La France ! Ce pays où le taux de scolarisation des 4-6 ans est le plus élevé des pays occidentaux tout comme le taux de déscolarisation des 15-19 ans (1)… Un hasard ? Pas du tout. Une relation de cause à conséquence plutôt : les féministes ont voulu que les femmes deviennent des hommes par le travail salarié, elles ont organisé la maltraitance de toute une génération d’enfants. Désormais, pour pallier les manques affectifs évidents que leur politique a généré, elles voudraient que les hommes remplissent les mêmes rôles que les femmes. Allons-nous les laisser accomplir cette folie ?
L’étude de l’Unicef pour 2014 (4).
Nous en sommes arrivés dans une société riche à ce que 24% de nos adolescents se sentent en situation de manque. Bravo le
tout économique, le manque pour le manque, et le manque de sens surtout. Suite à ce rapport de l’Unicef, les journalistes dans leur grand ensemble, ont pourtant réussi à trouver une tout autre explication :
“Plus les privations matérielle(s) sont fortes, plus le malaise est profond chez les enfants et les adolescents. Il existe un “cumul” des inégalités et une difficulté en entraîne une autre. C’est cette logique implacable que met en avant le rapport de l’Unicef” (France Info du 23/09/2014)
Nos adolescents obèses auraient donc besoin d’encore plus de bouffe. Autant gavés que les plus gavés d’entre nous, ils deviendraient heureux. Le niveau de déni et d’endoctrinement matérialiste atteint des sommets. Je crois qu’il serait temps d’écouter nos adolescents et de ne pas prendre nos désirs d’adultes pervers pour des réalités.
La souffrance de nos adolescents n’a rien à voir avec une souffrance matérielle.
Si leur situation matérielle était si catastrophique que cela alors pourquoi seraient-ils 2 fois plus nombreux (43%) à être en état de « souffrance psychologique » par rapport au nombre d’enfants “en situation de manque”. Pourquoi auraient-ils été 12% à tenter de se suicider alors que 70% de ceux-là posséderaient un téléphone portable et plus de 89% des livres et même un abonnement à des magazines pour 82%. Pourquoi 90% auraient accès à internet et 89% mangeraient de la viande tous les jours. Ah bah oui, la fameuse crise économique, si rassurante pour éviter de nous remettre en question ! Elle pourrait aussi expliquer le chiffre de 31% de boucs émissaires dans les cours d’écoles de la part d’enfants qui ne sont pas encore sur le marché de l’emploi. A quand le retour des sacrifices directs sur des autels démoniaques comme au temps béni des déesses-mères ? C’est « marrant » mais ils sont exactement aussi nombreux (32%) à prendre de la drogue pour supporter une réalité « trop dure ». Trop dure ? Trop maternelle oui. Des enfants qui auraient de l’argent pour s’acheter de la drogue souffriraient de « privation matérielle » ? Allons allons… Il faut dire que les journalistes n’ont pas ici rendu grâce aux aspects positifs de l’étude qui conclut justement p 28 :
“Toutes choses égales par ailleurs, l’effet de vivre dans un quartier insécurisant n’est plus significatif (ndt : en termes de souffrance psychique) et celui de vivre dans la privation devient même négatif… Au total, la souffrance psychologique s’explique, on le voit, par des difficultés de relation aussi bien dans la sphère familiale que dans la sphère scolaire ou élective, et il apparaît de manière claire que ces difficultés sont cumulatives.”
Soit une explication totalement à l’inverse de celle du journaliste de France Info qui a utilisé un logiciel marxiste périmé pour expliquer le malheur par le niveau de pauvreté. Or le manque de perspective sociale n’est pas une raison objective de déprimer surtout quand le moindre pauvre chez nous est plus riche que la moyenne des travailleurs des pays en développement. Au contraire, il faudrait aborder le thème du manque dans nos sociétés, par le prisme de la faillite du sens. Nous nous voyons vivre à travers quelques idoles médiatiques, elles-mêmes dépressives. Nous pensons à nous, au lieu de penser aux autres, ce qui est à la source de notre malheur. La volonté égalitaire n’est pas la solution aux souffrances de nos jeunes, elle en est la source. C’est ce sentiment qui les fait courir après l’idolâtrie marxiste-consumériste. Dès lors, il ne faut pas s’étonner d’une telle hécatombe parmi eux : la misère est aussi parmi les riches dont les parents individualistes se déchirent.
Un début d’explication
Penchons-nous plutôt sur le manque de père dans les statistiques du rapport de l’Unicef. Les adolescents en difficulté sont aussi ceux qui, bizarrement, vivent dans des familles monoparentales, ne voient pas leur père et souffrent particulièrement d’un manque par rapport à cela. Et contrairement à ce que le commun en pense, c’est encore pire dans les familles recomposées ! Dans tous les cas, ils sont 4,2% à ne pas pouvoir compter sur leur mère, et ils sont 11% à ne pas pouvoir compter sur leur père. Si 23% ne se sentent pas valorisés par leur père, ils sont 11% à avoir ce sentiment pour leur mère. Remarquons au passage la question orientée du rapport de l’Unicef. Un père n’a pas à « valoriser » son enfant, mais à réussir à lui faire prendre des risques. De même, je ne comprends pas le taux d’enfants qui seraient “valorisés” ou non sur les réseaux sociaux internets. La question sur un environnement qui devrait être forcément maternant induit peut-être ici la réponse et en dit surtout long sur la mentalité de notre élite…
Les filles sembleraient souffrir un peu plus de l’absence de père (1,38 fois plus de tentatives de suicides que les garçons pour celles qui ont des difficultés avec leur père, et 1,7 fois plus parmi celles qui ont des « idées suicidaires »). Mais il faudrait ici vérifier si les garçons sont surtout capables d’assumer ouvertement, dans un questionnaire, leurs manques et leurs souffrances… Or à un autre moment, on constate que la plainte des filles est plus importante : 18,3% des filles se sentent en situation de privation contre 15,9% des garçons à questions et situations égales (p17 du rapport complet, il faut dire que les questions posées aux enfants mélangent questions subjectives (4), questions objectives (7) et réponses nécessairement identiques entres filles et garçons (6)). D’ailleurs le critère le plus important qui différencie les enfants en état de privation n’est pas le sexe, mais l’âge, les adolescents âgés se sentant plus privés (24,1%) que les enfants alors qu’on imagine bien que leur niveau financier familial est le même (ce qui prouve une grande forme de subjectivité dans les réponses de l’étude). Il faudra donc parler ici de “sentiment de manque” et non de manque réel. Il faudrait aussi vérifier que parmi le nombre de suicides effectifs, les garçons ne sont pas 3 fois plus nombreux que les filles comme lorsqu’ils deviennent adultes. Mais sur ce genre de chiffres objectifs, nos journaux officiels ainsi que l’étude restent muets.
Des valeurs d’indifférenciation causes de malheur.
Alors que nos adolescents souffrent de manque de différenciation, ils voient parallèlement la société indifférenciée comme positive puisqu’ils sont 80% à penser que les adultes ne font pas de différences entre filles et garçons. Là encore, au lieu d’exposer des chiffres sans lien entre eux, l’étude devrait plutôt expliquer ceci par cela. L’indifférenciation est une catastrophe qui se traduit chez presque tous les adolescents par une illusion d’indifférenciation. La société a réussi la rééducation de nos enfants et en retour, ces derniers sont les victimes de ce genre de valeurs. Il n’y a qu’à voir la proportion de jeunes favorables aux unions de duos pour comprendre l’ampleur du désastre. Ce sont les mêmes qui désirent profondément un père et une mère stables.
Nos journaux et l’étude elle-même ne souligne pas les résultats quand ils sont défavorables aux garçons. On voit ainsi que les garçons se sentent presque deux fois plus discriminés à l’école par les adultes (4,4%) que les filles (2,8%) (p23) tandis que les chiffres sont similaires s’il s’agit d’enfants entre eux, ou dans le quartier (bien qu’ils restent supérieurs pour les garçons). Alors qu’on a prouvé un peu plus haut que le sentiment de subjectivité était plus accru chez les filles, on peut donc imaginer ici, que ces chiffres devraient être objectivement relevés, en défaveur des garçons.
Manque d’interprétation du côté des journalistes.
Si les journalistes voient les résultats de cette étude comme obscurs (à cause de la dialectique de l’étude elle-même), pour moi, ils sont plutôt limpides : à force de nier le rôle de chacun, nous assassinons psychiquement des centaines de milliers d’enfants.
La caution du système : un nom célèbre au service du manque de remise en question.
Pour faire réfléchir leurs lecteurs à de possibles solutions, les médias et l’étude ont choisi de donner la parole à Catherine Dolto. Le docteur Dolto dresse un constat sévère de la situation psychologique des enfants en France. Cependant, elle renonce à promouvoir une forme d’idéal familial et évoque plutôt la nécessité d’accompagner des changements sociaux inévitables. “Il n’y aura pas de retour en arrière” écrit-elle. L’individualisme des adultes est trop fortement ancré. Elle propose donc d’écouter les enfants et de promouvoir les structures d’accueil des parents en particulier des familles mono-parentales. Mais pour réussir, il faudrait déjà que les journalistes et notre élite scientifique soient capables d’écouter ces mêmes adolescents. Or ce n’est pas le cas.
Et il y aura plus certainement un retour en arrière qu’une écoute des enfants de la part de notre société. On ne peut pas vider la mer avec un dé à coudre. Quand les problèmes sont là, il devient beaucoup plus difficile de les résoudre. Or, maintenant que nous avons bien massacré les familles françaises, et que nous sommes donc entrés en pleine récession, il y a moins d’argent disponible pour créer ce genre de structure d’écoute. Quant à miser sur notre clergé catholique pour favoriser les structures d’écoute dont parle Mme Dolto parle, n’y pensons même pas, les Français s’en sont détournés et nos structures d’accueil à l’intérieur de l’Eglise sont complètement déficitaires. Elles se résument souvent au soutien financier de quelques filles-mères par le secours catholique et à des communautés paroissiales déjà incapables d’entre-aide en leur sein. La solution du docteur Dolto n’en est donc pas une car il n’y a aucune institution en France capable de la mettre en oeuvre. Alors oui, nous ne pourrons pas revenir en arrière, à une société qui n’existera plus, eh bien, il faudra faire mieux que nos ancêtres qui n’ont jamais adhéré profondément à l’idée de mariage catholique malgré les apparences.
Une vraie solution ?
A mon avis, seule une prise de conscience collective de nos péchés pourra nous sauver de ce désastre. Mais les mêmes effets qui concourent à détruire la famille, favorisent aussi le refus de ce diagnostic. Ainsi, des personnes complètement enfoncées dans leur péché sont devenues incapables de se remettre en question, et de trouver le pardon dans l’Eglise, et elles veulent continuer à affirmer que l’humain et donc la famille constituée d’un père et d’une mère ne serait pas le modèle à promouvoir et qu’il faudrait plutôt continuer dans notre individualisme débridé. Elles persistent donc à encenser le tout désir, et donc, le tout sexuel, participant alors au malheur des relations humaines à l’intérieur de notre France. Le chat se mord la queue.
Des soucis dans l’étude.
Le mélange des souffrances affectives et sociales brouille l’analyse. La souffrance sociale est surtout causée par l’absence de bons repères paternels chez les filles et les garçons, tandis que la souffrance affective causée par un manque de mère est moins généralisé mais bien plus grave (pour bien comprendre la différence : les filles en manque de pères ont plus d’idées de suicide, les filles en manque de mères, passent plus souvent à l’acte). Or la représentante de l’Unicef a basé son étude sur l’hypothèse que notre jeunesse souffrait d’un manque d’égalité entre hommes et femmes, et d’un manque de moyens matériels. Elle en est donc arrivée à des résultats difficilement interprétables pour le commun puisqu’ils ne faisaient pas ressortir les mécanismes sous-jacents de la douleur adolescente. Au contraire, pour bien faire, il aurait fallu différencier encore plus les résultats sexués de l’étude pour appréhender combien les lacunes en matière de repères différenciés sont sources de souffrance chez les jeunes.
J’ai abordé un peu plus haut la question étrange des enfants qui devraient se sentir valorisés. Tout au long de l’étude ce regard féminisé est repris comme marqueur de réussite, même à l’école ! Le sentiment des enfants définit la réussite du système scolaire, et non leur insertion sociale. Ainsi le rapport peut titrer que “l’école remplit sa mission pour près de 9 enfants sur 10”. Or la mission de l’école n’est pas de faire que les enfants se sentent à l’aise, mais au contraire, qu’ils soient prêts à affronter les difficultés de la vie d’adulte. On comprend ici que le marqueur de réussite est en fait un marqueur d’échec. Les enseignantes reproduiraient artificiellement un climat de foyer chaleureux à l’intérieur de leurs établissements, climat propice à la sécurité affective des enfants, mais qui expliquerait la baisse de niveau générale des écoliers de notre pays (et l’augmentation de la baisse de civisme à mon avis). On peut imaginer que ces femmes sont évidemment influencées par leur conception du monde, leur sexe, leur culture sexuée, tout comme la directrice de l’étude de l’Unicef et qu’elles ne s’en aperçoivent pas… D’ailleurs quand cette dernière veut relever les défauts de l’institution “éducative” française, elle pointe du doigt la compétition scolaire. En somme, il faudrait qu’une institution où un bon climat règne supprime toute émulation en son sein pour définitivement réussir. La méthode, au contraire, définissant la réussite au féminin, finirait d’enterrer notre école, ainsi que notre société comme c’est déjà le cas en Suède où on applique ce genre de méthodes depuis plus longtemps (5). Dans le même registre, l’auteur(e) de l’étude conclut que l’école accentuerait les discriminations sociales (p26), tandis qu’elle ne s’est pas donné les moyens méthodologiques d’arriver à une conclusion aussi lapidaire. En faisant preuve de bon sens, on pourrait conclure différemment, par exemple que l’école agirait comme révélateur de la fragilité familiale, et qu’aseptiser l’école, déplacerait le problème plutôt que le résoudre. D’ailleurs, l’échec scolaire n’est-il pas moins important que l’échec social qui suit, comme si l’école était surtout incapable de remplir son rôle de formation sélective et voulait rassurer les élèves plutôt que de les mettre face à leurs futures responsabilités. Pratiquement dans certains domaines, on constate que les élèves réussissent artificiellement comme peuvent en témoigner de nombreux enseignants en sections professionnelles. Si les élèves n’arrivent plus à gérer leurs angoisses interrogeons-nous plutôt sur les déchirements familiaux que de nombreuses études universitaires ont décidé d’ignorer jusqu’ici par idéologisme fémino-marxiste.
Nous désirons une moralité sociale que nous refusons individuellement.
Dans notre société, il nous faut des statistiques car le bon sens est mort. On veut croire que tout est possible (l’inverse du bon sens) et que la moralité est inutile. Cela ne nous empêche pas de déplorer collectivement le manque de moralité de nos dirigeants quand une affaire médiatique explose (Thévenoud, Cahuzac, livre de Mme Trierweiler) tandis que nous nous sommes acharnés à détruire le cadre moral qui pouvait encore les contenir. Heureusement, toutes les statistiques ne sont pas manipulées, ou pas encore, puisque les féministes n’ont pas encore compris l’ampleur de leurs responsabilités, et pour cause…
Vue d’ensemble.
Le bateau coule et notre société creuse. Tandis que les choix que nous avons faits en matière de politique familiale se révèlent catastrophiques, nous continuons à voter des lois comme celle sur les unions de duos. Nous continuons à penser que tout est une question de finance. Il suffirait que les grands argentiers nous nourrissent maternellement pour que nous puissions continuer… dans nos délires. Cette vision immature des relations entre économie et réussite familiale est le signe d’une névrose collective qui nous a fait entrer dans le déni du rôle du père, et de la possible substitution de ce dernier par l’Etat. La faute aux féministes, certainement, mais pas que, car le féminisme politique n’est que le symptôme d’un problème plus large : notre régression civilisationnelle due à une résurgence du culte matriarcal, le vrai mouvement féministe de fond. Comme si mère nature pouvait répondre à toutes nos questions humaines tandis que nous sommes sortis depuis longtemps du jardin d’Eden. En attendant que l’Etat français, émanation des citoyens, accepte pleinement de laisser un peu de place à Dieu le Père, notre jeunesse continuera d’exploser sous la pression des séparations, le manque de père, l’omniprésence de mères pourtant désinvesties. Nous sommes entrés depuis pas mal de temps dans un processus d’auto-destruction qui est en train d’en arriver à son processus final.
Conclusion.
Si la population française continue à croire et prêter attention au retour de M Sarkozy, nous n’allons pas y arriver. Nous ne pouvons pas être une petite minorité à nous intéresser aux vrais problèmes de la France. Nous avons la responsabilité de faire circuler la dénonciation, de croître et de multiplier, puis de faire plier nos politiques. Attendre qu’un hypothétique chef vienne nous sauver de nous, c’est proprement du délire. Seul un grand peuple peut se sauver de lui-même. Or nous nous sommes médiocrisés. Nous possédons donc une élite médiocre. Il faut accepter ce constat pour pouvoir le dépasser dans la prière en Dieu. Notre peuple peut survivre à 200 ans de régression, mais pas si nous continuons sur ce même chemin. Par exemple, nous pourrions imaginer investir un couple royal garant de la famille française et en dehors de tout système politique, couple qui soit à la hauteur des ambitions familiales que nous voulons nous donner, et surtout, surtout, arrêter de croire en l’humanisme. Nous ratons tout en espérant tout et n’importe quoi, croyants imbéciles en l’homme mesure de l’humanité, et nous nous spolions ainsi de nos vraies marges de manœuvre.
1 « Bien être des jeunes : la France en baisse constante selon un rapport de l’Unicef », Huffingtonpost d’avril 2014.
2 « Près de la moitié des adolescents français en état de souffrance psychologique selon l’Unicef », Le Monde du 23/09/2014.
3 « Plus d’un tiers des 6-18 ans sont en souffrance psychologique », Huffington post du 23/09/2014.
4 Rapport 2014 de l’Unicef “Ecoutons ce que les enfants ont à nous dire”.
5 “Effondrement de la santé psychologique de 80% pour les adolescents suédois au pays de la théorie du genre”, Aimeles du 14/06/2013.
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