Suivant en cela le dicton qui dit que l’homme aime la femme, que la femme aime l’enfant et que l’enfant aime le hamster, je voudrais creuser. Oui, à chaque génération le jeune se sent limité par le monde des adultes, enfin le monde des adultes qui a grandi, mais tel est son destin. Car le jeune ne va pas révolutionner le monde, il ne va pas faire mieux que ses aînés s’il ne les comprend pas avant. Il peut même nous mener à la catastrophe, notre histoire récente autour de mai 1968 ne nous le prouvant que trop.
Le jeune est donc idiot par nature mais il ne faut pas lui en vouloir spécialement, car ce n’est pas de sa faute. Quand tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, sa maman lui a dit qu’il était parfait, et il lui a fallu le croire pour se donner un peu de contenance. Ainsi va-t-il se lancer à la conquête de l’univers aussi implacablement qu’il est idiot et qu’un père n’a pas fait contrepoids à sa fantaisie.
D’abord va commencer la première phase nécessaire d’individuation, à l’adolescence, où pour se séparer du cocon familial et prendre ses marques sur terre, il va pourrir ses illustres géniteurs. Normal. A cette phase cruciale, s’il ne lui est pas donné de vraies responsabilités, il va s’enferrer dans le « tout est possible ». Or voilà qu’en persistant, il va se fourvoyer jusqu’à devenir un parent qui transmettra à ses enfants toutes ses frustrations, tout ce qu’il a cru possible mais qui ne s’est pas réalisé parce que vous comprenez, « le monde est trop con ». Du coup, l’idiot qui reste jeune engendre à la pelle d’autres idiots qui vont rester jeunes, ad vitam eternam.
Il faut bien comprendre que la jeunesse n’est certainement pas un âge, ou une forme d’immaturité, mais qu’elle se conquiert. Rester à l’état jeune, n’est pas progresser, mais au contraire, être certain de ne jamais avoir l’occasion d’acquérir une fraîcheur éternelle appelée jeunesse. Elle est son envers. Or le jeune, appuyé par des parents jeunes, va se persuader qu’il est doté de ce que je viens précédemment de définir comme « jeunesse ». Il va alors échouer pitoyablement à prendre sa place dans le monde de manière positive. Il va le pourrir.
Les compétences du jeune
En amour, le jeune est bête, naïf, il ne sait rien, il a tout à apprendre, et il va d’échecs en échecs.
En matière sentimentale, le jeune de sexe masculin est pris entre deux désirs contradictoires : baiser n’importe quoi, et trouver un substitut unique à sa mère. Débordant d’une énergie qu’il a toutes les peines à contrôler, et alors que les adultes de son entourage lui demandent de la conserver pour plus tard, bien plus tard, il craque parfois, non disons-le plutôt, souvent, en faisant l’amour à du coton. Du coup, il n’est jamais bien présent au monde. Il patiente, bêtement, l’oeil fumeux, la queue molle, le teint terreux. Il reluque les seins, les fesses de la moindre catin comme autant de promesses de réalisation de son moi. Et revigoré par une courte abstinence, il sombre de nouveau dans les mêmes fantasmes libidineux qui l’éloignent toujours plus de la réalité. Zombi tu me fais peur, zombi je t’aime.
Perdant de nature, le jeune homme en voyant l’adolescente, ressent le pouvoir irrationnel qu’elle exerce sur lui et en est humilié d’autant plus qu’il est intelligent. Malhabile, il comprend vite qu’il ne peut conquérir sans se soumettre. Seconde humiliation. Il va tout devoir aux femmes qui l’auront déniaisé, mais il leur en voudra aussi de lui avoir révélé l’affreuse vérité : son désir n’était rien, ou si peu. Il se sera dilué à leur contact, et jamais il ne le retrouvera auprès d’une seule de celle-là. Sauf s’il reste à l’état d’enfant, et là, c’est encore pire.
En amour, la jeune femme appréhende plus ou moins violemment son pouvoir et l’attraction qu’elle peut exercer sur le mâle. Elle cherche. La meilleure chance d’en attraper un consiste-t-il à jouer la maman ou la putain ? Si je ne suis pas aimé pour ce que je suis peut-être puis-je être aimée pour mon cul ? Ou peut-être un peu des deux ? Non, je cherche l’amour. Toutefois avant de l’avoir trouvé, je ferais bien quelques expériences qui m’en apprendraient plus sur le parti que je peux avoir la prétention de conquérir.
La jeune fille est donc vénale par nature car elle cherche à s’approprier le phallus par tous les moyens que la nature a mis à sa disposition. Comprenant vite qu’il est malaisé d’entreprendre pour le garçon, et répulsif d’afficher son désir, elle va tout mettre en oeuvre pour rassurer les véléités de ses proies, et ne surtout pas apparaître comme une femme castratrice. Ainsi va-t-elle apprendre à se laisser faire même quand elle ne l’aura pas voulu. D’où les fausses accusations de viol qui font florès lors des premiers émois dans notre monde dit « libéré », la jeune fille s’apercevant après coup, que ce n’était pas ce qu’elle cherchait et le reprochant au garçon.
Toutefois, dans la plupart des cas, elle aura joué son rôle avec satisfaction, enfin remplie telle une outre neuve, mais stérile comme une baleine échouée sur une plage de Normandie, bourrée d’hormones. A moins qu’elle ne veuille se rassurer sur l’état de fonctionnement de sa machine intérieure et qu’elle n’oublie entre temps sa ration de stérilisant. Alors sécurisée car enceinte, elle jettera avec joie le bébé avec l’eau du bain. Tayot les moussaillons. Vous reviendrez plus tard s’il vous plaît quand vous ne me dérangerez pas.
La jeune fille n’aime pas être dérangée sauf si le garçon lui convient. Et il lui convient parce qu’il la désire et qu’il ressemble à son papa à elle. Et il la désire parce qu’elle ressemble à sa maman à lui. Filles et garçons passent à la casserole pour des raisons bien frivoles.
Politiquement, le jeune n’est pas plus au fait qu’en matière amoureuse.
Le jeune garçon éructe, décide, choisit, il est convaincu, il sait tout, il ne sait rien, mais tant pis. Il pense d’abord comme son père. Puis contre son père. Et il mettra des années pour de nouveau penser comme son père.
Parler de politique à une jeune fille, c’est l’insulter. A moins qu’elle ne soit handicapée féministe, ou gauchiste. Là, elle éructe, elle décide, choisit, elle est convaincue, elle sait tout, elle ne sait rien, mais tant pis. Elle n’a pas peur de gâcher sa vie de femme car elle veut ressembler à un garçon par jalousie. Et si elle échoue, elle le reprochera à ce monde de machos. Révoltée contre papa. Elle pensera contre lui, avant de faire comme lui, et d’être soumise comme aucune femme normale ne l’est avec son mari.
A l’inverse, la jeune fille normale pense d’abord comme son père pour se choisir un mari. Puis elle finira par penser comme son mari pour rester avec lui. Qu’importe d’être une girouette, puisqu’il le faut pour régir son petit monde et qu’il n’y a que ça qui l’intéresse
Pour le reste
Que dire du jeune en matière intellectuelle et culturelle, lui dont les connaissances accumulées plafonnent à 2 – 3 classiques lus sous la contrainte au lycée ? sinon que confier à un jeune la communication sur des problèmes de société importants, c’est enterriner une faillite civilisationnelle. Que seuls des féminisés qui ont perdu tout sens des réalités et qui vivent reclus dans leurs peurs, peuvent promouvoir de telles démarches. Qu’en Occident, honte à nous pour les siècles à venir, il n’est pas étonnant que la gestion des questions environnementales aient été déléguées à une autiste impubère et dépressive qui les dévoient, pour mieux rassurer des femmes engagées qui ne savent même pas faire cuire un oeuf sur le plat.
Dans une société, même tribale, il n’est pas possible de donner la responsabilité de la conduite du monde à un jeune. C’est le charger du fardeau de la démission d’adultes vains. C’est vouloir la mort du monde des adultes, et donc des adultes tout court, et cacher ce crime derrière une utopie maternelle lâche, forcément aveugle quand il s’agit d’enfants.
Puceau de l’intelligence, de la culture, de la politique, en matière amoureuse, quand le jeune réussit, c’est par chance. S’il dit une phrase sensée, il ânone les pensées d’adultes manipulateurs. S’il trouve le bon amour, il le devra au hasard, c’est à dire aux bons repères qui lui auront été transmis, à la protection que la société lui offrira à travers un contrat de mariage solide. La réussite d’un jeune est donc, pour le moins suspecte. Et son échec est quasi assuré. Oui, le jeune est un sombre idiot, et dans l’univers, il n’y a que leurs mères pour ne pas voir ce qui saute aux yeux de n’importe quel mâle bien constitué antipuritain : l’innocence n’a jamais gouverné le monde sauf en des périodes apocalyptiques. Nous y sommes grâce au travail patient d’une majorité de femmes de notre pays.
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