Le temps de l’éducation jésuite semble bien loin, où dans les dortoirs, les garçons adolescents devaient laisser leurs mains en dehors des draps pour éviter toute caresse coupable. Depuis les radios nous ont rassurés « Ce n’est pas sale ». La masturbation serait même saine si on en croit un rapport de l’ONU (1). Dans ce dernier, elle est même conseillée pour les enfants. La machine à déculpabiliser est en marche.
Flatter l’ignorance des enfants
Nos ancêtres voulaient transmettre aux jeunes que la masturbation était contre-productive. Ils le faisaient en posant une sorte de tabou par la contrainte psychologique en la décrivant comme sale. Ce genre d’éducation semble complètement anachronique aujourd’hui. Plus rien ne doit être sale, tout doit être compris. La limite elle-même est suspectée d’être malsaine. Les seuls tabous acceptables sont ceux issus du fruit de la spontanéité qu’un individu se donnera seul. La société laisse au frêle enfant la tache de réinventer l’eau chaude pour sa propre vie. Il doit s’éduquer par ses propres moyens, et à la rigueur, on l’y aide en lui faisant découvrir son corps, ses mécanismes et son bon usage dans la maîtrise de sa fécondité, quitte à devoir lui parler de masturbation ou d’avortement à un âge pour le moins jeune (1). Et toute autre interaction venue de l’extérieur sera considérée comme une intrusion si elle n’est d’abord acceptée. On mise sur l’intelligence, on flatte l’ego, on éduque sans le dire. On considère que les enfants sauront bien choisir dans leur environnement, les personnes les plus à même de les faire grandir ou quand la flatterie tient lieu d’autorité.
Pas de liberté sans l’autorité d’un père.
Or s’il y a bien une aspiration au bon et au vrai chez les enfants, il y en a une autre qui n’est pas moins forte et qui les fait pencher vers le plus facile. Sans l’intervention de l’adulte, le résultat est connu d’avance chez un enfant : il se laissera aller à la facilité jusqu’à devenir esclave de ses passions. Plus tard, faisant œuvre d’intelligence, il pourra revenir sur ce qu’il fait, et essayer de se corriger. Il sera alors bien tard et l’épaisse couche de gras amoral et d’hypersexualisation dans ce cas précis qu’il aura accumulés l’éloigneront d’autant plus d’une quelconque forme de rédemption. L’amoralité des adultes n’est pas moins forte parce qu’ils démissionnent de leurs fonctions en flattant les enfants pour mieux éviter la confrontation. Ils se croient expérimentés et intelligents parce qu’ils les encouragent à se laisser-aller. Pas besoin d’être très intelligent pour cela. En fait, ils ne font que leur léguer un asservissement. Ainsi, des personnes comme moi qui ont le désir de vivre dans une société plus libre et donc mieux éduquée, se retrouvent obligées de consacrer leur temps et leur intelligence à expliquer longuement les ressorts d’une éducation ancienne tandis qu’elles devraient se consacrer à des œuvres d’intelligence d’avenir. En espérant que ce travail ingrat payera un jour, concurrencé que je suis par une société qui déploie des trésors d’imagination pour flatter ses consommateurs en les bêtifiant et les détourner de cette intelligence comprise qu’on leur avait promise, il me faut donc expliquer de manière intelligible aujourd’hui, en quoi la masturbation est une aliénation. J’aimerais vraiment écrire sur autre chose, mais il faut prendre sa société et les individus de son époque là où ils en sont. Et il est des époques où tous, nous ne sommes pas à un niveau mirifique.
Avant la société : l’individu.
Hier la masturbation était désignée comme sale, dans le langage d’aujourd’hui, il faudra arriver à en conclure qu’elle est bête. Avant toute chose et pour éviter l’hypocrisie que nos féministes reprochent tant aux époques passées, je me suis masturbé, et il est probable que je me masturberai encore. Cependant, je me masturbe beaucoup moins qu’avant et j’y ai gagné en liberté. Je sais désormais que moins je me masturbe, plus je suis équilibré, plus je suis en accord avec le monde extérieur. Pourquoi ? Tout d’abord la masturbation prive d’une énergie vitale qui doit être transcendée. Lorsque vous vous masturbez, je parle bien aux garçons, vous perdez la force d’aller vers les autres, d’être blessé et donc de vous remettre en question et de progresser. Vous restez alors des rapports immatures avec les filles. Les femmes en général sont disponibles dans votre imaginaire, vous exigerez alors que les femmes dans la réalité, le soient. Et comme elles ne le seront pas, sauf peut-être pour une passade, vous resterez confortablement installés dans votre imaginaire. Et le pire arrivera quand vous trouverez l’amour de votre vie. Ce jour là, vous voudrez l’avoir à disposition et si elle ne l’est pas vous ne comprendrez pas. Au début, bien entendu, elle sera aussi disponible que vous. C’est une question hormonale. Mais vous fondrez votre couple sur un mensonge. Le jour où elle ne sera plus disponible, et ce jour arrivera tôt ou tard, vous vous jugerez trahi. Et vous vous autoriserez alors toutes les tromperies possibles et imaginables.
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Or, votre partenaire ne peut pas être constamment disponible pour vous. Cette envie est une mauvaise interprétation du devoir conjugal. Le devoir conjugal ne peut s’entendre que dans la chasteté. Sinon, il n’est que masturbation, cette masturbation pouvant parfois aboutir à la tentation du viol. Il faut bien entendu savoir se donner à l’autre, mais pour l’autre, et non pour satisfaire son égocentrisme. Le devoir conjugal est donc d’abord un devoir qu’on se fait mutuellement, avant d’être une prérogative qu’on pourrait exiger de l’autre. Le vrai devoir conjugal est à l’opposé d’une pratique masturbatoire. Il cherche à voir en l’autre, et la vertu qui y est attachée incline même à exiger d’être vu de l’autre. A l’opposé de la masturbation, il y a donc la retenue et donc, la chasteté qui rend libre et qui n’empêche aucunement les rapports sexuels avec sa femme (bien au contraire 🙂 ) (2).
On peut donc se demander maintenant pourquoi la société promeut une pratique individuelle à ce point néfaste pour les relations de couple et la vie en société.
La société actuelle a intérêt à ce que les hommes se masturbent.
Autant la société passée avait besoin de couples forts et d’hommes virils prêts à consacrer leur énergie à des œuvres monumentales, voire à la guerre, autant la société d’aujourd’hui riche se contenterait bien de femmes célibataires pour avoir à gérer le moins de problèmes possible. La femme célibataire consomme, est dévouée à la société, est source de stabilité. Elle n’interroge pas la société sauf pour son propre avantage matériel qu’elle confond avec celle-ci. Elle la reproduit sans même se reproduire, ou en se reproduisant le moins possible. L’énergie masculine dans ce cadre est complètement rejetée, elle qui bouscule, cherche à proliférer, préfère produire plutôt que consommer. A l’opposé du jeune homme qui conserve son énergie pour le monde, le jeune homme qui se masturbe est plus facilement contrôlable. Il évacue son énergie en la rendant improductive. Il s’habitue au célibat. Il s’enfonce dans une vie où la sexualité est tout, représente tout et va vers tout. Plus il se masturbera, plus le jeune homme deviendra un consommateur, il ne fera pas de vague. Ce serait d’ailleurs marrant de demander aux adolescents actuels d’arrêter de se masturber tous ensemble durant un mois. On créerait un joli bordel dans nos établissements scolaires féminisés. Ce serait une explosion de testostérone comme il y a longtemps qu’on en a jamais vue ! En vérité, la pratique masturbatoire n’est pas combattue et elle est même encouragée pour cette raison. Notre société molle préfère gérer les garçons qu’avoir à les éduquer. Notre société riche préfère les voir gaspiller leur énergie dans des fantasmes plutôt que de les voir devenir actif et donc forcément dangereux. Car c’est plus facile. L’enfant flatté d’hier est devenu l’adulte indolent d’aujourd’hui qui conseille à ses enfants de ne pas vivre, mais surtout qui ne lui en donne pas les moyens. Nos jeunes garçons sont ainsi encouragés à se masturber plutôt qu’à envisager une vie de couple sérieuse, et donc à baiser plutôt qu’à faire l’amour. Ce penchant n’a pourtant pas à être flatté dans une nature masculine qui verse toujours trop aisément dans ce genre de travers. Mais cela arrange tellement ces dames collectivement ou notre société féminisée. Pour les femmes, la masturbation des garçons leur évite d’être dérangées au boulot ou par leurs camarades ou collègues. Pour la société, la masturbation évite le rapport sexuel, mais évite surtout la fécondation, les maternités précoces et l’avortement. Tout au moins nos féminisés le pensent-ils. Cependant des pratiques irresponsables ne mènent qu’à toujours plus d’irresponsabilité comme on peut le voir aujourd’hui. Ainsi, les hommes et les femmes de nos pays, font toujours moins d’enfants, dans des conditions toujours plus déplorables (divorces, destruction des liens de filiation…). Les solutions de facilité n’aboutissent jamais à rien de bon (toujours plus d’avortements). Le chemin de la moralité est certes un chemin plus long, mais il est le seul qui ne sera jamais viable.
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Comment s’en sortir au sein d’une société qui peut se permettre le luxe de l’immoralité.
Aujourd’hui, cette moralité chaste n’est plus garantie par la société. Au contraire, la pornographie et l’adultère sont partout tolérés voire encouragés. Et l’individu de bonne volonté se retrouve isolé au milieu d’un flot de laxisme. Cependant, même dans une société immorale, la chasteté reste la seule voie d’épanouissement pour lui, et c’est bien là le drame. Cet individu isolé doit prendre des décisions à contre-courant de son environnement alors qu’il en est dépendant. Il doit également trouver la partenaire qui saura comprendre ce refus de féminisation. Et même si elle en est bénéficiaire humainement, elle risque de s’en aller bien avant d’avoir su résister aux nombreuses tentations qu’offre notre monde. Sans sacrifice, ici comme ailleurs, pas de vraie moralité. Mais plus qu’ailleurs ou qu’à toute autre époque, le sacrifice individuel est aléatoire, car non seulement la société ne veut pas le récompenser, mais il dépend également du sacrifice conjoint de la compagne de toute une vie, les probabilités de réalisation d’une telle occurrence étant d’autant plus minces. On le voit, la féminisation pousse à la féminisation, et décourage tout comportement alterne. Reste qu’un individu même isolé et qui prend la décision d’arrêter de se masturber et d’apprendre à gérer son agressivité naturelle plutôt que de la nier par ce geste simple, tendra vers la liberté, et s’il est découragé de le faire, en persistant, il pourra changer le monde à son niveau et à la mesure de ses moyens. C’est un premier pas.
1 “Un rapport de l’ONU préconise la masturbation des enfants dès l’âge de 5 ans”, Alterinfo du 31/08/20009
2 “L’adolescence et l’acquisition de la chasteté”, Arnaud Dumouch, Youtube 19/07/2012
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