films progressistes passés où l’état de nature des femmes était carrément nié (en quelque sorte le progrès est toujours dans l’anti-progressisme de nos jours).
La difficulté de concilier vie familiale et professionnelle
Anna Victoria Alcott est riche et célèbre. Cependant, même dans sa position, concilier vie familiale et professionnelle est extrêmement compliqué, si bien qu’elle est toujours à la limite perdre soit l’un, soit l’autre, ou les deux. Certes, elle finira par tout obtenir, mais à quel prix… au moins celui d’une désillusion.

La sororité est une foutaise
Même la meilleure amie de cette célébrité est là pour la trahir, lorsque son intérêt est en jeu. Elle est capable de tout pour elle, jusqu’au moment où les masques tombent parce qu’Anna Victoria Alcott n’est pas allée dans sa direction.
Le marketing féministe simple outil de pouvoir, et identifié comme tel
Le féminisme est aussi un outil pour s’imposer professionnellement. Ainsi l’héroïne principale réussit à se tirer d’un mauvais pas, en se la jouant « femme qui assume ses défauts comme devraient le faire toutes les femmes ».

La psyché féminine
La danger de la stérilité structure la psyché féminine
Pour les femmes, il doit même le structurer. Une femme qui n’a pas peur d’être stérile, n’est pas une femme. Elles doivent le prendre en compte pour percevoir les enjeux de leur existence.
Les hommes perçus comme mauvais ou médiocres, les garçons c’est nul
Les portraits d’hommes sont peu flatteurs. Des faibles adultères et mielleux, des personnages obsédés par leur métier ou par le sexe et qui s’entendent avec d’autres sorcières pour se reproduire, commettre leurs méfaits, des incestes notamment. Et puis le gentil con, sex friend, qui va se réveiller de ses illusions pour mourir. La gentillesse est souvent perçue comme une tare par les femmes, alors que la gentillesse structure les rapports de l’enfant à la mère, et des hommes entre eux.

Le sexe est un danger
Même si l’actrice tente désespérément de tomber enceinte, les femmes qui se laissent aller à leurs pulsions sexuelles sont assimilées à des sorcières dangereuses pour les autres femmes. La sexualité qui n’est pas synonyme de fécondité est un mal dans la psyché féminine. La sexualité qui n’est pas maîtrisée entraîne la femme vers l’abîme, vers des hommes brutaux. Elle empêche la femme de s’individuer. Notez l’évolution : avant le sexe représentait un danger dans la psyché féminine à cause de la possibilité de fécondation non désirée. Désormais, le sexe pour le sexe est perçu comme une possible stérilité chez les femmes les plus avancées. A noter encore que le thème de l’anorexie, éminemment féminin, n’est pas abordé dans cette série.
L’enfant est peut-être un monstre diabolique
Il est ambivalent à vrai dire. Sujet de fantasmes et de peurs. Le fantasme incestueux maternel est bien connu. La peur de l’enfant vu comme un démon étranger au corps de la femme, l’est moins. Qu’est-ce qui pousse dans le corps de la femme enceinte et la transforme malgré elle ? Un ange ou un démon ?
La fascination pour le sang notamment menstruel
Le sang menstruel, c’est la stérilité. Avoir de l’attirance pour lui est mauvais. Mais le sang, c’est aussi la vie, qui s’échappe parfois à grands flots et régulièrement des corps des femmes. Dans cette série, il est présent partout, comme il l’est souvent dans la psyché féminine, à des niveaux que les hommes ont du mal à imaginer.

La régénérescence par la maternité
La maternité est vue comme un manière de gagner l’éternité et de devenir éternelle. Symboliquement, les sorcières tentent de l’acquérir en se baignant le visage dans du placenta, en s’appropriant les enfants des autres. L’enfant est objet de désir et de réalisation personnelle, jusqu’à être supprimé d’ailleurs. Je veux dire par là qu’il est réifié jusqu’à devenir un moyen qui ne tire sa propre substance que de la mère. Il n’a plus d’existence propre.

Le risque de la sororité c’est l’indifférenciation
Face à ce risque d’indifférenciation entre la mère et l’enfant, les femmes ont une arme : sortir de la sororité. Pourquoi la sororité n’a jamais fonctionné alors même que les femmes savent s’allier de manière instinctive et démentielle en cas de besoin : parce que ce pouvoir peut les faire basculer dans l’excès et les priver d’individualité. Le pouvoir d’une femme est immense, mais allié à ses sœurs, il devient totalitaire pour la femme elle-même. C’est un phénomène observable dans les entreprises féminines. Les femmes détestent avoir des chefs femmes encore plus que les hommes, malgré toute la propagande moderne féministe qui va en sens inverse. C’est souvent la plus méchante qui s’impose. Si la sororité s’étendait, les mères perdraient même leurs enfants, comme c’est le cas dans les tribus archaïques. Les enfants seraient les enfants de tous, les enfants de personne. La femme moderne n’a pas encore accepté cette régression sociale.
Des femmes capables de tout
Ce que femme veut, Dieu le veut pour le dire autrement. Lorsqu’une femme a un désir, qu’elle sent légitime, rien ne peut l’arrêter. L’assassinat, le mensonge, la manipulation est permise. Seul échouer et se faire prendre est interdit. Dans cette série, l’impresario tue son amant qui risque de révéler ses magouilles. Elle est également soupçonnée d’avoir éliminé sa concurrente.
Le monde est une lutte d’intérêts intimes
Contrôler les personnes, c’est contrôler le monde. Pas besoin d’être scientifique pour cela. Et plus encore : tout le monde est un ennemi potentiel. Même la meilleure amie ne doit pas être au-dessus de tout soupçon, car accorder sa confiance, c’est faire preuve de faiblesse.

Le pouvoir des femmes est perçu comme une magie
« Le cycle de dune » et ses bene gesserit en sont une autre image. Le catholicisme n’a pas été intégré à cette psyché de femme. Tout juste peut-on noter la présence de magie blanche qui va permettre aux sorcières réfractaires de se protéger de leurs sœurs. Mais l’essentiel de la magie est noire, un culte à satan, et pour cause… la seule magie blanche n’ayant jamais existé étant cette de la botanique.

La peur de l’araignée
Les femmes ont peur de certains animaux pour des raisons toutes différentes. Ici, c’est l’araignée qui est écrasée, araignée symbole de mère accaparatrice. L’araignée n’est pas un fantasme gay sans raison. L’homme araignée est l’homme issu de la mère accaparatrice à ce point qu’il n’a jamais accédé à sa véritable identité sexuelle.

L’homme qui a un pouvoir d’attraction sur les femmes est un ennemi
C’est un ennemi vite assimilé à un « pervers narcissique » quand il change de crèmerie, qu’il le soit ou pas d’ailleurs, car il a choisi la tromperie. Plus prosaïquement, dans nos quotidiens, c’est un type qui a peur de sa femme et qui trouve des moyens de contournement pour continuer à survivre psychologiquement. Presque jamais pervers, il a surtout le défaut d’avoir voulu échapper au contrôle de mémère. Et surtout, il permet aux vrais pervers de passer inaperçus au milieu du flot d’accusations publiques inconséquentes lancées par des femmes qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.

La concurrence de femmes plus jeunes arrive vite
L’actrice, qui a symboliquement acquis du pouvoir grâce à son image, risque de le perdre avec l’âge et l’arrivée de femmes plus jeunes qu’elle. La jeunesse est perçue comme un pouvoir social, qui permet de contrôler les hommes. L’important pour une femme n’est pas tant de pouvoir conquérir un bon parti que de savoir le garder face aux autres femmes.

La femme sans exemple maternel est en danger
Ca a l’air bête de le dire comme ça, mais les commentateurs antiféministes insistent sur les conséquences d’une absence de père tout en oubliant le risque principal : l’absence de mère. La fille qui n’a pas connu de mère risque de se faire récupérer et abuser par d’autres femmes plus méchantes qu’elle. Elle est l’esclave d’une filiation qu’elle ignore.

J’ai essayé de donner un tour d’ensemble de cette série et de le relier aux archétypes de la psyché féminine. Je n’ai certainement pas été exhaustif sur la série et sur le sujet en lui-même. Cependant, n’hésitez pas compléter mes observations en commentaire si vous avez remarqué d’autres invariants après l’avoir visionnée.
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