La folie indifférenciatrice de notre époque aura eu au moins l’avantage de nous permettre de nous interroger sur la définition d’un homme et d’une femme. Du côté des progressistes, le genre n’est pas forcément lié au sexe. Il est une construction sociale. Du côté tribal, le genre et le sexe se confondent sans qu’il ne soit possible de les distinguer :
Pour un être sans Dieu, tout est construction, de l’humain par l’humain. Puisqu’il peut réfléchir et agir sur le réel, il en déduit objectivement qu’il est son propre dieu. Doté de conscience, et méprisant par rapport à tout ce qui lui échappe encore, il se conçoit comme le centre de l’univers. Mais incapable de se définir par rapport à sa seule conscience, très limitée, de savoir où il va, où il devrait aller, il finit par penser que tout est évanescent, jusqu’à la biologie. Sa propre conscience finit par engloutir jusqu’aux connaissances scientifiques qu’il croyait avoir acquises. Chaque fois qu’il croit désirer, d’autres possibles s’offrent à lui, et le voilà incapable de choisir entre eux, ou bien change-t-il telle une girouette sans jamais avancer dans sa vie. Le mouvement woke n’est que l’aboutissement de cet imaginaire rationaliste/volontariste. Pour celui-ci, l’homme et la femme n’existent plus.
A l’opposé, le tribal ne cherche pas la conscience, mais à rester dans un imaginaire naturel, qui le dépasse et dont il se fait fort de ne pas s’écarter. La femme-mère est l’incarnation humaine de cette nature qui donne la vie. L’homme tribal a tendance à rester un garçon, et a bien du mal à conquérir son autonomie, jusqu’à ce que les progrès de la conscience masculine finissent pas s’imposer.
Le woke et le tribal finissent par se ressembler car le woke a entamé une régression qui le mène aux stades les plus primitifs des sociétés humaines. Phénomène étrange, pas mal de tribaux sont plus évolués que les wokes, en ce sens que la tribu a une histoire qui l’a forcément conduite à s’approcher du christianisme, tandis que le woke envisage une destruction complète de toute identité, donc de toute civilisation.
Justement, pour les êtres civilisés, catholiques, au-delà des différences biologiques certaines, avérées, et omniprésentes, qu’est-ce qui distingue un homme et une femme ?
Ma théorie, qui n’est qu’une théorie, est tout d’abord qu’un arrière plan intime et social décore la scène des relations sexuées. L’arrière plan social est un lieu où l’homme est plus à l’aise que la femme. Et l’arrière plan intime où il a à apprendre de sa femme. Inversement la femme qui est à l’aise dans son intimité, doit apprendre des hommes pour performer socialement. Ensuite, dans le jeu dramatique à proprement parlé, ce plan intime et social s’opposent, se complètent, chez l’homme et la femme, dans des dualités sentimentales. Mais entrons dans le jeu de ces dualités pour que vous me compreniez un peu mieux. J’en ai identifié plusieurs, très présentes sans qu’elles ne soient certainement exhaustives des rapports hommes femmes :
Le désir-le manque : l’homme désire et la femme manque. L’homme cherche à conquérir, la femme à être comblée. Dans les relations intimes, l’homme s’accomplit quand il accepte de « manquer de » sa femme. Dans les relations sociales, l’homme s’accomplit en comblant les vides, en augmentant sa puissance matérielle. Naturellement, le monde social promeut l’homme et il s’y sent plus à l’aise, car il a besoin de ce désir. La femme, en manquant, domine les relations intimes. Phénomène très paradoxal pour un homme, mais qui s’observe au quotidien, celle qui a besoin, génère des énergies formidables autour d’elle. Elle est au centre de cette distribution. Demandez et vous recevrez, nous dit Dieu. L’homme aime prendre, donner. La femme appelle au don, à la générosité.
Donner et recevoir : Le métier de recevoir est un métier aussi difficile que celui de donner. Les deux sont opposés et souvent un caractère masculin a bien du mal à recevoir, tandis que la femme a bien du mal à donner. Il n’y a pas de jugement de valeurs à faire entre donner et recevoir. Le monde social/masculin valorise le don. Mais dans l’intimité, recevoir est beaucoup plus important. Recevoir, c’est aussi faire preuve d’humilité, faire une place à chacun, ce que les hommes ont du mal à comprendre. Plaquant leurs raisonnements sociaux, ils n’y voient que prédation. Et en effet dans le monde salarié, celui qui donne, oblige celui à qui il donne. A l’inverse, dans l’intimité, celui qui reçoit oblige celui qui donne. La femme qui accepte des subsides de son mari pour lui donner un enfant est bien plus puissante/honorable que lui. Pour résumer cet unique exemple et afin que le lecteur s’y retrouve : donner est valorisé socialement, attitude plus naturelle pour l’homme. Recevoir est déconsidéré socialement, attitude plus naturelle à la femme. Par contre, donner est déconsidéré dans l’intimité (celui qui donne sombre facilement dans l’orgueil), tandis que savoir recevoir y est valorisé. La prépondérance de l’homme et de la femme s’échangent alors.
Encore plus complexe, la femme donne dans l’intimité en recevant, et l’homme reçoit dans l’intimité en donnant. Les plans entre hommes et femmes ne sont pas seulement inversés, la perception même des actes en est affectée. L’inversion est complète, non seulement sur le plan social/intime, mais aussi dans les définitions d’un acte. Nous allons le voir par la suite. Pour l’instant , vous n’avez qu’à songer à cette tendance que nous avons tous de considérer combien l’accueil d’une femme est une sorte de don, tandis qu’il est surtout réceptacle.
La médiation/le rapport direct : un rapport direct dans l’intimité et c’est le risque d’affrontement/de séparation. La médiation permet d’arrondir les angles des rapports humains conflictuels. Toute femme en arrive très vite à la conclusion de l’inutilité, voire du caractère contre-productif, à parler directement. L’homme est un petit animal sensible. Plus qu’elle en tout cas.
Pourtant, très aptes à comprendre ce qui se joue en matière de sentiments, les femmes pourraient aller au but. Quand elles le font, la situation est grave, voire désespérée pour le couple. Une femme parlant franchement aura souvent raison mais elle utilisera ce moyen pour écraser/déconsidérer son mari, ce qui aura le don d’horripiler celui-ci qui le prendra comme d’une provocation. Il y a des femmes malhabiles, inconscientes de leurs pouvoirs de femmes, mais il y en a pas mal qui sont folles aussi, et qui se soulagent de leurs tension en agissant de la sorte, jusqu’à provoquer des violences conjugales. Et puis, il y a des moments critiques dans la vie ou dans le couple, où la femme vous éclaire brutalement de ses feux, car il y a urgence. L’homme en est alors éberlué mais il finira par lui en être reconnaissant.
A l’inverse, dans la vie sociale, la médiation, c’est la lenteur, le manque d’efficacité, les impasses, les développements sans fin, inutiles et contre-productifs. Pensez seulement à toutes ces réunions de « travail » qui ne servaient à rien et auxquelles vous avez été obligés d’assister. Car pour gagner encore en complexité, il arrive que les valeurs féminines s’imposent dans la société, alors même qu’elles sont contre-productives, mais parce que les femmes ont réussi à capter la richesse masculine dans des métiers sur-mesure inventés pour leur propre contentement, et celui d’une forme très tribale de « justice sociale ». Bureaucraties, grandes entreprises ventripotentes, fonctionnariat sont autant de planques à médiatrices.
Reste les métiers ambiguës où les valeurs féminines de médiation et de rapport direct s’entrechoquent. Il n’y a qu’à penser au métier d’enseignant qui est de prime abord un métier masculin où l’enfant doit apprendre les règles sociales pour pouvoir faire preuve d’individualité, mais où le rapport médiateur des femmes peut permettre de débloquer des situations humaines compliquées. L’homme ne veut pas s’en préoccuper et il a souvent raison. Nombre de femmes auraient leur place dans des structures d’accueil pour enfants difficiles, places où on les retrouve rarement, parce qu’elles préfèrent des métiers plus faciles, ou bien s’occuper de leur famille, ce qu’il est difficile de leur reprocher. Si elles ne le faisaient pas, elles alimenteraient encore plus ces situations scolaires difficiles.
Négociation / tout ou rien : l’homme aime négocier en société, profondément. La négociation puise son origine dans le rapport de force, l’évaluation des forces en présence, pour aboutir à un compromis : « si une armée plus forte prends les armes contre toi, dépêche-toi d’aller à sa rencontre et de négocier la paix ». Je me souviens d’une juge qui se moquait de cette attitude des hommes durant les séparations qu’elle avait à instruire. Négocier pour une femme, c’est se déconsidérer, un aveu de faiblesse. L’homme n’est en rien touché par la négociation. Au contraire finit-il par respecter celui qui lui résiste, et qui cède à de justes arguments, ou qui le convainc. A l’inverse, dans l’intimité, il ne peut pas y avoir de demi-mesure finalement. Une famille doit avancer dans une direction certaine et durant des années. Négocier, c’est infléchir ce mouvement, j’insiste, faire preuve de faiblesse, tandis que c’est une force sociale. La négociation n’est pas une remise en question pour l’homme. Elle ne l’est pas plus dans le cadre social. Elle concerne du matériel. Dans le cadre intime, la négociation est très violente car elle touche à ce que les humains ont de plus sensible : leur être profond. Elle est alors inappropriée. Il n’est pas possible de changer tel ou tel aspect d’une personnalité, ni de vouloir la remettre en question de manière directe et donc violente. La femme ou l’homme à qui l’ont fait une remarque va le prendre pour lui, et dans le cadre intime, il aura peut-être bien raison. Dans le cadre social, le tout ou rien génère des guerres et des destructions sans fin. L’homme le sait et s’en défie.
Plan personnel/ plan général : j’y ai déjà consacré un article.
Une inversion apparaît au niveau personnel et collectif quand il s’agit de la question du groupe et de l’individu. Au niveau personnel, les femmes sont beaucoup plus capables que les hommes de se coaliser, de s’entendre et de se battre. J’ai appelé cela l’effet ruche. La solidarité est collective à un niveau interpersonnel. Par contre au-delà de ce premier plan, les femmes sont aveugles. A l’inverse, les hommes sont assez myopes concernant les rapports personnels avec d’autres individus, et très aptes à défendre le collectif à un niveau général. Les femmes savent s’adapter à l’humain, les hommes au matériel. Vous n’avez qu’à observer la faiblesse idéologique et combattante des associations de pères depuis 50 ans, inaptes à s’entendre, à construire une stratégie collective et unitaire, ou même à avoir un discours profond et cohérent. Que ces associations n’aient même pas encore compris comment le féminisme avait détruit la place du père dans cette société, leur place, dénote de l’absolue nullité des hommes concernant la lutte collective dans les rapports inter-personnels. Beaucoup se disent d’ailleurs féministes. A l’opposé, les hommes perçoivent avec acuité et de manière naturelle les dangers d’une immigration de masse, ou le laisser-aller économique par exemple. Ce qui n’est pas le cas de femmes, qui ont su pourtant défendre leurs intérêts de mères devant les tribunaux ou dans des associations comme aucun homme n’a réussi à le faire jusque là.
Expression/répression des sentiments : l’homme n’a pas moins de sentiments que la femme, mais il les fait passer par le tamis de sa logique, tandis que le sentiment pour la femme est une forme de logique en elle-même. « Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas » dit l’adage. Et ce coeur est au centre des préoccupations féminines. D’où la difficulté des hommes à comprendre les femmes. Cette ambivalence je l’ai d’ailleurs mal intitulée. Une femme est beaucoup plus capable de réprimer ses sentiments, en apparence, qu’un homme. Mais en son intérieur, elle cultive ce monde également beaucoup plus. J’aurais pu l’appeler prédominance de la logique/prédominance du coeur.
Pour vous donner un exemple précis que j’ai constaté souvent autour de moi, l’homme pensera : « je dois travailler pour ramener de l’argent. Ainsi serai-je reconnu dans ma famille ». Ce fantasme est cultivé principalement par des femmes-mères chez leur garçon et chez nombre de militants dans les milieux masculinistes qui plaqueront leurs visions de la logique sur les supposés attentes de LA femme. A l’inverse une femme pourra penser, souvent sans le dire expressément : « Je préfère que tu travailles moins pour que tu sois plus présent » ou « Je préfère travailler moins pour avoir du temps avec mes enfants » ou « Je préfère que tu travailles plus parce que je ne supporte pas ta présence à la maison. » ou encore « Je préfère que tu travailles plus parce que j’ai besoin de confort » ou encore « Je préfère travailler pour avoir des relations sociales ». La logique de l’homme sera assez basique dans ce cas là. Il se posera la question du travail par rapport aux subsides qu’il peut rapporter à sa famille, à la place qu’il obtiendra chez lui grâce à ce travail, et aux efforts à fournir pour y arriver. Rien de plus logique pour lui, et de plus rassurant. Mais une femme verra le travail par rapport à ce qu’il peut lui apporter en confort de vie, en désirs comblés, en aspiration au bonheur. Ce désir variera au cours d’une vie, ce qui rendra l’homme fou. Il croyait que le contrat était inamovible en la matière, qu’il serait toujours ce « pourvoyeur de fonds », reconnu et apprécié. Le voilà qui aura changé entre temps. Il y concevra une forme de trahison ou de terreur quant à sa possible inutilité dans la famille, tandis que pour la femme, il était évident que son désir dût évoluer avec leurs conditions de vie/réussite.
Certains hommes qui connaissent le chômage se suicident parce que disent-ils « ils ne peuvent plus nourrir leur famille, ils n’ont plus de rôle », faisant ainsi retomber insidieusement la responsabilité de leur mort sur leurs proches. En vérité, ces hommes étaient déjà des faibles quand ils travaillaient, faibles qui voulaient se contenter de ramener de l’argent sans avoir à se poser de questions sur le sens de leur existence personnelle. De tels hommes vivent de manière hermétique à côté d’une femme, sans eux-mêmes gagner en force morale parce qu’ils se sont laissés aller, considérant que ces questions appartenaient aux femmes et aux philosophes. Mais tout comme une femme doit dialoguer avec les hommes pour réussir son insertion professionnelle, les hommes doivent entrer en dialogue avec les femmes pour espérer progresser dans l’intimité et devenir des individualités uniques. La fin pour l’homme, c’est le travail pour la famille. La fin pour la femme, c’est la famille/la vie sentimentale grâce aux revenus. De cette confrontation, naît le progrès individuel (statut social) et personnel(statut intime) de chacun.
Production/consommation : inutile de développer de long en large la question de la chasse et de la cueillette, question maintes fois traitée par les anthropologues du monde entier. Pour mémoire, la femme cueille et l’homme chasse, même s’il peut aussi cueillir de temps en temps. Découlant de cet atavisme, la femme s’est naturellement mise à consommer et l’homme à produire dans la société. Vous me direz, qu’il y a beaucoup de femmes salariées de nos jours. Or, les emplois qu’elles occupent sont soit liés à l’industrie, dans le secrétariat par exemple, soit des boulots de fonctionnaires, donc payés par prélèvement sur l’impôt des secteurs productifs, industriels et agricoles. Le travail salarié des femmes est une cueillette où la rentabilité n’est souvent, pas la principale question qu’elles doivent se poser, gérant surtout des problèmes humains, à l’accueil, au téléphone, ou bien dans des métiers faits sur mesure pour elles, sortes de boulots de complaisance (psychologues subventionnées, institutrices de la fonction publique, secrétaires de mairie où elles alimentent le contrôle d’état). Ce racket féminin est sensé répartir les revenus en France. Il affaiblit surtout socialement les hommes, qui ne sont plus rien dans l’intime, et les femmes qui n’ont pas assez de temps pour elles ou pour leurs enfants, ou qui travestissent ces vrais métiers pour les rendre confortables. Bien entendu, il y a eu des femmes dans l’industrie. Mais elles en sont parties dès qu’elles ont pu, exerçant une pression sociale forte pour multiplier les boulots administratifs.
Il y a aussi une tradition de l’artisanat chez les femmes concernant l’habillement. Voilà des centaines d’années que les femmes filent le coton pour fabriquer des habits. Dans les débuts de l’industrie, les femmes ont participé à l’expansion économique de la France et de l’Angleterre en filant chez elles. Les premiers métiers à tisser étaient dans les maisons. De même il y a eu une forte implication des femmes dans l’agriculture, surtout dans la cueillette, et un retour de certaines femmes à ces métiers depuis l’avènement de la mécanisation. Mais deux traits généraux se dégagent de ce constat : voilà un phénomène anecdotique ou qui est très lié à une activité au domicile, sur la propriété. Ainsi les femmes peuvent produire, mais souvent à partir de chez elles, et elles consomment en société (courses, prescriptrices de dépenses, démesure de la consommation entre l’homme et la femme allant de 1 à 3). Autre inversion lorsque nous passons d’un plan personnel au plan général : l’homme produit en société, et pourrait-on dire, consomme l’intime. Il est le bénéficiaire de la production féminine intime, notamment concernant l’ambiance au foyer, ou les enfants.
Il est vrai que n’importe quelle femme ou homme pourra s’attribuer le rôle de l’autre sexe. Plus généralement il y sera moins rentable et sera moins enclin à s’y investir. Il n’y a donc pas une incapacité de l’homme à endosser le rôle de mère, et de la femme celui de père, mais une répulsion, et une inadéquation, ce que suggère le documentaire d’Harold Eia sur les paradoxes de l’égalité norvégienne.
Efficacité/efficience : l’homme cherche à réaliser son objectif, la femme à tout mettre en œuvre pour réaliser son objectif. Pour reprendre l’exemple précédent, l’homme voudra réussir dans son métier, tandis que la femme voudra que son homme mette tout en œuvre pour réussir dans son métier, qu’il réussisse ou pas. L’abattement qui tient un homme au chômage est insupportable pour une femme, non à cause de son échec, mais parce qu’il baisse les bras. Par contre pour l’homme, cette situation est souvent difficile à vivre car elle est conçue comme un échec par rapport à sa famille.
Construction/entretien : combien de femmes aiment faire le ménage et trouvent cela reposant, même si elles n’oseront pas toujours le dire. Pour nombre de femmes, remettre en ordre leur environnement est une activité gratifiante par essence. A l’inverse, l’entretien finit par ennuyer l’homme. Il préfère construire. S’il a une passion pour les voitures, il essaiera d’y apporter des améliorations pour les rendre plus performantes. Vous n’avez qu’à voir les émissions sur le sujet, en particulier américaines. Souvent, les hommes ne se contentent pas de remettre en état des voitures qu’ils vont revendre, ils les « améliorent » et ils sont très fiers de cela. Idem pour les bâtiments, la construction, l’industrie en général. Les femmes entretiennent leur foyer tout comme leur vie de couple, tout comme leur existence en général. Elles aspirent à s’entretenir le corps et l’âme.
Reproduction/création : véritablement tout est reproduction chez la femme, de l’enfantement au travail. Quand elle est musicienne, la femme préfère interpréter de grands maître (Clara Schumann) que de suivre une voie créative. Mère, elle reproduit un modèle de famille/ de masculin, pour qui elle a du respect, de l’admiration. Peintre, elle aime faire « à la manière de ». Ecolière, c’est la petite fille sage qui met en application ce qu’on lui a appris, la parfaite élève. L’homme au-dessus de la moyenne, ne doit avoir aucun mépris pour cette attitude de la femme. Sans reproduction, il ne serait pas là. Bien des artistes et autres génies seraient restés inconnus. Car il n’y a pas de création sans une reproduction qui l’a précédée. En matière de création, inutile d’énumérer le monceau d’oeuvres d’art, d’inventions que nous devons aux hommes.
De nos jours, la société se pique de placer arbitrairement des femmes à des postes de création, car une femme est équivalente à un homme dans son esprit, voire supérieure. De fausses inventions sont portées au pinacle parce qu’elles sont le fait de femmes, soit-disant pour donner un bon exemple aux petites filles qui vont suivre. Nos féministes ne voient même pas qu’elles appliquent à la création un modèle proprement féminin de reproduction et que le génie ne se reproduit pas, par essence. Ces femmes ne produiront rien de plus que ce qu’elles auraient dû produire, et peut-être moins à force de vouloir faire rentrer ces femmes dans des rôles qui les détournent de leur vocation réelle.
Ici comme ailleurs, vous me direz « il y a des exceptions ». Oui, il y a des exceptions et qui le resteront tant que notre société voudra réellement progresser, ce dont on peut douter ces dernières décades.
Hiérarchie/compétence : la société, c’est la femme. Le cadre social ne se discute pas pour une femme, tant qu’il ne s’attaque pas à elle, à ses enfants, à sa famille. Une femme respectera naturellement un homme haut placé dans la hiérarchie sociale pour cette raison et bien d’autres encore qui en découlent. Mais un vrai homme ne respectera jamais que la compétence. Un homme peut avoir un profond mépris pour un chef qui n’est pas compétent, un mépris même absolu. Mais il pourra lui obéir quand même par soucis d’efficacité. Si un chef est compétent, il pourra le suivre jusqu’au sacrifice de sa famille, attitude inconcevable pour une femme. Songez seulement aux soldats qui ont accompagné Napoléon.
Contrôle/responsabilité : la femme est dans le contrôle. Ce qui lui échappe lui fait peur, parce que synonyme de soumission et qu’elle cherche à diriger sa famille pour reproduire le modèle qu’elle a en tête. Elle contrôle par sa présence à la maison, par les affects, par le chantage affectif, par la nourriture donnée, le ventre rempli, le contentement de ses proches, la bouderie, la mauvaise humeur, la menace. Le contrôle est propre à l’intime, positif pour faire grandir l’enfant et garder sous sa coupe le mari. Transféré au social, il s’appelle tyrannie. Dans le monde social, la responsabilité masculine est beaucoup plus efficace : celui qui réussit est promu, celui qui échoue est sanctionné. La compétence, la compétence… toujours elle. Dans l’intime, la responsabilité n’a pas de sens, voire est dangereuse. Il faut responsabiliser un enfant pour l’intégrer dans la société. Mais le responsabiliser pour lui faire endosser un rôle d’adulte qui n’est pas le sien, c’est abuser de lui. La responsabilité d’un enfant ne peut se faire que par émancipation de la famille, enfant qui doit d’abord devenir apte à se gérer lui-même. Pire, sanctionner une personne dans l’intime, c’est courir le risque de l’affaiblir et donc d’en faire un faible. Le cadre familial est celui du soutien. La sanction n’intervient que lorsque l’enfant sort du cadre, se met « hors contrôle ». Cette sanction ne le responsabilise en rien. Au contraire, elle le structure par la force. Le rôle éducatif de l’homme est ambiguë dans sa famille. Il prête relais au contrôle de sa femme, le renforce de manière gigantesque. Et en même temps, il doit apprendre à ses enfants à sortir de ce cadre familial en se responsabilisant.
Trancher/censurer : l’homme décide, et aime décider. La femme a horreur de prendre de telles responsabilités ou le fait très mal. Elle préfère conseiller, inspirer, et si la décision ne lui convient vraiment pas : censurer. Dans l’intime la femme inspire. Dans le social, c’est l’homme qui sait donner des idées au groupe. La femme juge est la pire des abominations, probablement la raison pour laquelle notre système judiciaire à est à ce point en faillite. Dans ce métier, elle cherche à faire preuve de médiation (juge aux affaires familiales, aux enfants), ou applique ce tout ou rien qui lui est si cher. Quand elle conçoit que ce métier consiste à trancher, quand elle est honnête donc, elle le quitte. Parce que même si elle en est capable, elle n’aime pas endosser ce rôle. Souvent elle rationalise des affects qui lui font prendre ses décisions, raison pour laquelle les rendus judiciaires sont devenus si aléatoires dans notre pays, en plus de la corruption ambiante.
Le climat est devenu si pesant dans notre société, le contrôle féminin est en train de s’étendre à un tel point, que toute initiative forcément masculine est jugée dangereuse. La censure est bien plus importante de nos jours qu’au 19ème ou au 20ème siècle, au fur et à mesure de notre décadence et tandis que les moyens d’intervenir dans le débat public ont augmenté (internet). Car la censure, positive dans l’intime, a été transférée au cadre social. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Au quotidien les prises d’initiatives sont suspectes, les indépendants pourchassés, fiscalement notamment, parce que la place des hommes est contestée.
La parole / l’agir. L’agir, c’est souvent la parole dans l’intime. Dans le cadre social, il faut faire cesser la parole et même parfois l’interdire pour avancer, rôle que l’homme se complaît à endosser. Interdire la parole dans l’intime est une brimade grave qui remet en cause son existence même. Sans communication, impossible de se mettre en accord. Les affects se délient. Vous me direz que dans la société, le rôle des communicants, féminins, a pris une proportion extraordinaire. Je vous répondrais « justement ». Nous parlons beaucoup, à la télévision, dans les entreprises, mais nous avançons peu. Nous avons énormément de temps et d’argent à gaspiller dans des futilités. Le langage pour le langage est néfaste à ce point qu’il cache les vraies orientations politiques de nos élus. Car il s’agit surtout pour eux d’amadouer un peuple d’électeurs, majoritairement féminin, et que ce peuple entend bien être respecté, ne pas entendre d’esclandres, écarter le conflit, autant d’attitudes efficaces au niveau intime, mais qui font stagner notre société. Une majorité de femmes devraient-elles avoir le droit de vote ? J’en doute. Si les gouvernements se chargent à ce point de questions intimes, je subodore que les femmes permettent cette déviance. A l’inverse, tout ce temps inapproprié que les femmes consacrent à la société, grève la communication dans l’intime, couples qui n’ont jamais été aussi nombreux à divorcer.
Le risque / la sécurité : La société a besoin de personnes qui maîtrisent le risque tandis que la famille a plutôt besoin de personnes qui maîtrisent la sécurité. Les femmes n’aiment pas que leurs enfants se mettent en danger. Vous n’avez qu’à songer à la prolifération des règles ces dernières années concernant la sécurité des enfants à l’école, les protocoles divers et variés de prise en charge médicale, le rôle des assurances, les obligations délirantes concernant le code de la route, la gestion des grippes (et autres covi). La mainmise des esprits féminisés sur la société s’est traduite, en particulier en France, par une survalorisation de la sécurité jusqu’à l’arrêt, jusqu’au confinement. Dans l’affaire du covi, tout a été fait à l’envers en termes de gestion du risque. Au début, au lieu de mettre en alerte les institutions concernées, le gouvernement s’est amusé à rassurer les gens, telle une bonne mère. Puis quand la maladie fut ancrée sur notre territoire, une surprotection toute maternelle s’est mise en place, alors que nous pouvions savoir déjà qu’elle représentait un danger tout relatif pour les populations. Qu’importe pour notre société féminisée, le moindre mort surnuméraire est inacceptable, comme si elle était celle d’un proche.
Notre société féminisée ayant transféré ses habitudes familiales au collectif, nous nous retrouvons en incapacité d’avancer collectivement. Cette aspiration à la sécurité ne devrait jamais concerner que les enfants et les familles. Elle est une prérogative féminine. Bien entendu, il existe une forme de prise de risque intra-familiale nécessaire. Tout comme il existe un besoin de sécurité au niveau social. Hommes et femmes ont un rôle secondaire à accomplir aux côté de leur conjoint. Cependant, l’autorité principale appartient aux femmes dans les familles en ce qui concerne la sécurité, et aux hommes dans la société en ce qui concerne la prise de risque. Sinon, la société et les familles vont à vau-l’eau.
Notez que la sécurité demande une connaissance du risque et inversement. Ainsi l’homme sécurise la femme aussi par sa connaissance du risque, et la femme éveille l’homme au risque en soulignant les aspects sécuritaires d’une situation. Comme j’en parlais un peu plus haut, il s’agit ici aussi d’une sorte d’inversion des définitions lorsqu’un couple doit gérer une problématique intime ou sociale, mais une problématique qui est l’envers d’une même pièce.
De même, la femme ayant une connaissance supérieure du domaine intime, sait parfois prendre des risques qu’aucun homme ne saurait prendre en ce domaine. Je pense à la rencontre amoureuse par exemple. A part quelques dragueurs, la plupart des hommes sont gênés par la rencontre d’une inconnue alors qu’une femme va tendre de nombreuses perches autour d’elle pour voir qui mord à l’hameçon et surtout comment. Ce genre de femme, répandue, n’a pas peur dans ce cas, même si elle agit encore de manière indirecte et cherche à rester dans le flou d’une médiation interminable, ne tranchant jamais et attendant de l’homme ce premier pas qui n’en est pas un.
En matière de sécurité des enfants, un phénomène identique peut s’observer. A partir d’une certaine connaissance de la sécurité de ses enfants, ayant une connaissance intime de leur caractère, une mère devient capable, si elle est équilibrée, de laisser plus de latitude à sa progéniture qu’un homme ne le ferait lorsqu’il cherche à faire respecter des règles abscons. Pour le dire autrement, l’homme se référant à des règles de sécurité issues de sa connaissance du risque, n’est pas toujours capable d’envisager le risque propre à un individu particulier. Il aura tendance à établir des règles générales qui ne conviendront pas toujours à une personne différente de sa « moyenne interne ». Par sa connaissance de l’intime, la femme devient alors plus experte en matière de prise de risque pour ses enfants. Les rôles s’inversent, tout comme dans le cadre social, la connaissance du risque d’un homme lui permettra d’établir des règles de sécurité plus juste et plus équilibrées.
Idem pour le rapport direct vs la médiation. Le rapport direct peut permettre à l’homme de révéler les personnalités mieux qu’une médiation ne pourrait le faire. Cette connaissance peut être utilisée à des fins de médiation. Et une très bonne connaissance en matière de médiation peut permettre à une femme d’être plus sûre quand une relation directe est nécessaire. Chacun peut atteindre une communication optimale par des moyens propres à sa biologie. Tout comme chacun peut s’entendre avec l’autre sexe quand il a atteint une connaissance élevée du sien. Les ententes impossibles entre hommes et femmes proviennent souvent de personnalités qui ne savent pas s’assumer en tant qu’hommes ou en tant que femmes, qui ne sont pas très sûrs d’eux en la matière, ni des réactions de l’autre. Vous n’avez qu’à songer à l’attitude de toutes ces féministes qui affirment sans ambages des horreurs de manière très directe (les hommes violeurs, LE patriarcat, mon compagnon déconstruite dixit Sandrine Rousseau etc.) sans posséder une once de médiation en elles. Elles se pensent comme des lesbiennes, comme des hommes, alors qu’elles sont surtout des femmes inaccomplies. Elles n’ont absolument rien d’un homme, seule une carcasse vide derrière un masque masculin. Bisexuelles ou hommasses n’échappent pas à cette règle. Les bisexuelles affichent une méconnaissance de l’autre sexe, tandis que les hommasses veulent ignorer une féminité qui fonde tout leur être. J’imagine qu’il en est de même pour les gays, mais il serait peut-être plus pertinent qu’une femme en parle.
La forme et le fond : là encore, nous ne devrions avoir aucun mépris pour l’aspiration à la forme des femmes. Il n’y a pas de fond sans incarnation dans la forme, pas de poésie sans une apparence de poésie, pas d’inspiration sans une esthétique, pas d’intuition sans Esprit Saint. Le fond des hommes peut aussi paraître ridicule à bien des femmes quand nous voyons, par exemple, un homme consacrer toute sa vie à un jeu comme les échecs, ou même une découverte scientifique, sans jamais investir dans les relations humaines qui l’entourent ou prendre du bon temps. Louis Ferdinand Céline traite de ce thème quand il développe la question de la légèreté, soutenant finalement que la forme légère est au coeur du sens et de la vie.
Formes des femmes dans leurs rondeurs, dans leur esthétique, dans leur censure des mauvaises manières, dans leur amour pour l’habillement, dans leur admiration pour le statut social d’un homme, dans leur volonté de reproduction, dans le corps maman qui accueille l’enfant… tout n’est que formes, forme, dans l’élément féminin, ce qui ne l’empêche pas d’accéder au fond dans son dialogue avec ce que C G Jung appelait ses juges intérieurs, masculins.
Fond de l’homme curieux des idées nouvelles, réflexif, détestant les apparences, cherchant la vérité, philosophe, scientifique, poète, travailleur, ignorant du statut social. Pourtant cet homme tombera amoureux d’une forme, et sa femme d’un fond. Pourtant cet homme accédera au fond par la forme du jeu. Et cette femme se dépassera sur la forme par une réflexion poussée sur celle-ci. « Suis-je vide ? » se dira-t-elle, ce qui sera la base de tous ses progrès si elle dépasse le mépris qui la tient pour accéder à une vision plus complexe et investie de sa forme/de ses formes. Quant à l’homme, si comme le dit Ferdinand Céline, il n’accède pas à une forme de légèreté toute féminine, il ne sera jamais rien. Il aura eu beau devenir le meilleur écrivain, le meilleur scientifique, le plus honnête travailleur, il ne sera pas un homme, accompli, juste une brute mal dégrossie et manipulable. L’homme est, par ce qu’il fait. Et la femme fait, parce qu’elle est. Cependant, l’homme a besoin de découvrir qu’il peut « être » sans ce qu’il fait. Et la femme se découvre en faisant. Sinon l’un et l’autre restent des sortes d’autistes à l’altérité.
Etrangement, l’homme décryptant la création est scientifique, poète, ingénieur. Il maîtrise les éléments, le monde, la Nature, avec le possible orgueil de se faire dieu à la place de Dieu. Mais la femme est Nature et se trouve plus proche de Dieu par ce biais (Nature féminine/Culture masculine). Voilà pourquoi saint Thomas d’Acquin décrit si bien la Création, mais échoue finalement dans son explication sur Dieu. L’homme pense avoir du pouvoir en dominant les éléments matériels, en « pensant » Dieu. Mais Dieu est plus proche des coeurs qui sont Nature. Dit autrement, il ne sert à rien d’être un grand scientifique pour comprendre son péché. Il vaut mieux être mère de famille au foyer pour cela. Pas mal de femmes s’investissent dans les sciences biologiques, parce qu’elles naviguent ainsi dans un monde qui fait sens pour elles. Beaucoup de métiers sont sexués en vérité. Et lorsque les hommes et les femmes ont le choix, les différences de carrière sont beaucoup plus marquées que dans un système totalitaire. La liberté, c’est l’inégalité. Les femmes ingénieurs aiment être proches des questions d’agriculture ou de nourriture. Les hommes ingénieurs aiment la production, la mécanique etc… Les architectes femmes ont d’abord investi l’architecture d’intérieur, les hommes se maintenant dans la construction. Reste les métiers exercés à contre-nature et les métiers ambiguës.
Le nombre de femmes juges à notre époque est le signe d’une décadence certaine de notre système de croyance. Les femmes qui investissent majoritairement ce métier, le font pour devenir fonctionnaires et bénéficier d’un statut social protecteur. Elles cherchent aussi le phallus, le pouvoir. Quand elles pratiquent ce métier, elle s’aperçoivent horrifiées qu’il faut trancher. Alors veulent-elles à se caser comme juge aux affaires familiales, enfin dans tous les domaines qui leur parlent et où le droit paraît moins solide. Mais ne pouvant pas toutes être juges aux affaires familiales, si tant est qu’il ne faille pas aussi savoir trancher en cette matière, elles cherchent à transformer le métier. La décision de justice devient alors une sorte discussion sur les rapports de force en place et les rendus sont essentiellement affectifs sous couvert de logique. La catastrophe absolue. Une définition parfaite de ce que ne devrait jamais être un tribunal.
Le métier ambiguë par excellence est celui de médecin. D’un côté, cette profession exige un solide bagage scientifique, masculin. D’un autre, c’est aussi un métier de soin. Cela signifie qu’un excellent diagnostic et une posologie adaptée, ne soignera pas forcément le malade. Avec horreur, le médecin impuissant face à la souffrance de son malade, fait cet irrémédiable constat : « c’est psychologique ». Eh oui, c’est peut-être bien psychologique, car le corps humain n’est pas qu’une machine. Il est soumis à un besoin d’amour qui précède le besoin de nourriture, comme chez tout enfant qui naîtra et qui refusera de s’alimenter s’il n’est pas caressé. Nous allons chez médecin, aussi pour être aimé, seul moyen de guérir physiquement.
Conclusion :
Comme je l’ai évoqué avant, ces dualités ne sont pas exhaustives de l’ensemble des dualités et des inversions dialectiques qui se produisent chez l’homme et la femme, mais elles sont les traits les plus saillants qui me sont apparus. Vous pourrez trouver bizarre ce que j’ai écrit au début. Mais je vous invite à rentrer dans cette grille de lecture, et vous en comprendrez bientôt toute la profondeur. Bien utilisée, elle est un outil pour mieux comprendre le monde et les personnes de votre entourage. Car le but de l’antiféminisme, c’est de trouver un chemin viable entre hommes et femmes, tout à l’inverse du féminisme qui n’envisage le monde que par « le droit des femmes ».
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