Elle a perdu son job, elle est seule, abandonnée, en galère, une petite fille de deux ans sur les bras. La justice doit intervenir pour les protéger, rapidement. Qu’elle ordonne le test de paternité !
Je vous parle d’une femme pressée de toutes parts et de sa petite fille. Il y a quelques mois, ce système machiste n’a pas voulu qu’elle prenne la place de M Fillon sur Paris lors des élections législatives. Elle avait pourtant la compétence, elle, la député européenne. Ce fameux plafond de verre. Nous sommes au 21ème siècle et une femme française n’a pas tous les droits. Comme trop des siennes ! Un scandale ! Mais qu’importe. Elle y travaille. Elle s’appelle Rachida Dati et cette maire courage se battra jusqu’au bout pour imposer ses légitimes droits de femme bafouée par une République et une justice sexiste.
Puisque le patriarcat l’a rejeté loin des urnes, elle s’est attaquée aux burnes d’une de ses anciennes montures, et a décidé de trouver le père de son enfant. Submergée par le travail, cette femme indépendante n’en avait pas eu le temps avant. C’était le fœtus de paille de ses soucis jusqu’à ce qu’elle prît conscience de la position où elle s’était mise et de l’importance de choisir un bon parti. Il ne s’agissait plus seulement d’elle, mais aussi de l’avenir de sa petite fille. Trois ans auparavant, malencontreusement, elle était tombée enceinte, durant son mandat ministériel. Ministre de la santé, on aurait pu en rire, mais elle était ministre de la justice et ce fut une tragédie. Elle fit tout pour cacher ses arrondissements de mère. Elle refusa d’en parler, malgré les photos où l’on pouvait constater qu’à part une crise aiguë due à l’absorption de flageolets, c’était bien un bébé. Célibataire, elle garda aussi le secret quant aux modalités de la procréation. Deux prisonniers déclarèrent avoir troussé notre garde des sots, mais mal leur en prit de dire leur vérité. Quelques mesures de rétorsion plus tard, ils retrouvèrent rapidement la mémoire et le chemin du grand silence. Une ministre de la justice condamnée pour harcèlement sexuel, cela aurait fait mauvais genre, en plus de la photo de famille.
Désormais la vérité doit éclater. Elle doit savoir de manière sûre, qui est le père de son enfant. Le doute n’a plus cours. Le bon père doit déclarer sa flamme à la justice à défaut d’être repris comme monture.
Entre les nombreux étalons improbables, elle a porté son dévolu sur l’homme le plus à même d’assurer ses arrières et celui de sa fille. Ce ne sera pas notre ministre espagnol olé olé tout droit sorti d’une série des années 80. José Maria Aznar a presque perdu la bataille. Il aurait pu être coiffé sur le poteau par un ancien joueur de rugby, Bernard Laporte. Mais l’essai entre eux deux n’a pas été concluant. Et puis de source sûre, la petite aurait des cheveux et y verrait très bien.
Melle Dati en a l’intuition, quand elle se fit saillir, elle ne recueillit ce jour-là, ni de la semence madrilène, ni de la rodézienne. Il fallait que ce fut un joueur de haute voltige pour lui mettre sa petite pièce dans la fente tout en gagnant le jackpot au premier tour de manivelle.
Dominique Desseigne, ce doit être lui !, se dit-elle après plusieurs mois de réflexion. Président Directeur Général des casinos Barrière…La rose naîtrait entre deux machines à sous… Cela ne gâcherait rien, au contraire…. Il n’y avait qu’un homme de sa fonction pour lui avoir porté un tel coup…
Cependant, comme dans toutes les histoires de reconnaissance de paternité qui doivent se finir bien pour la mère, la belle connaît des difficultés. Le riche veuf résiste. Il n’en croit pas ses yeux quand elle lui annonce. Alors, pour bien les lui ouvrir, un huissier remet une assignation au petit coquinou. Cela lui rafraîchira la mémoire.
J’entends déjà les pères haineux, machos et sexistes protester. Mais non, Rachida n’a pas choisi de vivre ça. Qu’on prenne enfin la défense des mères lésées dans leurs droits. N’était-il pas d’accord quand il a mis sa clef pour ouvrir la tirelire ? Si madame Dati a déposé une demande de reconnaissance en paternité devant la justice, elle l’a fait pour que la petite Zora ait un papa qu’il le veuille ou non. Nobles intentions. Si elle n’en a pas parlé c’est parce qu’elle ne veut pas faire de vagues. Elle veut juste que la vérité soit sue. Elle n’a pas la moindre arrière pensée. Sa demande est légitime. Et dans sa grande civilité, elle veut protéger le père supposé de son enfant en se la jouant discrète. Pudeur de femme blessée. Pour l’instant, elle n’assume pas sa demande dans la presse, et on la comprend. Elle ne veut pas passer pour celle qui ménagerait la chèvre de l’anonymat et le choux de la pension alimentaire. Toujours est-il que c’est raté. Pour la soulager d’une stratégie toute en rondeur, son preux chevalier a rendu l’information publique. Les autres postulants sont prévenus : notre riche veuf assumera devant les médias les suites possibles de ce coup du hasard. Quand bien même, lui, et ses deux enfants n’auraient pas gagné le gros lot, il agirait en toute franchise. C’est un luxe que seuls les riches peuvent se permettre, me direz-vous. Et c’est vrai qu’il est riche Monsieur Desseigne. Dans les jours qui viennent, il devrait donner 75% de ses revenus pour assurer le train de vie de l’Etat. Alors il ne chipotera pas pour quelques millions de plus qui devraient financer le train d’une de ses représentantes et accessoirement de la mère de sa fille. Elle touchera doublement, et alors ? La queue a déchiré chèrement la bande du richard, et alors ? Un changement de majorité, ça peut faire mal au début, mais on s’y habitue quand on est un patriote. Ne pleurons pas sur ces riches plumés par la première beurette venue quand ils se servent de la promotion sociale des minorités et des quotas pour faire élire leur champion. Ce n’est qu’un juste retour de bâton. Riche ou pas, il est papa d’une de ces minorités, il a contribué à sa promotion sociale, et il devra assumer ! C’est vrai, à l’époque du Fouquet’s et des beuveries avec M Sarkozy, Dominiqueniquenique n’imaginait pas que l’ascenseur social prendrait la forme d’un canapé sur lequel il s’enverrait en l’air avant qu’il ne lui retombe doublement dessus. Mais quand on joue tout contre un adversaire de cette stature, il faut s’attendre à être puni par où on a péché : personne ne gagne à tous les coups au casino ? Même pas la banque. Monsieur Desseigne, a été pris par la patrouille. Alors qu’il fasse comme tous les autres pères. Lui et sa famille, qu’ils assument. Et surtout, en silence ! Pauvre Rachida qui va devoir certainement subir les récriminations de cet affreux irresponsable.
Rachida, permets-moi ce tutoiement citoyen. Que l’amour d’une mère pour sa fille gagne, Rachida, nous sommes avec toi. Depuis des mois, je sentais que tu nous cachais quelque chose d’important. Je sentais ton dénuement. Je sentais que tu nous cachais la vérité parce que tu avais peur de notre réaction. Le cœur a ses raisons…….Mais nous ne t’abandonnerons pas. Toutes les filles-mères de France et de banlieue pensent à toi à cet instant précis. Tu es leur modèle, leur soutien, un exemple parfait de réussite sociale. Tu as su t’élever par la seule force de tes compétences, dans un pays qui reconnaît la valeur plutôt que les paillettes. Tu as su te démener de tout ton corps pour atteindre l’objectif que tu t’étais fixée de manière désintéressée. Que d’abnégation ! Nous t’en sommes gré. Puisses-tu ouvrir la route à de nombreuses autres battantes comme toi et rétablir un peu de moralité dans ce patriarcat dégénéré. Rends service à toutes les mères qui n’ont pas eu la chance comme toi de fréquenter un bon parti : plume-le pour nous.
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